Assurance chômage : les allocations revalorisées de 1,2% au 1er juillet

Les allocations chômage vont être revalorisées de 1,2% le 1er juillet, a indiqué ce jeudi l'Unédic. De son côté, la CGT dénonce « l'extrême faiblesse de cette revalorisation » et rappelle que le gouvernement s'apprête à publier le décret mettant en œuvre la nouvelle réforme controversée de l'assurance chômage.
La revalorisation « concernerait environ 2 millions de demandeurs d'emploi indemnisés » sur environ 2,7 millions au total, selon l'Unédic.
La revalorisation « concernerait environ 2 millions de demandeurs d'emploi indemnisés » sur environ 2,7 millions au total, selon l'Unédic. (Crédits : Reuters)

Les chômeurs verront leur allocation revalorisée de 1,2% le 1er juillet, annonce l'Unédic ce jeudi. Cette revalorisation « concernerait environ 2 millions de demandeurs d'emploi indemnisés » sur environ 2,7 millions au total, indique l'organisme géré paritairement par les organisations syndicales et patronales dans un communiqué. La décision a été prise lors d'un conseil d'administration de l'Unédic, composé de représentants des salariés et des employeurs, et a été votée « à la majorité des suffrages exprimés », ajoute l'organisme.

L'Unédic fait valoir qu'elle « tient compte à la fois du contexte économique et de l'équilibre financier du régime d'assurance chômage ». Elle rappelle que cette revalorisation « intervient après deux autres en 2023 (+1,9% au 1er avril, puis +1,9% au 1er juillet) ». En moyenne, la revalorisation annuelle a été de 1,68% au cours des cinq dernières années.

« Pour 2024, le montant de la revalorisation s'élèverait à 150 millions d'euros pour le régime d'assurance chômage et, pour 2025, à 210 millions d'euros », précise-t-elle dans son communiqué.

Un allocataire n'ayant pas travaillé dans le mois et bénéficiant de l'allocation minimale passera ainsi de 979,29 euros bruts à 991,07 euros brut, détaille l'Unédic.

Revalorisation d'une « extrême faiblesse », tacle la CGT

Dans un communiqué, la CGT, elle, dénonce « l'extrême faiblesse de cette revalorisation ». « Quand toutes les organisations syndicales ont exigé de tenir compte de l'inflation, le patronat a bloqué sa position à une augmentation de 1,2% », affirme ce syndicat.

« À quelques jours des législatives, le gouvernement comme le patronat continuent de cibler les allocataires de l'assurance chômage », fustige le syndicat, rappelant que le gouvernement s'apprête à publier le décret mettant en œuvre la nouvelle réforme controversée de l'assurance chômage à compter du 1er décembre.

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La CGT dénonce des positions « d'une gravité sans nom » et une « obstination criminelle du patronat et du gouvernement », et ce, alors que « l'extrême droite prospère sur la désespérance sociale ». Les syndicats sont vent debout contre la réforme de l'assurance chômage, qui vient s'ajouter à celles de 2021 et de 2023. Dans les faits, ils craignent une précarisation accrue des chômeurs, notamment parmi les jeunes et les seniors. A l'inverse, les organisations patronales sont favorables à la réforme.

Décret d'ici au 1er juillet

Gabriel Attal a assuré mi-juin que le décret réformant à nouveau l'assurance chômage serait bien pris « d'ici au 1er juillet », en pleine campagne des législatives anticipées.

« Un décret sera pris d'ici au 1er juillet pour cette réforme qui reste sur des paramètres qui sont ceux qui avaient été mis en place lors de la réforme de 2019, et qui surtout s'accompagnent d'un meilleur accompagnement des chômeurs vers le retour à l'emploi », avait affirmé le chef du gouvernement sur France Inter.

« C'est une réforme qui consiste à dire, il faudra travailler huit mois sur les 20 derniers mois pour toucher le chômage » (contre six mois sur 24 mois jusqu'ici, NDLR), avait-il expliqué.

Un projet de décret du gouvernement est actuellement en cours d'examen par le Conseil d'Etat. Selon ce texte, la durée d'indemnisation sera également réduite, à 15 mois pour les chômeurs de moins de 57 ans, contre 18 mois pour les moins de 53 ans aujourd'hui.

Objectif affiché par l'exécutif ? Inciter à la reprise d'emploi, désendetter l'assurance chômage (dont la dette s'élève à 58 milliards d'euros) et mieux financer l'accompagnement des demandeurs d'emplois par France Travail grâce aux excédents que dégage désormais l'Unédic, explique-t-on au ministère du Travail.

La réforme permettra des économies comprises entre 4 et 5,4 milliards d'euros par an d'ici quatre à cinq ans, selon l'Unédic. Le gouvernement avait affiché en mai un objectif de 3,6 milliards d'économies annuelles. Avec la réforme « il y a soit du retard dans l'acquisition de droits au chômage, soit l'exclusion de ces droits, donc c'est assez massif », avait expliqué le directeur général de l'Unédic Christophe Valentie lors d'une présentation à la presse des prévisions financières de l'Unédic jusqu'en 2027, le 11 juin.

(Avec AFP)

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