Pollution : une ONG s’inquiète des particules ultrafines présentes autour des aéroports européens

L’ONG belge, Transport & Environment (T&E), a alerté, ce mardi, sur la présence en grande quantité dans l’air, de particules ultrafines autour des aéroports en Europe. Avec un risque potentiellement néfaste pour la santé.
Comme dans d'autres aéroports européens, l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle présente des concentrations élevées de particules fines.
Comme dans d'autres aéroports européens, l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle présente des concentrations élevées de particules fines. (Crédits : Reuters)

Les aéroports européens et leurs alentours seraient-ils des zones à risque pour la santé ? C'est en tout cas ce que pense une ONG belge, Transport & Environment (T&E), qui a tiré la sonnette d'alarme, ce mardi, sur les concentrations de particules ultrafines (PUF) autour de grands aéroports du Vieux continent, qui pourraient selon elle affecter la santé de 52 millions de personnes.

Transport & Environment (T&E), groupe basé à Bruxelles, s'est appuyé sur des relevés autour de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol mesurant la concentration de ces particules dans l'air, effectués par l'Institut national pour la santé publique et l'environnement néerlandais (RIVM).

Des concentrations de « 4.000 à 30.000 particules par cm3 » ont été détectées dans un rayon de 5 km autour de l'aéroport. Entre 5 et 10 km, elles étaient de « 3.000 à 6.000 par cm3 » et de « 1.000 à 4.000 particules par cm3 » entre 10 et 20 km, selon T&E, qui souligne que dans les centres-villes, les concentrations de PUF peuvent varier de 3.000 à 12.000 par cm3.

Des particules 1.000 fois plus fines qu'un cheveu

Particules solides en suspension d'un diamètre inférieur à 100 nanomètres (1.000 fois plus fines qu'un cheveu), les particules ultrafines sont supposées néfastes pour la santé en raison de leur capacité de pénétration dans l'organisme, mais ne font pas à ce jour l'objet de réglementation.

Les PUF sont en effet moins bien connues que leurs grandes sœurs au diamètre plus important, les PM10 et PM2,5 (particules fines), dont les effets néfastes sur l'organisme humain sont scientifiquement établis.

En extrapolant la pollution constatée autour de Schiphol à l'ensemble du continent, T&E estime que 52 millions de personnes, vivant dans un rayon de 20 km autour des 32 principaux aéroports européens, peuvent voir leur santé affectée par ces concentrations de PUF. L'ONG précise ne pas avoir pris en compte les effets du vent qui, selon elle, ne changent pas « les ordres de grandeur de l'étude ».

Des concentrations fortes autour de l'aéroport de Roissy

En février, l'observatoire de la qualité de l'air en région parisienne avait relevé des concentrations de 23.000 PUF par cm3 au cœur de l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle (CDG), une valeur similaire à celle le long du boulevard périphérique parisien.

Airparif avait toutefois jugé que si la surconcentration de PUF liées au transport aérien restait notable à 5 km de distance de CDG, « cette influence n'(était) plus visible à 10 km » où d'autres sources locales de PUF deviennent prédominantes.

Selon T&E, « les normes applicables aux carburants aériens n'ont jamais été améliorées, alors qu'elles permettraient de réduire considérablement la pollution de l'air autour des aéroports », avec d'autres leviers comme la réduction du trafic aérien et le recours à des carburants d'origine non-fossile.

Le secteur aérien conscient des enjeux de décarbonation

Le transport aérien représente, aujourd'hui, 2 à 3 % des émissions de CO2 mondiales. Invitée du Paris Air Forum (PAF) 2024, événement organisé par La Tribune, la directrice de la durabilité et de la communication d'Airbus, Julie Kitcher, a rappelé que « depuis les années 1990, le secteur a réussi à réduire de 50% ses émissions de CO2 ». Et que le transport aérien s'est fixé un cap clair : zéro émission nette de CO2 en 2050. Pour y parvenir, la transition devra passer par la montée en puissance des carburants durables (Sustainable Aviation Fuel).

 « Aujourd'hui, sur l'ensemble du cycle de vie de ce type de carburant, on est en mesure de réduire de 80% les émissions de CO2 par rapport à du kérosène classique », a expliqué, à l'occasion du PAF 2024, Alexander Kueper, vice-président aviation durable de Neste, fournisseur finlandais mondial de carburants renouvelables. Seul hic, ces carburants sont pour le moment 3 à 5 fois plus coûteux que du kérosène classique.

 (Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 26/06/2024 à 13:57
Signaler
infernal en pollutions irrespirables...

à écrit le 25/06/2024 à 12:57
Signaler
Il faudrait quand même s'interroger sur les rapports incestueux de la Commission européenne et d'ONG telles que Transport & Environnement auxquelles elle verse de généreuses subventions.

à écrit le 25/06/2024 à 10:40
Signaler
Leurs gros avions, leurs gros bateaux, leurs gros camions, nos dirigeants sont immatures.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.