La France a rallumé la flamme

ÉDITO - Retrouvez l'éditorial de Bruno Jeudy, directeur délégué de La Tribune Dimanche.
Bruno Jeudy
Bruno Jeudy,
Bruno Jeudy, (Crédits : DR)

Paris, c'était magique. Sceptique, critique, hostile, tels étaient les qualificatifs qui  définissaient l'état d'esprit des Français juste avant les JO. L'élan donné par une cérémonie d'ouverture aussi originale que grandiose, la parfaite organisation des épreuves, la qualité des infrastructures en harmonie avec la géographie parisienne ont balayé les doutes, fait taire les déclinistes et entraîné l'adhésion quasi unanime du pays à Paris 2024.

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C'est surtout l'éclatante réussite des athlètes tricolores qui a transformé les Jeux de la peur en Jeux du cœur. Nos compatriotes se sont approprié l'événement et de hors jeu sont devenus « or jeu ». Ils se sont découvert un cœur de Léon, ont fait le plein de Super Dupont et respiré à pleins poumons un air de famille avec les frères Lebrun.

Quels enseignements tirer de Paris 2024 ? Notre pays a d'abord relevé avec brio le défi de l'organisation d'un événement planétaire. Preuve que notre État, si souvent critiqué, a encore de beaux restes et un vrai savoir-faire. La France a montré qu'elle est devenue une nation sportive sur le terrain comme dans les tribunes. Le mérite en revient d'abord à Tony Estanguet et à son équipe. Bravo aussi aux politiques qui ont apporté leur pierre à l'édifice, d'Emmanuel Macron à Anne Hidalgo, d'Amélie Oudéa-Castéra à Valérie Pécresse. Avant et durant cette quinzaine euphorique, ils auront œuvré à l'intérêt général tout en restant à leur place. Cette parenthèse enchantée a fait du bien à tout le monde. La trêve olympique a été aussi celle de la fin (provisoire) de l'autoflagellation, sport favori d'une partie des Français et de certains médias...

Toutefois, on peut craindre qu'un « JO blues » rattrape plus d'un Français. Souvenons-nous des espoirs nés de la Coupe du monde 1998 avec la France black blanc beur. Des espoirs vite évanouis ! En effet : un héritage, on le dilapide ou on le fait fructifier. À nos politiques et, avant tout, à nous Français d'entretenir cette culture de la
gagne. Comme le disait si justement Aimé Jacquet, « le sport est école de vie ». Nelson Mandela avait réussi ce pari en 1995 avec la Coupe du monde de rugby en Afrique du Sud, en faisant du sport « une source d'inspiration, de dépassement, de
tolérance ». La France devra trouver les moyens d'entretenir la flamme, au-delà de la grande parade organisée le 14 septembre par le président de la République. Ce sont les valeurs du sport - socialisation, respect d'une éthique, ambition, exigence - qui devront guider durablement dirigeants et citoyens.

C'est en faisant des Jeux paralympiques un succès populaire que nous confirmerons notre capacité à prolonger cet état de grâce. Toute la France le souhaite alors que nos difficultés politiques et économiques notamment vont rapidement refaire surface. « Tu fais briller ma flamme / Tu fais brûler ma flamme / T'as rallumé la flamme », chantait Juliette Armanet. Est-il possible que ce Pari(s) réussi ne soit pas que le tube d'un été ?

>>> Retrouvez l'édition complète de La Tribune Dimanche du 11 août 2024 dans vos kiosques à journaux et sur notre kiosque numérique.

Bruno Jeudy

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Commentaire 1
à écrit le 11/08/2024 à 11:13
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Avant de pousser des cocoricos prématurés, La Tribune et M. Jeudy devraient attendre plus calmement le bilan complet et réel de ces J.O. pour savoir si les contribuables ("les pisse-froid" des méprisantes Mmes Hidalgo et Oudéa-Castera) ont gagné ou o...

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