L'artisanat d'art, un patrimoine vivant

Identité de nos territoires, les métiers d’art sont au cœur du made in France et renouent avec une époque en quête de sens.
Démonstration des métiers Leavers à la Cité de la dentelle et de la mode, à Calais.
Démonstration des métiers Leavers à la Cité de la dentelle et de la mode, à Calais. (Crédits : LTD / GWEN MINT)

Mode, luxe et dentelle à calais

La beauté du geste. L'enthousiasme à l'exercer. Voilà ce que nous inspirent Stéphane Capon et Gilles Lavie, tullistes passionnés, formateurs et démonstrateurs à la Cité de la dentelle et de la mode de Calais.

Ici, tous les espaces célèbrent l'art de la dentelle mécanique, créé au XIXe siècle en Angleterre, fleuron du nord de la France pendant plus d'un siècle. Il faut se confronter aux imposantes machines à tisser centenaires que les deux experts manient avec dextérité et observer la finesse de l'ouvrage qui en résulte. Cet ouvrage destiné à la haute couture et à la lingerie haut de gamme. Un art inhérent à Calais, en recherche permanente d'apprentis, « car ce métier, nous souhaitons le préserver à tout prix. Il fait partie de notre histoire, c'est un devoir de le transmettre, notre expertise est unique ».

Et pour le vérifier, il suffit de déambuler dans les espaces de la Cité de la dentelle, implantée, sur une ancienne usine de fabrication. À parcourir l'histoire de ces ouvrages magnifiques, de la dentelle à la main du XVIIe siècle à celle tissée sur métiers Leavers avec la même délicatesse et qualité que les dentellières d'autrefois, l'évidence se pose : voilà un art méconnu et pourtant indispensable à l'industrie du luxe et de la mode.

Preuve en est avec les silhouettes exposées : Chanel, Givenchy, Balenciaga, Paco Rabanne, Chantal Thomas, Iris Van Herpen... les grands créateurs l'utilisent depuis toujours. Les grandes marques de lingerie comme Lejaby aussi.

Après une somptueuse exposition consacrée à Yves Saint-Laurent et la transparence (visible aujourd'hui au Musée Yves Saint-Laurent à Paris) la Cité de la dentelle présente cet été une première monographie du créateur japonais Yuima Nakazato, dont les créations lumineuses allient la haute technologie au service d'une mode durable. Tradition et modernité n'ont jamais autant rayonné. (Valérie Abrial)

cite-dentelle.fr

Virebent s'ouvre en grand pour ses 100 ans

L’atelier de porcelaine à Virebent, dans le Lot.

À l'heure où le tourisme industriel croît en France, certains veulent saisir cette opportunité pour redorer leur blason auprès du grand public. L'atelier de porcelaine lotois Virebent compte ainsi rythmer son été avec des rendez-vous réguliers, jusqu'aux prochaines Journées du patrimoine. « Nous lançons une grande opération découverte auprès de tous. Pour cela, toutes les opérations seront quasiment gratuites », met en avant le designer Vincent Collin, codirigeant, aux côtés de Frédérique Caillet, de la société labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2007.

Tout l'enjeu de cette période touristique sera, la manufacture, de mettre en lumière ses métiers de l'art du feu pour toutes les générations. « Nous sommes sur un positionnement haut de gamme et nous n'avons pas le choix quand nous produisons en France, en proposant des pièces uniques », ajoute le dirigeant.

Pour présenter ce savoir-faire tout au long de l'été, l'entreprise lotoise a investi dans la rénovation de son musée de 300 mètres carrés. Celui-ci accueillera les œuvres Virebent de deux collectionneurs fidèles de l'atelier, sans oublier une exposition photographique préparée avec soin par la trentaine de salariés de la structure. Pour souffler les cent bougies de Virebent, un parc des plus beaux rébus sera également à découvrir jusqu'à la rentrée. (Pierrick Merlet)

virebent.com

L'art verrier célébré à Meisenthal

Trois cent vingt ans d'histoire de la verrerie ! À Meisenthal, en Moselle, le Centre international d'art verrier perpétue la mémoire des artisans, des industriels et des artistes qui se sont succédé dans ce coin des Vosges du Nord, jusqu'à la fermeture de la dernière usine en 1969. La halle verrière, cathédrale industrielle habilement préservée, est particulièrement impressionnante. Haut lieu régional du tourisme post-industriel, le Centre apparaît comme un musée vivant avec ses souffleurs et ses parcours dédiés aux enfants. Il entretient un esprit qui rayonne au-delà de la forêt : programmation culturelle, concerts rock (Ange, The Stranglers), création verrière, art contemporain.

La visite à Meisenthal se prolongera idéalement quelques kilomètres plus loin, à Wingen-sur-Moder, où les collectivités ont aménagé un magnifique musée en mémoire de René Lalique, artiste Art Nouveau qui y avait établi son usine. La cristallerie Lalique a survécu, elle emploie 300 salariés et sa production s'exporte dans le monde entier. (Olivier Mirguet)

www.ciav-meisenthal.fr

Aubervilliers honore la beauté du geste

Création d’un coussin en dentelle de plumes par la Maison Lemarié,

C'est un lieu unique en France. Un bâtiment grandiose à la lisière de Paris et Aubervilliers, le 19 M, pensé par la Maison Chanel, conçu par l'architecte Rudy Ricciotti auteur, entre autres, du Mucem à Marseille. Objectif : réunir les 12 maisons d'art et de manufacture du groupe sous le même toit — pas moins de 25 000 m2 ! — afin de préserver et transmettre les savoir-faire. Ici se côtoient 700 artisans, plumassiers, brodeurs, créateurs de bijoux et accessoires, spécialistes du plissé, chapeliers... Tous résident maintenant au 19 M dans un esprit collaboratif ; certains proposent des ateliers ouverts à tous.

Le jour de notre visite, c'est la maison Lemarié, spécialisée dans l'art de la plumasserie qui œuvre auprès des visiteurs. Il règne ici une ambiance conviviale autour du café-bar, lieu de rencontres des artisans, des créateurs, des curieux et amateurs, et des étudiants puisque l'École Lesage y a également élu domicile. Lieu d'exposition aussi avec la Galerie du 19 M, et jardin culturel avec La Parcelle qui tout l'été met à l'honneur les métiers du geste et du jardin. Avis aux amateurs. (Valérie Abrial)

le19m.com

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 27/06/2024 à 9:33
Signaler
Hou là, l’artisanat de base est déjà en voie d’extinction avec des "artisans" qui croulent sous les charges leur imposant un travail de lus en plus mauvais qu'ils font payer de plus en plus cher. Et pour que la valeur travail s'évade aussi de l’artis...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.