IA : comment l’Université de Rennes veut pouvoir attirer des chercheurs étrangers d’envergure

Soutenu par la Région Bretagne, le projet SequoIA a été désigné parmi les huit lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt national « IA-Cluster ». La recherche bretonne va ainsi bénéficier d’un financement de 20 millions d'euros pour développer les formations, la recherche et des applications autour de l’intelligence artificielle, au croisement des domaines stratégiques du territoire que sont la cybersécurité, la défense ou l’observation des océans.
(Photo d'illustration).
(Photo d'illustration). (Crédits : DADO RUVIC)

Emmanuel Macron l'a annoncé lui-même le 21 mai dernier à l'Élysée. Dans le cadre du programme France 2030, neufs lauréats de l'appel à manifestation d'intérêt national « IA-Cluster », lancé en juin 2023 par l'Agence nationale de recherche, ont été désignés pour un montant total de 360 millions d'euros. Objectif affiché, faire émerger de futurs champions européens en matière d'intelligence artificielle. Parmi eux, le projet SequoIA porté par l'Université de Rennes et ses partenaires, et soutenu par la Région Bretagne.

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Une bonne nouvelle pour la structuration de l'écosystème régional connecté à l'IA. Doté d'une aide financière de 20 millions d'euros, SequoIA - dont le budget global avoisinera les 60 millions d'euros - vise à développer la recherche sur le thème de l'IA, de la sécurité et de la confiance dans cette nouvelle technologie.

« SequoIA mobilise des acteurs de l'éducation (Université de Rennes, CentraleSupélec, ENS, EPSCP INSA, UBO...), des institutionnels (DGA-MI, Région, Rennes Métropole...) et une quarantaine de PME et d'industriels comme Orange, Airbus, Thales ou Naval Group. Notre objectif commun est de travailler à la fois sur la recherche de haut niveau, le développement des filières d'enseignement supérieur sur l'IA et l'émergence d'un écosystème d'innovation », précise Guillaume Gravier directeur de l'Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (Irisa) à Rennes et responsable du projet.

De nouvelles chaires ciblées

S'agissant du volet recherche, un appel à chaires sur des sujets ciblés et en lien avec les filières de prédilection du territoire (cybersécurité, défense, environnement et océans) devrait être lancé prochainement. Il permettra de compléter des projets, comme la chaire IA OcéaniX de l'IMT Atlantique à Brest. En mettant en avant l'IA appliquée aux domaines d'excellence bretons, ces parcours visent à participer à l'attractivité du territoire et à faire venir aussi des chercheurs étrangers.

« Si le calendrier n'est pas décalé en raison du contexte politique, l'on anticipe un démarrage de ces chaires début 2025, auxquelles s'ajouteront des chaires junior pour des chercheurs en début de carrière » précise Guillaume Gravier.

« Plus globalement, le projet entend augmenter le nombre de personnes formées en IA et à ses usages via le développement de nouveaux programmes d'éducation. Il prévoit également la création d'une nouvelle école universitaire spécialisée sur le modèle d'ISblue à Brest et des masters interdisciplinaires (IA et cybersécurité) » poursuit-il.

Croisement des domaines stratégiques

Outre l'émergence d'un pôle académique français de renommée internationale en IA, le projet SequoIA vise à créer, avec les industriels et les PME, des innovations de rupture qui auront un impact sur l'économie, en cybersécurité et défense (réseaux intelligents, surveillance, renseignement, robots autonomes), comme dans l'observation de l'environnement océanique et terrestre.

La création d'un datalab, infrastructure de calcul et de stockage de données, est dans les tuyaux, tout comme le développement, grâce à l'IA, de « jumeaux numériques » de la Terre et des océans afin d'observer les effets du réchauffement climatique ou pour servir la défense sous-marine.

Au niveau national, l'appel à manifestation d'intérêt « IA-Cluster » s'inscrit dans la stratégie française pour l'intelligence artificielle, dotée d'un budget de 2,5 milliards d'euros.

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Commentaires 6
à écrit le 28/06/2024 à 14:35
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Avec une bourse de 100€ en ticket resto? Alors que les salaires dans la tech avoisine les 800k$ annuel aux USA. Pitié. Nous ne jouons pas dans la même ligue

à écrit le 28/06/2024 à 9:57
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Bonjour, vous avez totalement raison, dans les années 90 ce son près de 400000 jeunes Bretons qui sont partis travailler à l'étranger , tous diplômes sortant des universités de l'ouest, Rennes Beaulieu mais aussi Brest, Nantes, le mans (dépendant de...

à écrit le 27/06/2024 à 19:01
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L'avantage de cette technologie c'est que l'on n'a pas besoin d'être plus intelligent que la machine, au point de se demander pourquoi investir dans l'éducation nationale ! ;-) ;-)

à écrit le 27/06/2024 à 18:49
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"IA : comment l'Université de Rennes veut pouvoir attirer des chercheurs étrangers d'envergure" En d'autres termes, l'université de Rennes veut devenir un repoussoir pour les chercheurs français notamment de confession juive au profit de l'infi...

à écrit le 27/06/2024 à 15:17
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bonjour belle idée, Rennes fait partie des plus grandes universités dans le numérique avec Grenoble et Nice (Sofia Antipolis). avant c'étaient nos scientifiques qu'on envoyait au loin comme la Chine. bon retour bien sûr machines bull n'était ja...

le 28/06/2024 à 9:28
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Je penses que retenir les ingénieurs français serait préférable à la capture d'ingénieurs étrangers. Les ingénieurs français ont su démontrer tout leur potentiel, et pourtant ils doivent s'expatrier pour trouver un job.

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