UBS acte sa fusion avec la branche helvétique de Credit Suisse, et espère réduire ses coûts

Conséquence directe de cette nouvelle opération, les clients de Credit Suisse dans le pays alpin deviennent automatiquement les clients du géant bancaire UBS. « La migration de la majorité des transactions des clients en Suisse aura lieu en 2025 et sera graduelle », précise par ailleurs un responsable d'UBS.
Pour rappel, la branche helvétique de Credit Suisse est considérée comme sa « pépite », soit la filiale la plus stable.
Pour rappel, la branche helvétique de Credit Suisse est considérée comme sa « pépite », soit la filiale la plus stable. (Crédits : DADO RUVIC)

Le géant bancaire suisse UBS franchit une nouvelle étape dans l'intégration de Credit Suisse, son ancien rival déchu. Ce lundi, l'établissement officialise donc la fusion avec leurs branches helvétiques. UBS Switzerland AG et Credit Suisse (Schweiz) AG ont ainsi fusionné ce lundi 1er juillet, la branche helvétique de Credit Suisse étant désormais rayée du registre du commerce du canton de Zurich.

A noter : la branche helvétique de Credit Suisse, qui englobe la banque de détail pour les clients en Suisse, est considérée comme sa « pépite », soit la filiale la plus stable de Credit Suisse. Avec cette fusion des branches helvétiques, André Helfenstein, le directeur de Credit Suisse (Schweiz) AG, a décidé de quitter la banque, a aussi précisé UBS.

Conséquence directe de cette nouvelle opération : les clients de Credit Suisse dans le pays alpin deviennent automatiquement les clients d'UBS à cette date, même si la migration des clients vers les plateformes et outils d'UBS va se faire progressivement, précise un communiqué d'UBS.

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Réduire ses coûts de « manière substantielle »

« La migration de la majorité des transactions des clients en Suisse aura lieu en 2025 et sera graduelle », précise également Sabine Keller-Busse, qui dirige les activités d'UBS en Suisse. Elle souligne que la fusion de ces entités helvétiques constitue « une étape importante » dans l'intégration de Credit Suisse.

Dans un entretien en juin avec le quotidien zurichois NZZ, la haute cadre avait aussi expliqué que l'objectif de cette étape était de réduire le nombre d'agences en Suisse « à 194 », contre 95 actuellement (chez Credit Suisse) et 190 (chez UBS).

Désormais, UBS va « pouvoir réellement commencer à réduire les coûts de manière substantielle », souligne à l'AFP Andreas Venditti, analyste chez Vontobel. Mais un grand défi attend la banque avec la migration des systèmes informatiques, prévient-il.

« Ce qui est complexe, c'est que les données d'un très grand nombre de clients de Credit Suisse vont dorénavant devoir être transférées vers les systèmes d'UBS. Cela représente beaucoup de données, avec l'historique de chaque client qui peut remonter à des décennies », souligne l'expert.

Selon les projections d'UBS, ce chantier informatique devrait durer jusqu'à fin 2026, le patron du groupe, Sergio Ermotti, ayant précisé que seules 10% des quelque 3.000 applications informatiques de Credit Suisse seront conservées.

D'autres défis à relever

Selon l'analyste de Vontobel, « UBS progresse bien » dans les aspects de la fusion que la banque « contrôle ». Mais d'autres défis ne sont pas « entre ses mains ». Elle doit notamment solder les nombreux litiges accumulés par Credit Suisse. En effet, la fusion en elle-même a fait des mécontents, entre autres parmi les détenteurs d'obligations dites « AT1 ».

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Beaucoup ont porté plainte contre la Finma, l'autorité suisse de surveillance des marchés pour avoir ramené leur valeur à zéro. Sur ce front, UBS a déjà avancé, mais « certains litiges sont plus difficiles et pourraient prendre plus de temps à résoudre que d'autres», estime l'analyste.

L'autre grand défi de l'établissement est le durcissement de la législation bancaire. En avril dernier, le gouvernement suisse a en effet dévoilé une série de propositions, concernant notamment les sommes à mettre de côté pour tenir le choc en cas de crise. Lors de l'assemblée générale annuelle de la banque, le président d'UBS, Colm Kelleher, s'était dit « préoccupé », prévenant qu'un tour de vis trop sévère risquerait de miner la compétitivité d'UBS.

Une fusion pour éviter la faillite

La fusion des deux plus grandes banques de Suisse est un immense chantier compte tenu de leur taille et de la rapidité avec laquelle l'opération a été réalisée. Pour mémoire, cette énorme fusion a été lancée pour éviter la faillite de Credit Suisse, au bord du gouffre financier, durant le premier trimestre 2023.

Une situation qui a amené, le 19 mars 2023, UBS a accepté le rachat de son ex-rivale, sous la pression des autorités suisses et des marchés. Les deux établissements faisant partie des 30 banques au niveau mondial considérées comme trop grosses pour tomber. Au risque de provoquer une nouvelle crise financière, à l'instar de celle de 2008.

Si le rachat a été officiellement acté fin juin 2023, la fusion se fait en plusieurs étapes. Et les deux banques ont continué dans un premier temps à fonctionner séparément, le temps de mettre en place le processus d'intégration. Avant l'étape de ce lundi, la dernière étape significative avait été franchie le 31 mai 2024, quand UBS avait bouclé la fusion légale des sociétés de holding des deux banques.

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Un processus, pour le moment, salué par les investisseurs, qui ont fait décoller le cours de son action en Bourse. « La fusion prend du temps », a d'ailleurs reconnu ce lundi auprès de l'AFP, Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, mais les deux banques se rapprochent « relativement en douceur ».

« Le choc initial est passé », ajoute l'analyste, même s'il reste des défis notamment au niveau de la « culture d'entreprise », de « la combinaison des activités » et « des suppressions d'emplois », considère-t-elle.

(Avec AFP)

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