Paris 2024 : les « ultras » de Roland Garros rêvent des Jeux olympiques

Après avoir animé le tournoi, la Tribune bleue et le Koq aimeraient ambiancer les Jeux olympiques. Sans se limiter au tennis.
Des fans à Roland Garros (Paris).
Des fans à Roland Garros (Paris). (Crédits : LTD / Valentin Izzo / Hans Lucas via Reuters Connect)

Le Koq a six mois d'existence, la Tribune bleue un mois, et ces associations de supporters rêvent déjà plus grand. De Jeux olympiques. La première part avec une longueur d'avance. « Nous avons reçu deux places pour des sessions de tennis des JO », se réjouit Antoine, un de ses jeunes fondateurs. Le Koq ne demande qu'à peser davantage et la Tribune bleue qu'à le rejoindre. « On prépare un mail à destination de la Fédération [FFT], ainsi qu'une vidéo de nos plus beaux moments à Roland-Garros, où on a fédéré jusqu'à 50 supporters, explique Samuel, un des meneurs. On est très motivés par les Jeux, on espère surfer sur les super retours des joueurs et du public. On est prêts à accepter toutes les collaborations. »

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Le Koq a obtenu ses sésames du Comité olympique français (CNOSF), lui-même alerté par la FFT. Comme toutes ses homologues, celle-ci a été chargée d'identifier des « leaders d'ambiance » pour en faire les chefs d'orchestres des « carrés de supporters » mis en place pendant les JO et les Paralympiques. Ces tribunes remplies d'acheteurs de billets prêts à donner de la voix seront chargées de propager une atmosphère festive sur les sites. Un dispositif inédit aux Jeux. Au total, le CNOSF recrute 1 000 leaders d'ambiance pour guider les 148 000 membres des carrés de supporters, forts de 50 à 1 500 places chacun selon les sites.

Au tennis, les membres du Koq feront partie des cinq à dix leaders présents sur les trois courts principaux. Ils guideront les 100 fans du carré de supporters du court Simonne-Mathieu, les 140 du Suzanne-Lenglen ou les 300 du Philippe-Chatrier. Ils ont été en partie choisis pour leur connaissance de leur sport. « Ils savent quand faire du bruit, rester silencieux, accompagner le momentum d'une compétition, qui n'est pas le même en équitation, au tir à l'arc ou en tennis », éclaire Victor Déchelette, manager d'engagement grand public au sein de Paris 2024.

Code et débordements

Pendant la quinzaine, le Koq et la Tribune bleue ont fait étalage de cette maîtrise, se montrant tantôt bruyants comme des kops de football, que beaucoup ont fréquenté, tantôt parfaitement silencieux lors des moments de concentration des joueurs. Respectueux des codes tennistiques, ils n'ont jamais proféré d'insultes ou applaudi des fautes de l'adversaire. Les débordements déplorés en première semaine n'émanaient pas de leurs rangs. « Mais on a conscience que nos encouragements ont pu libérer des gens moins respectueux, et c'est un vrai sujet », admet Guillaume, du Koq. Leur apport a néanmoins sauté aux yeux, avec un public heureux de vivre une expérience vitaminée et des joueurs français transcendés.

« On a suivi ce qui s'est passé à Roland-Garros et on a trouvé ça chouette, complimente Victor Déchelette. L'attitude de ces supporters correspond à ce qu'on recherche : ils ont contribué à la dimension festive de l'événement, quelle que soit la nationalité des sportifs en compétition. Et ils ont soutenu les Français en lice. » Le Koq ne demande que ça, y compris en s'ouvrant à d'autres sports : « On est avant tout supporters des sportifs français », souligne Antoine, longtemps abonné au stade Bollaert de Lens.

Dix-sept tests effectués en compétition depuis janvier ont conforté Paris 2024 dans ce pari de structurer les supporters sur tous les sites et dans toutes les disciplines. Le public et les champions adorent. « C'était incroyable », a réagi la capitaine de l'équipe de France de water-polo après un match au Centre aquatique marqué par une ferveur inhabituelle. Lors d'un tournoi à Paris, des joueurs de badminton sont montés dans les tribunes pour remercier leurs nouveaux soutiens. Paris 2024 espère même laisser un héritage constitué de groupes de supporters français multisports capables d'ambiancer tous les types de tribunes et de gradins, de l'haltérophilie au basket fauteuil.

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Commentaire 1
à écrit le 09/06/2024 à 18:46
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Le public de Roland Garros depuis quelques années ressemble à celui du foot : des beaufs alcoolisés qui beuglent ! C'est comme les voyages, il fallait en profiter au plus tard au début du XXème siècle...

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