Simple creux avant la reprise ? Pour le deuxième trimestre consécutif, les ventes d'iPhone ont à nouveau baissé, d'un peu moins d'1%, à 39,3 milliards de dollars. Mais les investisseurs s'attendent à une relance à la hausse dès l'automne : le prochain modèle du smartphone d'Apple va recevoir toute une suite de nouvelles fonctionnalités alimentées par l'intelligence artificielle présentée fin juin sous le terme Apple Intelligence.
Malgré cette stagnation de sa locomotive financière, le chiffre d'affaires trimestriel du géant américain a progressé de près de 5% par rapport à l'an dernier, à 85,8 milliards de dollars, au-delà des attentes de Wall Street. C'est le signe d'un relatif succès de la stratégie de diversification d'Apple enclenchée ces dernières années afin de moins dépendre de son célèbre smartphone.
Apple compte récolter les fruits de l'IA générative
Plutôt que de dépenser des milliards de dollars pour concurrencer Microsoft, Google, Meta ou encore Amazon dans la course à la création des meilleurs modèles d'intelligence artificielle, Apple se concentre sur leur intégration dans les logiciels. Cette approche fait qu'elle dépend d'autres entreprises, comme OpenAI avec qui elle a noué un partenariat, pour alimenter le cœur des fonctionnalités les plus avancées. En revanche, elle ne brûle pas autant de cash que les autres géants de la tech.
Autrement dit, Apple compte récolter les fruits de l'IA générative, en participant modestement à sa production. « Nous pensons que Apple Intelligence va apporter une nouvelle raison convaincante aux clients pour changer de modèle de smartphone », précise au Wall Street Journal Luca Maestri, le directeur financier du groupe. L'entreprise a déjà annoncé que les nouvelles fonctionnalités ne seront disponibles que sur l'iPhone 15 Pro (le modèle actuel le plus cher), et sur la prochaine génération de l'appareil, prévue pour l'automne. Même si le déploiement de certaines d'entre elles est déjà retardé, Apple a de quoi pousser ses clients à l'achat.
Cette nouveauté tombe d'autant plus à pic que l'iPhone s'était particulièrement bien vendu en 2021, et que la durée de renouvellement d'un smartphone pour le consommateur moyen est souvent estimée entre 4 et 5 ans. L'entreprise profite donc d'un contexte particulièrement favorable. « Nous pensons que les premières livraisons d'iPhone 16 seront proches de 90 millions d'unités », en particulier grâce à la reprise en Chine, « qui reste la pierre angulaire pour Apple », expliquent les analystes de WeBush dans une note.
Les services à la hausse
Apple va avoir besoin de ce nouvel élan pour compenser le ralentissement de la vente d'iPhone en Chine, en baisse de 5,7% à 14,7 milliards de dollars sur le trimestre. Le constructeur américain est même sorti du top 5 du marché local, désormais composé de Vivo, Oppo, Honor, Xiaomi et Huawei. Ce dernier s'est remis du coup porté par les sanctions américaines et parvient à concurrencer à nouveau Apple sur le segment des smartphones haut de gamme (uniquement sur le marché chinois).
Mais en parallèle de son célèbre smartphone, le géant californien reste solide, grâce à sa stratégie sur le long terme. En 2019, l'iPhone traversait une période de turbulence et passait sous la barre des 50% des revenus du groupe. Apple accentuait alors sa transformation en entreprise de services. Cette stratégie s'appuie avant tout sur les ventes de logiciels et jeux vidéo sur l'App Store et sur les services de streaming (Apple TV+ et Apple Music). Si leur succès est étroitement lié avec celui de la vente des appareils, il est plus résilient aux effets de mode. Sur le dernier trimestre, les services ont ainsi rapporté 24,2 milliards de dollars, soit 14% de plus que l'an dernier. C'est aussi 28% du chiffre d'affaires du groupe.
« Nous dépassons désormais le milliard d'abonnements payants pour l'ensemble des services », s'est félicité le PDG du groupe, Tim Cook, lors d'un échange téléphonique avec des analystes. Résultat, Apple a vu son bénéfice net progresser de 7,8% à 21,5 milliards de dollars, au-delà des attentes du marché.
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