Tour de France : les voyages insolites de la compagne de Tadej Pogacar

La championne slovène Urska Zigart raconte la vie de couple au haut niveau et ses aventures rocambolesques pour soutenir le double vainqueur de la Grande Boucle.
Les Slovènes Urska Zigart et Tadej Pogacar lors d’un jour de repos pendant le Tour de France 2023, à SaintGervais-les-Bains (Haute-Savoie).
Les Slovènes Urska Zigart et Tadej Pogacar lors d’un jour de repos pendant le Tour de France 2023, à SaintGervais-les-Bains (Haute-Savoie). (Crédits : © LTD / Icon sport - Photo by Icon Sport)

Urska Zigart a adoré le week-end dernier. La cycliste de 27 ans est devenue championne de Slovénie sur route pour la première fois, quelques jours après avoir enlevé un quatrième titre en contre-la-montre. En plus, elle n'a pas eu à s'inquiéter pour son compagnon, Tadej Pogacar, qui ne participait pas. « Autrement, confie-t-elle, quand je regarde ses courses à la télévision, je passe des heures à me répéter: "S'il te plaît, ne tombe pas." » En 2020, les deux tourtereaux avaient inscrit leur nom en même temps au palmarès du chrono national. « Comme les autorités slovènes avaient réussi à contenir la pandémie de Covid, le pays avait été l'un des premiers à réorganiser un grand événement en public, se souvient la résidente monégasque. Gagner ensemble dans ces circonstances, c'était vraiment spécial. »

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Être sur place peut avoir un autre avantage : rejoindre plus vite à l'hôpital son conjoint accidenté. En 2023, Pogacar a abandonné à Liège-Bastogne-Liège, poignet fracturé sur chute. Urska Zigart venait de se classer 64e de l'édition féminine, courue le même jour.  Elle était « sous la douche » quand des appels en absence ont fait vibrer son téléphone. Un appel à leur agent commun plus tard, la jeune femme a pris la direction de l'établissement où « Pogi » avait été transporté, à peine « soulagée de ne pas l'avoir vu tomber en direct » Passée pro en 2015 et membre depuis quatre ans de l'équipe australienne Liv AlUla Jayco, Urska Zigart a de moins en moins d'occasions de rejoindre son fiancé sur les courses. Si la formation UAE Emirates l'accueille parfois en stage, « c'est surtout FaceTime qui fait chauffer [leurs] téléphones et qui [les] relie pendant les mois les plus chargés de la saison ». Mais elle reste une cliente régulière du voyagiste Last Minute.

Le bus de nuit et la vache

Au matin du Tour des Flandres 2023, la sportive a eu une vision. De très bonne heure, elle a sauté dans un avion pour Lille afin de rejoindre à temps la ligne d'arrivée du Ronde située à Audenarde, à 60 kilomètres de là. Le triomphe monumental de Pogacar, avec 16 secondes d'avance sur Mathieu Van der Poel, a provoqué chez elle « des émotions très fortes ». Assez tôt dans leur relation, à l'été 2019, Urska a rejoint Tadej au Tour d'Espagne. Au prix d'un sacré périple depuis Ljubljana. « J'ai transité par Vienne, Madrid puis Barcelone, dans le bus de nuit vers Andorre, nous avons percuté une vache », se souvient la voyageuse, positionnée à temps sur le parcours afin de célébrer la première étape remportée par le phénomène sur une épreuve de trois semaines il en totalise désormais 20. L'aînée du couple s'amuse d'avoir à faire « des choses stupides » pour lui. Est-elle un porte-bonheur ? Elle hésite: « Tadej a peut-être un surplus de motivation s'il se sait attendu à l'arrivée par des personnes qu'il aime. Mais je crois plutôt qu'il m'arrive simplement d'être présente quand il gagne. Et il gagne tellement... »

Elle n'était pas à la Planche des Belles Filles en 2020, quand Pogi a renversé son compatriote Primoz Roglic lors du dernier chrono de la Grande Boucle. « Nous venions de terminer le Giro féminin vers Naples, au milieu de nulle part, se souvient Urska Zigart. Le réseau téléphonique était mauvais, la mise à jour très lente. Je voyais Primoz en souffrance et mon copain très rapide sur son vélo, mais j'ignorais s'il était en tête du chrono ou du classement général. » À l'arrivée, comme tous les suiveurs, sa compagne d'entraînement est « sous le choc ». Cette fois, c'est en favori que le Slovène a pris le départ du Tour, la forme du double maillot jaune danois Jonas Vingegaard restant incertaine après son grave accident en avril. Le scénario inverse de l'an dernier. Les autres ne peuvent-ils déjà viser que la deuxième place ? « Ceux qui pensent ainsi perdent le sens de ce qu'ils font », estime Urska Zigart, avant de prendre appui sur l'Euro de football en cours : « Tadej est comme un gardien imposant dans sa cage, il prend de la place mais l'attaquant doit toujours se dire qu'il peut marquer un but. »

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