Tour de France : le dernier dimanche, la messe est (toujours) dite

Les organisateurs ont tout fait pour étirer le suspense jusqu’au dernier jour. En vain.
Jonas Vingegaard, le coureur cycliste danois de l'équipe Visma-Lease a Bike.
Jonas Vingegaard, le coureur cycliste danois de l'équipe Visma-Lease a Bike. (Crédits : LTD / LUCA BETTINI/BELGA via Reuters)

Si Jonas Vingegaard n'avait pas chuté au Tour du Pays basque début avril, y aurait-il encore du suspense ce matin ? Monter sur le podium est déjà une grande victoire pour le Danois, qui a passé dix jours à l'hôpital et soigné ses fractures pendant des semaines. En pleine forme, il avait laissé Tadej Pogacar derrière lui en 2022 et en 2023. Cette fois, il accuse un retard irrattrapable (5'14") au matin de l'arrivée, l'année où tout a été fait pour étirer le suspense jusqu'au dernier jour.

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Au départ de Florence (Italie), le patron du Tour de France, Christian Prudhomme, rêvait d'un « match à deux ou à trois ». A priori, il n'y aura même pas de duel pour la deuxième place à l'occasion du chrono de 33,7 kilomètres entre Monaco et Nice. Épatant pour sa première participation, mais lâché hier dans l'ascension finale, Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) a désormais près de trois minutes à rattraper sur Vingegaard. Le champion du monde, d'Europe et de Belgique du contre-la-montre aura bien du mal à imiter Pogacar qui, en 2020, avait repris 1' 58" à Primoz Roglic sur un parcours plus long et plus exigeant.

Nice n'était pas l'endroit idéal pour répéter le scénario de 1989

La 21e étape ne sera pas une parade pour le maillot jaune. Il n'y aura ni photos commémoratives ni coupe de champagne sur la route. Il n'y a pas eu non plus de traditionnelle conférence de presse du vainqueur hier soir. Les organisateurs ont fait le maximum pour rendre au dernier jour du Tour son caractère compétitif. Le leader du classement général a simplement décidé que l'incertitude avait assez duré et assommé la course pour de bon en gagnant seul à Isola 2000 vendredi.

L'homme qui trace les étapes chez Amaury sport organisation (ASO), Thierry Gouvenou, s'est pourtant donné du mal pour que la messe ne soit pas tout à fait dite : 8 kilomètres d'ascension vers La Turbie, où s'entraînent les footballeurs de l'AS Monaco, puis la montée du col d'Èze. Un gros morceau qu'ont reconnu Evenepoel et Pogacar en mars et en juin. Le Slovène connaît parfaitement ces routes, lui qui réside dans la Principauté. C'est peut-être même pour s'éviter une mauvaise surprise qu'il a enfoncé le clou chaque fois qu'il en a eu l'occasion depuis quinze jours.

Nice n'était peut-être pas l'endroit idéal pour répéter le scénario de 1989. Au matin du 23 juillet cette année-là, Laurent Fignon comptait 50 secondes d'avance sur Greg LeMond avant l'ultime chrono entre Versailles et Paris. Le maillot jaune français, diminué, a vu le Californien lui passer devant pour 8 secondes entrées dans la légende du sport. Un suspense que les organisateurs aimeraient tant réinjecter. Mais, depuis trente-cinq ans, le dernier dimanche est le rendez-vous des sprinteurs sur les Champs-Élysées. Privés de cette perspective, nombre de grosses cuisses ont quitté le peloton ces derniers jours.

S'il était victime d'une chute ou d'un incident mécanique cet après-midi, Pogacar garderait assez de marge pour être sacré une troisième fois après 2020 et 2021. Avant Greg LeMond, deux coureurs seulement ont renversé le classement général le dernier jour : Jean Robic en 1947 et Jan Janssen en 1968. De ces épisodes, « Pogi » ne nourrit aucune nostalgie.

Jeux olympiques : rendez-vous le 3 août

Le Tour de France s'achève à Nice, mais Paris va vite revoir la crème du peloton. Après le chrono samedi, la course en ligne des Jeux olympiques aura lieu le 3 août sur 273 kilomètres sinueux en présence de tous les cadors ou presque. Si le Danois Jonas Vingegaard n'a pas été sélectionné, son compatriote Mads Pedersen sera un client à surveiller.

Autres favoris, les Belges Remco Evenepoel, Wout vanAert et le Néerlandais Mathieu van der Poel. Le premier a brillé pour son premier Tour, les deux autres moins. En route pour une saison parfaite, Tadej Pogacar entend faire mieux qu'à Tokyo, où il avait gagné la médaille de bronze, derrière Van Aert et l'Équatorien Richard Carapaz, non sélectionné cette fois.

Côté tricolore, Christophe Laporte, Julian Alaphilippe et la révélation Kévin Vauquelin, vainqueur d'étape à Bologne, auront une (petite) carte à jouer.

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Commentaire 1
à écrit le 21/07/2024 à 15:41
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Je suis étonné que le Tour de France ne soit pas officiellement sponsorisé par les Laboratoires et officines diverses pour le bien et les performances des coureurs...dont on tente de nous faire croire qu'ils pédalent à l'eau claire et aux haricots (s...

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