Le goût de... Sète

Bordée par l’étang de Thau et la Méditerranée, cette ville surnommée la « Venise du Languedoc » séduit par son charme et sa gastronomie.
Charlotte Langrand
La maison régionale de la mer, à Sète.
La maison régionale de la mer, à Sète. (Crédits : © LTD / F. AMBROSINO/OT-THAU)

C'est une des destinations les plus prisées en France. Le chanteur Benjamin Biolay, l'actrice Ingrid Chauvin ou encore le comédien Christian Vadim sont eux-mêmes tombés sous le charme de cette « Venise du Languedoc », où ils ont élu domicile plus ou moins récemment. Avec ses canaux et ses quais, l'étang de Thau d'un côté et la mer Méditerranée de l'autre, Sète est presque une ville-île, tant elle est entourée et traversée par l'eau... Elle a d'ailleurs logiquement gagné un autre surnom : « l'île singulière », tant le sentiment d'insularité y est fort. Les pieds dans l'eau et la tête dans les pins et la garrigue, Sète a de multiples visages : par beau temps, on peut voir les Pyrénées du mont Saint-Clair, aller flâner sur le port de pêche du centre-ville ou sur les 12 kilomètres de plage...

Lire aussiLe goût de... Cassis

sètejoutes

Les joutes nautiques des fêtes de la Saint-Louis.(Crédits:  © LTD/SYLVAIN THOMAS/AFP)

Fondée en 1666 par Louis XIV pour donner une ouverture maritime au canal du Midi, Sète est toujours aujourd'hui un port de commerce et de pêche tourné vers la Méditerranée et un étang unique qui lui sert aussi d'immense garde-manger. On lui doit pêle-mêle les fameuses huîtres naturelles de Bouzigues, nourries au gré des courants, mais aussi des spécialités locales comme la tielle, une tourte à base de poulpe de roche, les moules farcies ou les pains à la sardine... On se cultive aussi à Sète, puisque la ville a été un refuge pour créateurs : Paul Valéry, Pierre Soulages, Maurice Clavel, Georges Brassens, Agnès Varda ou Jean Vilar ont tous été inspirés par cet endroit cosmopolite et vivant. C'est d'ailleurs Brassens qui en parle le mieux, dans sa Supplique pour être enterré à la plage de Sète : « Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus, / Creusez, si c'est possible, un trou moelleux, / Une bonne petite niche, / Auprès de mes amis d'enfance, les dauphins, / Le long de cette grève où le sable est si fin, / Sur la plage de la corniche. / C'est une plage où, même à ses moments furieux, / Neptune ne se prend jamais trop au sérieux, / Où quand un bateau fait naufrage, / Le capitaine crie : "Je suis le maître à bord ! / Sauve qui peut, le vin et le pastis d'abord ! / Chacun sa bonbonne et courage !" »

sètecolline

L'étang de Thau. (Crédits:  © LTD/ STÉPHANE RIESS/NATURIMAGES)

Un moment, un lieu

Passage obligé par le marché couvert de Sète ! Inaugurées en 1890, détruites en 1970 et réhabilitées en 2011, ces halles alimentaires et leur style Baltard sont toujours un haut lieu de vie sétois. Coquillages de Thau, tripes, salai- sons, légumes, spécialités locales : on trouve de tout. On fait donc le plein de vins de région à La Cave des Halles de Benjamin Riaza, de pain et de gourmandises sucrées (pains au chocolat ou chocolatines ?) à la pâtisserie Cerrato, tenue de pères en fi ls au cœur des halles depuis 1935, ou des légumes du jardin de Chez Jeannot, rue Gambetta.
halles-sete.fr

Les restaurants à tester

Ici, des tables de tous calibres, traditionnelles, décontractées ou haut de gamme, déclinent des assiettes tournées vers les produits de la mer. On goûte la gastronomie étoilée et 100 % marine du chef Yohan Yuste à L'Arrivage (rue André-Portes) ou, sur le mont Saint-Clair, de Guilhem Blanc-Brude (ex-Dilia à Paris) à La Coquerie (chemin du Cimetière-Marin) ; la cuisine des chefs en résidence de chez Pimpant (grand'rue Mario-Roustan) ; les plats sétois de Nicolas Dubois au Paris Méditerranée (rue Pierre- Semard) ; la cuisine bistrotière de la mer chez Oh Gobie et sa terrasse installée le long du canal (quai Maximin-Licciardi), souvent animée de concerts et d'expositions ; la popote bourgeoise de Denis Martin chez The Marcel (rue Lazare-Carnot) et surtout les fines fritures de la mer d'une enfant du pays, Marilou Fassanaro, chez Fritto (rue André-Portes).

Le culte de Brassens

La ville a vu naître Georges Brassens en 1921, et ici, le chanteur de La Non-Demande en mariage est présent partout dans la ville. Et pas seulement dans le quartier Saint-Clair où il rôdait au lieu d'aller à l'école... En vitrine des magasins, sur les cartes postales, sous le pinceau des peintres du dimanche près des halles, le guitariste à la fameuse pipe, de caractère très discret, a pourtant ici une rue, une école, deux bateaux et même un festival qui portent son nom. Même s'il avait écrit une Supplique pour être enterré à la plage de Sète, il repose au cimetière Le Py, devenu un véritable lieu de pèlerinage.

sètebrassens

Georges Brassens au bord du canal de Sète en 1979. (Crédits: © LTD /BIM/MAXPPP)

La meilleure boulangerie

Farines aux semences anciennes, moulues sur meules de pierres, fermentations longues, pains aux recettes originales... Difficile de ne pas tomber sous le charme des pains vivants de Damien Larderet à La Carioca (quai Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny) dite « boulangerie singulière ». On repart avec des pains amandes-abricots ou à la sardine et même sans gluten et au chocolat, on goûte les fougasses à la fleur d'oranger ou leurs fameuses brioches aux pépites de chocolat.

Top snob

Se croire vraiment à Venise et s'offrir un tour de taxi vénitien sur le canal Royal, sous les yeux des badauds qui vous regardent passer, tels des stars, sous les différents ponts.

Ça suffit !

Le royaume des résidences secondaires... Comme beaucoup de villes prisées, Sète a connu une très forte hausse des prix de l'immobilier, avant de marquer le pas récemment, à la suite de la très forte augmentation de la taxe d'habitation dans la commune. À Sète, un logement sur quatre serait une résidence secondaire.

Les événements culturels de l'été

La ville foisonne de festivals estivaux enthousiasmants. À noter, Les Estivales de Thau chaque jeudi de l'été, le festival Jazz à Sète (15-21 juillet), le Fiest'A Sète (20 juillet-4 août) ou encore les fêtes de la Saint-Louis (22-27 août).

sètetielle

La tielle, spécialité locale (Crédits:  ©LTD/ JC MILHET/HANS LUCAS)

Les Tocs Culinaires Locaux

Les gastronomes ont l'embarras du choix, avec les multiples spécialités de la ville. Incontournable, la fameuse tielle, une sorte de petite tourte garnie d'un ragoût de poulpe et de tomates, est un véritable emblème sétois, un plat dit « du pauvre » et napolitain, que certains revisitent parfois avec de la pâte à pizza ou des calmars mais que la boulangerie familiale Paradiso exécute à merveille (quai de la Résistance)... On ne repart pas sans avoir goûté à la « macaronade », un plat de pâtes à la « brageole », de la hampe assaisonnée avec de l'ail, du persil et des lardons fumés. Enfin, on s'adonne aux « zézettes », sorte de « navette » locale à base de farine, huile d'olive, vin blanc et sucre (et parfois de fleur d'oranger).

Charlotte Langrand

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.