Le groupe Bolloré lève le voile sur son projet de « gigafactory » de batteries en Alsace

Cette future « gigafactory » verra le jour dans l'agglomération de Mulhouse, à l'horizon 2030, avec 1.500 emplois à la clef. Le site produira des batteries solides lithium-métal, censées offrir 40% d'autonomie supplémentaire par rapport aux batteries lithium-ion classique.
Cette future gigafactory « est le symbole très fort de cette réindustrialisation française en marché », a déclaré ce vendredi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
Cette future gigafactory « est le symbole très fort de cette réindustrialisation française en marché », a déclaré ce vendredi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. (Crédits : REUTERS/Philippe Wojazer)

Nouvel investissement de taille pour le groupe Bolloré. Au cours d'une visite du ministre de l'Économie dans le Finistère, l'entreprise a officialisé son projet de produire des batteries de nouvelle génération, dans une « gigafactory » installée en Alsace à l'horizon 2030.

Cette future gigafactory « est le symbole très fort de cette réindustrialisation française en marché », a déclaré le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, à l'issue de la visite de l'usine de batteries Blue Solutions, près du siège du groupe à Ergué-Gabéric (Finistère).

1.500 emplois d'ici 2032

Le futur site de batteries verra le jour dans l'agglomération de Mulhouse (Alsace). Cette localisation est « un carrefour logistique entre la France et l'Allemagne », avait d'ailleurs indiqué début mai un porte-parole à l'AFP. Là-bas, Blue Solutions, filiale e-mobilité du groupe Bolloré, « vise la création de près de 1.500 emplois d'ici 2032, avec un investissement global de plus de 2,2 milliards d'euros », selon un communiqué de presse.

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Le ministère de l'Économie et la région Alsace n'ont pas voulu communiquer le montant des aides publiques à ce projet de « cinquième gigafactory française », qui devrait représenter une capacité annuelle de production de 25 gigawattheures (GWh), « soit l'équivalent de 250.000 véhicules/an », selon ses promoteurs.

Une ambition : avoir une nouvelle filière industrielle en France

« Au total, dans une filière qui n'existait pas il y a 5 ans - nous ne produisions pas une seule batterie électrique en France (...) nous allons recréer une nouvelle filière industrielle qui va représenter d'ici 10 ans 20.000 emplois industriels », a également déclaré Bruno Le Maire, lors de sa prise de parole.

Les batteries de Blue Solutions, dites de 4ème génération, sont des « batteries solides Lithium-Métal » censées offrir 40% d'autonomie supplémentaire « par rapport aux capacités maximales actuellement projetées sur les batteries lithium-ion », selon le communiqué. Leur performance et leur légèreté sont d'ailleurs considérées comme le « graal » pour les industriels du véhicule électrique. Grâce à des recharges plus rapides, les batterie solides ont le potentiel d'ouvrir davantage ce marché au grand public.

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« Nous sommes les seuls au monde à avoir industrialisé » la production de batteries solides « Lithium-Métal », a souligné Cyrille Bolloré, PDG du groupe Bolloré, vantant de nouvelles batteries rechargeables plus rapidement, avec plus de densité énergétique et moins d'autodécharge.

Déconvenues

Depuis 2022, le groupe Bolloré a pour ambition de devenir un leader de la batterie solide. Mais ce parcours dans l'électrique a connu quelques déconvenues. L'entreprise a notamment été fragilisée après l'abandon progressif des différents dispositifs d'autopartage (« Autolib » à Paris, « BlueLy » à Lyon, « BlueCub » à Bordeaux).

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En septembre 2020, la multinationale française a aussi dû céder à la major TotalEnergies son réseau londonien « Source London » (1.600 points de recharge). Un mois après, la société a également arrêté son activité d'autopartage « BlueLib », avec la métropole lilloise. Quant à ses bus électriques (« Bluebus »), ils avaient cessé de circuler à Paris en 2022 après deux incendies, et viennent tout juste de faire leur retour.

La feuille de route du gouvernement pour réindustrialiser la France

De Noyon dans l'Oise à Saint-Paul de La Réunion, en passant par Lannion dans les Côtes d'Armor, le gouvernement a publié mardi 16 avril la liste des 55 sites industriels clés en main qui seront proposés d'ici 2030 aux investisseurs, français ou étrangers, désireux de bâtir des usines rapidement en France.

Sur les 55, cinq seront prêts en 2024, situés à Alixan dans la Drôme, à Alloinay dans les Deux-Sèvres, Arles dans les Bouches-du-Rhône, Béziers dans l'Hérault, ou encore à Etrechet dans l'Indre.

Cette annonce est intervenue, après le vote de la loi Industrie verte en octobre 2023, et près d'un an après les déclarations d'Emmanuel Macron au journal Challenges, dévoilant sa stratégie pour « accélérer » la réindustrialisation de la France et demandant « un agenda de simplification et d'accélération de procédures » pour permettre à de grands investisseurs (data centers, automobile, ou batteries) de s'installer en France.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 18/05/2024 à 9:30
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"Partout où quelque chose ne va pas quelque chose est trop gros" Kohr. Et du l'hyper gros, du "méga" du "giga" maintenant partout et toujours plus.

à écrit le 17/05/2024 à 16:34
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Installée en Alsace à l'horizon 2030? C'est un investissement ou de la pub? Si c'est de la pub pour la "réindustrialisation" elle n'est pas très convaincante parce que 6 ans pour monter une usine c'est un aveu d'inefficacité, de lenteur. Bonne chan...

le 17/05/2024 à 18:48
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La techno n'est peut-être pas encore disponible au niveau industriel, d'ici 2030, ou après, ça va déboucher. C'est un peu une gageure, la batterie solide (une électrode gonfle quand les ions s'y logent, il faut un électrolyte élastique pour compenser...

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