Assurance-chômage : Catherine Vautrin va tenter de calmer le jeu

C'est la dernière ligne droite pour la réforme de l'assurance-chômage qui va modifier profondément les règles d'indemnisation à compter de juillet. La ministre du Travail reçoit en bilatéral les partenaires sociaux à partir de ce mardi. Elle présentera son projet, aux côtés de Gabriel Attal, en début de semaine prochaine.
Fanny Guinochet
(Crédits : GONZALO FUENTES)

A l'origine, la réforme de l'assurance-chômage devait être présentée la semaine dernière, mais l'attaque du fourgon pénitentiaire ainsi que la crise en Nouvelle Calédonie a repoussé l'agenda prévu. Et parfois les changements de calendrier ont du bon. C'est ce que se sont dit les partenaires sociaux en étant invités à venir échanger rue de Grenelle, cette semaine ,avec Catherine Vautrin, des derniers arbitrages de la réforme. La ministre du Travail reçoit, en bilatérale, les syndicats, à partir de ce mardi. Le rendez vous avec le Medef est prévu le 28 mai.

Reste que les syndicats comme le patronat ne se font guère d'illusion sur l'issue de ces échanges. Car à l'origine, la réforme devait être présentée avant ces rendez vous. « C'est beaucoup plus pour la forme qu'autre chose », assure François Hommeril, de la CFE-CGC, très remonté par cette réforme qui va encore durcir les droits des chômeurs. Et il n'est pas le seul. De la CGT à la CFDT, en passant par FO, tous font bloc pour dénoncer la politique d'Emmanuel Macron sur ce dossier.

Front commun avec le groupe Liot

Preuve en est, ce mardi, les dirigeants des quatre principaux syndicats ont tenu une conférence de presse, à l'Assemblée nationale, aux côtés des députés du groupe Liot - Libertés, indépendants, outre-mer et territoires-. Objectif :  présenter une proposition de loi qui vise à protéger le modèle d'indemnisation des demandeurs d'emploi. Ce texte a pour objectif de contrecarrer le projet de l'exécutif qui veut changer les modalités et durcir les droits des demandeurs d'emploi dès le 1er juillet prochain.

Et une fois n'est pas coutume, la démocratie sociale et la démocratie politique ont accepter de se réunir, pour tenter, de faire entendre leurs voix. « Même si tout semble plié, il faut dénoncer ce que fait le gouvernement », assure ainsi François Hommeril. Même son de cloche pour Marylise Léon de la CFDT qui estime « faire oeuvre utile à la tenue d'un débat au Parlement ». Sophie Binet de la CGT, souligne « une excellente initiative pour donner de la résonance ».

La promesse de contracyclicité non tenue

Au coeur de leur revendication, la remise en cause du système de « contracyclicité », mise en place par la macronie lors de la dernière réforme dans le but, de moduler les protections des demandeurs d'emploi en fonction du marché du travail. Quand la conjoncture s'assombrit, les demandeurs d'emploi sont mieux protégés, les modalités d'attribution d'indemnités sont plus souples, en revanche, quand l'économie est meilleure, elles se resserrent.

Les députés - et syndicats- estiment que la promesse n'est plus tenue, puisque par décret, le gouvernement s'apprête à durcir les règles, alors même que le taux de chômage remonte légèrement. Pour répondre à ces critiques, le gouvernement envisage de rajouter des éléments de « contracyclicité » dans son texte. Mais, là encore, les syndicats comme les députés se montrent circonspects.  A charge pour Catherine Vautrin de tenter de calmer les oppositions des syndicats, avant la présentation du texte, avec Gabriel Attal.

Présentation semaine prochaine de la réforme

Car quoi qu'il en soit, le gouvernement prévoit dévoiler sa copie la semaine prochaine. En effet, pour l'adoption d'un décret et appliquer la réforme dès le 1er juillet, il faut laisser un mois au Conseil d'Etat pour qu'il examine le texte.

Par ailleurs, alors que l'agence Standard & Poor's soit se prononcer le 31 mai sur la note financière de la France, l'exécutif entend bien montrer, avec ses annonces sur l'assurance-chômage, sa capacité à réformer le pays et faire entrer de l'argent dans les caisses. La réforme pourrait rapporter des milliards d'économies, en fonction des réglages qui seront adoptés.

Dans les sondages, les Français se montrent plutôt favorables à une réforme qui vise, selon le discours gouvernemental, à remettre les Français au travail.  A quelques jours des élections européennes, le gouvernement ne saurait se priver de quelques voix supplémentaires.

Reste que le texte porté par le groupe Liot doit être examiné en séance publique le 13 juin. La gauche devrait s'y associer. Une partie de la macronie peu à l'aise avec la réforme portée par le gouvernement pourrait y être sensible... De quoi, encore, animer les débats dans l'hémicycle après les européennes.

Fanny Guinochet
Commentaires 14
à écrit le 22/05/2024 à 15:35
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Catherine Vautrin et Gabriel Attal sont lunaire. A 43 ans être chômeur en France premier pas dans la pauvreté et début d'un parcours de combattant pour retrouver un travail, à 50 ans le chemin de croix, à 60 ans le cimetière. Les recruteurs qui embau...

à écrit le 22/05/2024 à 15:27
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"Réforme" des retraites, indemnisation des périodes de chômage, etc. , pourquoi La Tribune ne nous parle pas des GOPÉ (Grandes Orientations des Politiques Économiques) imposées par la Commission de Bruxelles à chacun des États membres de l'UE en appl...

à écrit le 22/05/2024 à 11:00
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« Les personnes ayant eu un travail pénible » - horaires/ charges etc .. devraient été embauchées comme fonctionnaires . C’ est ce que font les pays scandinaves pour arriver à un âge de retraite de 67 ans . Cependant. C est pas le seul curseur : le...

le 24/05/2024 à 0:32
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Oui, les électeurs de droite sont généralement maximalistes, il faudrait baisser les salaires, virer des fonctionnaires, mais pas touche à leur retraite...

à écrit le 22/05/2024 à 9:44
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Calmer le jeu ? Ben c'est quoi le problème avec les syndicats béni-oui oui ? Je pense qu'ils ont largement prouvé leur vassalité ces décennies hein vous pouvez continuer d'avoir confiance en eux tranquillement.

le 22/05/2024 à 13:32
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En fait les syndicats de salariés dépendent de l'Etat car ce dernier préfère avoir cinq gros syndicats que des centaines de petits syndicats catégoriels, voire des coordinations...

le 23/05/2024 à 10:04
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Plus facile de corrompre une direction centralisée. "Partout où quelque chose ne va pas quelque chose est trop gros. Kohr

à écrit le 22/05/2024 à 8:46
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Il y a quelques années j'ai monté ma boite, et n'ayant pas papa maman derrière j'étais bien content de pouvoir compter là dessus 2 ans. Il est loin le temps Macron startup nation.

à écrit le 22/05/2024 à 8:42
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L'assurance chômage est une assurance sociale. Elle doit tendre à l'équilibre financier. Non seulement elle est actuellement excédentaire, mais en plus les excédents supplémentaires que vont générer cette réforme ne vont pas servir à baisser les coti...

à écrit le 22/05/2024 à 8:02
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Avec Macron tout empire.

à écrit le 21/05/2024 à 23:24
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Les économies toujours pour les malades, les précaires, à 58 ans et cadre vous croyez qu on choisi le chômage? , vous croyez que votre âge vous permet d étre maçon ou serveur de restaurant , vous croyez qu on va vous embaucher en ayant été cadre s...

le 22/05/2024 à 8:37
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Il faut bien maintenir les retraites des électeurs que Macron a piqué à LR...

le 22/05/2024 à 10:40
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C'est une question d'organisation, les travailleurs ayant des travaux pénibles devraient passé un certain âge être embauché comme fonctionnaire dans les bureaux. Croyez vous que les administrations s'en porteraient plus mal ?

à écrit le 21/05/2024 à 20:43
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🤬 🔥 10 MILLIARDS d'UE + 14 MILLIARDS D'AFD = 24 MILLIARDS D'EUROS PAR AN D'ARGENT PUBLIC DONNÉS SANS CONTREPARTIE À DES ÉTRANGERS ‼️ Les politiciens et les haut-fonctionnaires gauchistes organisent notre ruine 🤓📉🤪📉💀 ‼️ Union européenne (UE), AFUERA ‼...

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