Arnaud Lagardère récupère ses fonctions de PDG

Arnaud Lagardère a annoncé vendredi qu'il reprenait la tête de Lagardère après la levée partielle d'une mesure lui interdisant de gérer son groupe. Une interdiction qui avait été prononcée à son encontre fin avril et l'avait obligé à se retirer provisoirement.
Arnaud Lagardère reprend la tête du groupe à son nom après une décision de justice.
Arnaud Lagardère reprend la tête du groupe à son nom après une décision de justice. (Crédits : Reuters)

Arnaud Lagardère récupère ses fonctions. L'homme d'affaires de 63 ans a annoncé vendredi qu'il reprenait la tête du groupe à son nom après la levée partielle de la mesure d'interdiction de gérer qui avait été prononcée à son encontre fin avril, le poussant à se retirer provisoirement. Il avait abandonné le 30 avril ses mandats exécutifs, dont celui de PDG, après avoir été mis en examen dans le cadre d'investigations sur le financement de dépenses personnelles par ses sociétés.

Ses avocats, Me Sébastien Schapira et Me Dimitri Grémont, avaient fait appel, ce qui lui a permis d'obtenir « la levée partielle de la mesure d'interdiction de gérer qui avait été prononcée à son encontre », a indiqué Lagardère dans un communiqué vendredi.

Cette décision de justice l'autorise à « gérer Lagardère SA », a confirmé à l'AFP une source judiciaire. Par conséquent, le « conseil d'Administration de Lagardère SA, réuni ce jour, a désigné, à l'unanimité, M. Arnaud Lagardère en qualité de PDG », indique le groupe dans un communiqué.

Cité dans ce texte, Arnaud Lagardère a remercié pour leur « confiance » et leur « soutien » les administrateurs et les actionnaires du groupe, « et plus particulièrement le premier d'entre eux, la famille Bolloré ». Après la mise en retrait d'Arnaud Lagardère, l'intérim avait été assuré par Jean-Christophe Thiery, président du conseil de surveillance du Groupe Canal+.

Soupçonné d'avoir financé son train de vie avec ses sociétés

Arnaud Lagardère avait été mis en examen pour « diffusion d'informations fausses ou trompeuses, achat de vote, abus de biens sociaux et abus de pouvoir et non-dépôt de comptes », avait indiqué à l'AFP une source judiciaire. « Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de gérer et l'obligation de fournir un cautionnement de 200.000 euros », avait-elle ajouté.

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Les faits qui lui sont reprochés ont été commis entre avril 2009 et décembre 2022. Arnaud Lagardère, qui a hérité de l'empire bâti par son père, Jean-Luc Lagardère, à son décès en 2003, est soupçonné d'avoir « fait financer son train de vie et ses dépenses personnelles en puisant dans les fonds des sociétés Lagardère SAS et Lagardère » (LCM), a détaillé la source judiciaire.

Pendant plusieurs années, ces sociétés « auraient notamment pris en charge des dépenses liées aux immeubles qu'il occupe ainsi qu'une créance successorale et de nombreuses avances en compte courant », a-t-elle ajouté.

En novembre 2019, la Lettre (ex-Lettre A) avait révélé que l'homme d'affaires refusait de publier les comptes de sa holding personnelle Lagardère Capital & Management (LCM), pour ne pas « rendre publique sa situation financière personnelle, en particulier son niveau d'endettement ».

« A plusieurs reprises », selon la Lettre, les actions du groupe détenues par Arnaud Lagardère ont atteint une valeur inférieure à celle de sa dette, « créant une situation financière délicate vis-à-vis des créanciers ».

Lagardère racheté fin novembre par Vivendi

Lagardère a été racheté fin novembre par le géant des médias Vivendi, contrôlé par la famille du milliardaire Vincent Bolloré. Ce groupe, ancien empire aéronautique et médiatique, a été bâti par Jean-Luc Lagardère, le père d'Arnaud. Ce dernier en a hérité à la mort du premier en 2003.

Il possède un réseau très profitable de boutiques dans les gares et aéroports (enseignes Relay, magasins Duty Free), des salles de spectacle célèbres (Casino de Paris, Folies Bergère...), des médias (Europe 1, le Journal du dimanche...), ou encore le numéro un français de l'édition, Hachette Livres.

(Avec AFP)

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