JO 2024 : la Seine-Saint-Denis compte sur le vélo pour désengorger le métro

PARIS 2024. A deux jours de l'ouverture des Jeux olympiques, le 93 a dévoilé les 40 kilomètres de pistes cyclables aménagées en vue de la compétition. Le département compte fortement sur ces aménagements pour doper son attractivité et désengorger les transports publics.
Sur les 40 km de pistes cyclables, la moitié sera pérennisée.
Sur les 40 km de pistes cyclables, la moitié sera pérennisée. (Crédits : AS pour La Tribune)

Toutes les communes de la Seine-Saint-Denis ont été labellisées « Terre de Jeux 2024 ». Un reflet de l'engagement qu'a porté le 93 dans l'accueil de la compétition. Mais si les acteurs du département le plus pauvre de France se sont fortement mobilisés, c'est pour les retombées positives de l'héritage JO.

Parmi ces grands chantiers accélérés par la compétition, les pistes cyclables. Au total, 40 kilomètres de ces "Olympistes" ont été déployés en Seine-Saint-Denis. Comme le rappelle le président (PS) du département, Stéphane Troussel, « le 93 a été conçu avec un aménagement brutal dans les années 1960 et 1970 ». Avec ces nouvelles pistes cyclables, le département souhaite améliorer le cadre de vie des habitants et potentiellement en attirer de nouveaux.

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Quelques dizaines de millions d'euros investis

Comme pour tout projet de voirie, ceux-ci ne sont pas gratuits. Selon le vice-président (PS) chargé des mobilités au conseil départemental, Corentin Duprey, la facture s'élève à « plusieurs dizaines de millions d'euros ».

« Le département accorde aujourd'hui une enveloppe de 10 millions d'euros pour les voies cyclables. Il est vrai que les Jeux et ses acteurs comme la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) ont largement accéléré et aidé le financement », explique Corentin Duprey à La Tribune.

Aussi, pour l'élu de Saint-Denis, le vélo reste le moyen de transport le plus fiable en termes de temps de trajet. Il tente même d'imager le propos.

« Si je dois relier, en voiture, Saint-Denis au Bourget, je mets entre 20 minutes et une heure, bien que le trajet se rapproche bien plus souvent d'une heure. Avec le bus, je compte environ 35 minutes, s'il arrive à l'heure. Il n'y a qu'avec le vélo que je sais que le temps de trajet, porte-à-porte, sera le même peu importe les aléas », ajoute le VP chargé des mobilités.

Des transports trop saturés

Car même si de nombreux projets de prolongement de métros aboutissent aujourd'hui en Seine-Saint-Denis - comme la ligne 14 et la ligne 11 - d'autres lignes, notamment les RER B et D, sont saturées par le trafic d'usagers.

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Sauf que dans un territoire qui n'était pas conçu pour pédaler, le travail était de taille, explique Rivo Vasta, expert en aménagements cyclables pour le collectif Vélo Île-De-France.

« Il s'agit d'un territoire pauvre où tous les habitants ne sont pas spécialement motorisés. D'autant plus que les dessertes du réseau de transports sont peu nombreuses et trop sollicitées. Le vélo s'affirme désormais comme une offre de mobilité essentielle », souligne Rivo Vasta.

Alors, pour attirer de potentiels acheteurs, notamment aux Villages des médias et des athlètes, le département s'est efforcé d'améliorer le catalogue des mobilités et de rendre son territoire plus attractif.

Des aménagements pas toujours réussis

Selon le VP chargé des mobilités, la voirie a fortement bougé pendant ces deux dernières années, afin de laisser place à ces grands axes vélo. En réalité, dans la précipitation, le département n'aurait-il pas bâclé son travail ?

« A certains endroits, la signalétique est à revoir. Nous avons traversé un passage piéton où ne figurait pas de panneau "cédez le passage". Il est essentiel pour garantir la priorité du vélo face au trafic routier », pointe du doigt le créateur de contenu spécialisé dans le vélo et l'urbanisme, Altis Play.

Selon lui, une piste cyclable doit proposer une continuité logique et être proprement séparée du trafic des quatre roues pour être réussie. Et ce n'est pas encore le cas partout, en témoignent les fourgons de la police garés en plein milieu desdites « Olympistes » et croisés durant la visite.

Et si 40 km de pistes ont été installées à ce jour, le président Troussel entend rendre cyclables les 300 km de routes qui composent son département.

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Commentaires 4
à écrit le 28/07/2024 à 0:03
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Ben voyons, on va encore plus se sentir en sécurité en Seine-Saint-Denis ... Évidemment, quand il pleut comme en ce moment, le bon côté c'est que la racaille reste à l'abri...

à écrit le 25/07/2024 à 22:46
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Il aurait été plus logique de faire les JO dans nos campagnes qui manque de tout plutôt qu'à Paris qui est surpeuplé...

à écrit le 25/07/2024 à 11:48
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J.O. 2024 ? Ne manquez pas de lire "Oxymore" de Jean Tuan chez C.L.C. Éditions. L'auteur observateur attentif de la Chine, le pays de son père, nous dévoile comment la Chine utilise tous les moyens pour que ses athlètes triomphent au niveau mondial....

à écrit le 25/07/2024 à 9:37
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le velo mécanique oui, l électrique n 'a rien d 'écologique. Simple gadget pour bobos, aucune performance physique et danger pour les autres bien souvent

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