![Guillaume Meurice](https://static.latribune.fr/full_width/2391709/guillaume-meurice.jpg)
Le couperet est tombé mardi : licencié. Sept mois après sa sortie sur Benyamin Netanyahou - qu'il avait à l'antenne qualifié de « nazi sans prépuce » -, l'humoriste de France Inter a pris la porte pour « faute grave ». Une sanction délivrée au terme d'une procédure harassante pour toutes les parties. « Lors de la commission disciplinaire qui s'est tenue le 30 mai, on a tout fait pour le défendre mais c'était couru d'avance, peste une syndicaliste. On a bien senti que les membres de la direction des ressources humaines étaient missionnés pour le virer. »
En novembre, la PDG de Radio France, Sibyle Veil, expliquait pourtant dans nos colonnes qu'un licenciement du chroniqueur de l'émission Le Grand Dimanche soir, présentée par Charline Vanhoenacker, aurait été un mauvais signal. Mais en réitérant ses propos à l'antenne en avril, Guillaume Meurice « a ignoré l'avertissement qu'il avait reçu, la mise en garde de l'Arcom, et [n']a pas laissé [à la direction] d'autre choix que de tirer les conséquences de son obstination et de sa déloyauté répétée », s'est justifiée la présidente dans un mail interne envoyé aux salariés.
Tenter d'éteindre l'incendie
Une décision qui a mis le feu aux poudres, avec des démissions en cascade dans l'équipe de l'émission. Notamment celle des humoristes Aymeric Lompret et GiedRé ainsi que la linguiste Laélia Véron, qui évoque une « solidarité de base avec un collègue licencié ». « C'était pour moi une limite à ne pas accepter si on veut rester cohérent avec le principe et l'engagement de l'émission », nous glisse-t-elle. Pour tenter d'éteindre l'incendie, la directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, a réuni mercredi en début d'après-midi les salariés de France Inter dans le studio 621 de la Maison de la radio. « C'était de la calinothérapie, raconte un participant. Elle a dit qu'elle était très attachée à la liberté d'expression et qu'aucune autre station n'avait autant d'humoristes. Mais l'ambiance était tendue. »
En off, une cadre de Radio France décoche ses flèches contre Guillaume Meurice. « Il a tout fait pour que ça devienne une affaire d'État. Il a préféré mettre sa tête sur le billot et partir en martyr plutôt que d'exprimer le moindre regret. Une seule parole d'apaisement aurait suffi et il en a été incapable. Quel gâchis... » D'autant que - comme nous l'ont exprimé plusieurs sources - Charline Vanhoenacker est en réalité la principale victime de cette affaire. « Il la met désormais dans la panade, confie un salarié de France Inter. En continuant l'émission, elle peut être considérée comme une "traîtresse" par certains fans de Guillaume Meurice. De toute façon, il la joue solo depuis le début. »
À l'heure où nous écrivons ces lignes, la présentatrice entend malgré tout assurer ce dimanche soir les deux heures de son émission, l'avant-dernière de la saison. « Vu le contexte politique, Charline a tout sauf envie de lâcher le micro », explique-t-on dans son entourage. Mais quid de l'année prochaine ? Pour l'heure, rien n'est décidé. Si France Inter est bien décidée à tout faire pour la conserver sur la grille de rentrée, la présentatrice dispose de toutes les options. « Elle a de nombreuses opportunités et aucun intérêt à se presser pour décider », indique l'un des proches. Fin du suspense dans les prochaines semaines.
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