Paris 2024 : La billetterie continue de prospérer

La vente pour assister à la deuxième semaine de compétition n’est pas finie et la revente bat son plein.
Jeux Olympiques de Paris 2024
Jeux Olympiques de Paris 2024 (Crédits : © LTD / Ludvig Thunman/Bildbyran/Reuters)

Il reste 800 000 places à écouler, 30 000 autres s'échangent chaque jour sur le site officiel de revente : la billetterie olympique n'a pas tiré le rideau. Elle reste même très sollicitée, dopée par la cérémonie d'ouverture et par l'« effet Dupont ». Le site Internet de Paris 2024 vend en moyenne 50 000 billets chaque jour depuis le début des épreuves le 24 juillet. Le record des Jeux olympiques détenu par Atlanta (8,3 millions en 1996) est porté pour l'heure à 9,2 millions de billets vendus. L'objectif du tiers de recettes budgétées est atteint.

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Les disciplines à forte jauge, comme le football, sont les plus accessibles pour les retardataires. Plus de 100 000 billets ont trouvé preneurs cette semaine. Le handball et le golf bénéficient d'une situation similaire. Le site officiel de revente offre des opportunités plus variées. Quelque 40 000 vendeurs parviennent chaque jour à céder leurs sésames, amputés de 5 % et plus chers de 10 % pour les acheteurs, en raison des frais de fonctionnement du site. La rapidité est de mise pour les disciplines les plus prisées (athlétisme, finales du judo et de natation), et la déception possible. Certains billets disparaissent au moment de passer à l'achat. Parfois au bénéfice d'acheteurs plus vifs, d'autres fois en raison de bugs.

Une dynamique qui profite aux Jeux paralympiques

Depuis l'ouverture de cette plate-forme officielle le 15 mai, 540 000 billets ont été revendus. Sans compter les transactions de la main à la main, impossibles à contrôler par les organisateurs. En revanche, Paris 2024 assure une veille plus vigilante que jamais sur les places remises sur le marché en ligne. Environ 400 sites de revente illégale ont été détectés et fermés depuis mars 2023. D'autres, qui ont pignon sur rue, peuvent manquer de vigilance et se montrer complices de ces infractions. Ils sont alors sommés de retirer leurs offres. Idem pour les particuliers pris en flagrant délit sur les réseaux sociaux.

Gratuits, les créneaux de quinze minutes pour admirer la vasque aux jardins des Tuileries échappent à la spéculation. Près de 170 000 curieux ont réservé leur billet depuis le début des JO. Les plus recherchés, en soirée, disparaissent en moins d'une heure.

Cette dynamique positive rejaillit sur la billetterie des Jeux paralympiques. Longtemps source d'inquiétude pour de gros sponsors, elle l'est de moins en moins, et même « plus du tout » pour Paris 2024. Chaque jour, 35 000 billets s'écoulent pour des compétitions organisées du 28 août au 8 septembre. Sur les 2,8 millions de tickets disponibles, 1,1 million ont trouvé preneur. Mais le véritable décollage des ventes n'est observé généralement qu'après la clôture des Jeux olympiques.

L'amertume de la Seine-Saint-Denis

La chaleur est étouffante dans le tramway vétuste en direction de L'Île-Saint-Denis, où trois touristes américaines se mélangent à la population entassée. « Regarde maman, il y a les Jeux olympiques ! » s'émerveille une petite devant les fanions accrochés le long du pont traversant la Seine, que l'on retrouve partout sur le chemin en direction de la Station Afrique installée au cœur du « 9-3 » durant les Jeux. Sous un soleil de plomb, les deux écrans géants installés à des endroits stratégiques rencontrent peu de succès, les badauds étant davantage attirés par les transats à l'ombre que par le match de basket France-Nigeria. « Les JO, on suit un peu. Mais la Station Afrique, c'est surtout idéal pour sortir les enfants et se retrouver », raconte Hayet, 41 ans.

Lorsque l'on s'éloigne du chemin balisé qui mène à la Station Afrique, les couleurs olympiques disparaissent du paysage. Presque aucune voiture ne circule en raison des nombreux barrages policiers. Seuls les vans officiels qui se rendent au village olympique, au sud de l'île, sont autorisés. « Il faut faire tout le tour, passer par Villeneuve-la-Garenne. Un trajet de 800 mètres, qui fait maintenant 4 kilomètres », regrette Karim. « Tout est cadenassé, on a l'impression d'être enfermés dehors », renchérit Demba. S'ils ont l'habitude de se retrouver pour débriefer les épreuves et les exploits de Léon Marchand, ils se sentent loin de l'engouement. « À la base, on aime bien les JO, c'est bien qu'il se passe des choses dans le 93, reconnaissent Hakim et Demba, mais on ne peut pas en profiter. Aller sur Paris, ça a un prix, les épreuves aussi. On se sent un peu à part. » (Marin Paulay)

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Commentaires 4
à écrit le 05/08/2024 à 15:52
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J.O. 2024 ? Ne manquez pas de lire "Oxymore" de Jean Tuan chez C.L.C. Éditions. L'auteur observateur attentif de la Chine, le pays de son père, nous dévoile comment la Chine utilise tous les moyens pour que ses athlètes triomphent au niveau mondial....

à écrit le 05/08/2024 à 6:25
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Encore des billets à vente !!! Alors qu’on nous vends un énorme succès

le 06/08/2024 à 8:56
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Je me suis fait la même réflexion. Bon, dans l’ensemble, vu l’état du pays, les autorités ont choisi d’inviter un public sûre, sélectionné par les revenus, les mairies ou les fédérations. On ne peut pas leur en vouloir, vu les émeutes de l’été dernie...

à écrit le 04/08/2024 à 19:33
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"Paris 2024 : La billetterie continue de prospérer" Etonnant qu'il n'y ait pas de conflits issus de faussaires dont tout le monde se rappelle des émeutes au stade de France... Et de l'inaction du régime MacRon.

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