Reprise de Duralex : comment la Scop des salariés compte relancer le verrier iconique du Loiret

Retenue par le tribunal de commerce d’Orléans ce 26 juillet pour reprendre Duralex, la société coopérative de production (Scop) des salariés du verrier d’arts de la table basé à la Chapelle-Saint-Mesmin, devra prioritairement relancer la marque au plan commercial pour revenir dans le vert.
Au même titre que le Gigogne, le Picardie est l’un des deux verres iconiques de Duralex, qui devra renouveler sa gamme d’arts de la table pour repartir de l’avant.
Au même titre que le Gigogne, le Picardie est l’un des deux verres iconiques de Duralex, qui devra renouveler sa gamme d’arts de la table pour repartir de l’avant. (Crédits : ( © Duralex))

Dura lex, sed lex : la loi est dure, mais c'est la loi. De fait, la formule latine, qui a inspiré son nom à la verrerie fondée avant-guerre dans l'agglomération orléanaise et créatrice du fameux verre incassable Gigogne en 1945, s'est imposée aux deux autres prétendants à la reprise de Duralex, la Holding verrière Tourres et Cie (La Rochère, Waltensperger) et le groupe de fonderies Carlesimo investissements (Navylest International, Lory International).

Le tribunal de commerce d'Orléans a, en effet, choisi le 26 juillet l'offre portée par la société coopérative de production (Scop) des salariés et pilotée par le directeur du site, François Marciano. Soutenue financièrement par la métropole d'Orléans, la région Centre Val de Loire, l'Etat et les banques, elle partait largement favorite après le placement en redressement judiciaire de Duralex en avril dernier.

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Cause commune des acteurs locaux et nationaux

La Scop Duralex, qui prévoit de conserver la totalité des 228 salariés, bénéficie dans ce cadre d'un accompagnement financier important qui permettra à l'entreprise de reconstituer en partie sa trésorerie. Il émane au premier chef de la métropole orléanaise. « La collectivité a racheté le site de 14 hectares situé à la Chapelle-Saint-Mesmin, explique son président Serge Grouard. Cet investissement de l'ordre de 5,5 millions d'euros a constitué un atout décisif pour les porteurs du projet de reprise en interne. Nous l'avons soutenu depuis l'origine car il était garant du maintien sur le territoire de Duralex, marque mondialement connue ».

Le tour de table intègre également la région qui apporte un million d'euros sous forme d'avance remboursable. Enfin, la Scop Duralex recevra un coup de pouce de 700.000 euros du Fonds de restructuration industrielle (Bercy). Du côté des banques, le duo formé par la Caisse d'épargne et le Crédit agricole s'est engagé à injecter 1,5 million d'euros dans la société. La banque coopérative Socoden investira quant à elle 400.000 euros tandis que BPI France garantira les futurs emprunts de Duralex à hauteur de 50%

Développement commercial

Dans les faits, la société devra lourdement investir pour retrouver l'équilibre. Une voie empruntée au départ par le précédent propriétaire depuis 2021, La Compagnie française du verre (Pyrex), avant de jeter l'éponge trois ans plus tard. Alors que Duralex avait réalisé un chiffre d'affaires de 31 millions d'euros en 2022, il a reculé l'année dernière à 25 millions d'euros, soit une baisse de 20%.

Outre l'outil industriel, et notamment les immenses fours à 1.500°, qui nécessitent d'être modernisés, l'effort devra porter majoritairement à la fois sur l'innovation et la création de nouveaux produits d'arts de la table, et sur la mise en œuvre d'une véritable politique commerciale et marketing, selon une source interne.

« Les réseaux de distribution commerciale doivent être retravaillés en profondeur, en France mais aussi à l'international où Duralex réalise plus de 50% de ses recettes, assure la même source. Or, la force commerciale de l'entreprise se résume actuellement à seulement trois personnes dont le directeur, Vincent Vallin. C'est notoirement insuffisant ».

Alors que le point d'équilibre se situerait à un peu plus de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires, la Scop Duralex devra donc faire bouger les lignes en profondeur pour redonner son lustre à la marque verrière. Elle dispose pour ce faire d'un atout de taille. Duralex fait partie du patrimoine industriel français, comme l'a rappelé le président Macron au printemps dernier.

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Commentaires 6
à écrit le 27/07/2024 à 22:13
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Choix incompréhensible du tribunal de commerce en faveur de cette scop. Les mêmes causes produiront les mêmes effets et d’ici 2 ans DURALEX sera de nouveau devant le TC et sera liquidee. C’est l’argent qui fait fonctionner l’industrie et pas les ouvr...

à écrit le 27/07/2024 à 6:50
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Le problème des scop c'est qu'elles osnt boudées par les entrepreneurs néolibéraux qui ne connaissent que la servilité pour avancer, logique. Donc en général elles manquent de clients par idéologie.

à écrit le 26/07/2024 à 20:42
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Je croise les doigts!

à écrit le 26/07/2024 à 19:53
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Vont-ils maintenant se mettre en grève contre eux-mêmes ?

à écrit le 26/07/2024 à 18:14
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J attend avec impatience la premiere auglentation de capital, ou lzs emorunts bancaires cautionnes...

à écrit le 26/07/2024 à 17:13
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Duralex - il fait enlever le "al" mettre du lubrifiant et "roule ma poule". Ah si, autre chose...remplacer le verre par du caoutchouc 🤣

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