Variole du singe : après un premier cas en Europe, la riposte de la communauté internationale s'organise

Le mpox - anciennement variole du singe - fait un retour inquiétant sur le devant de la scène mondiale, et depuis le 15 aout sur le continent européen où un variant plus contagieux a été détecté. Le groupe pharmaceutique danois Bavarian Nordic s'est dit prêt à produire 10 millions de doses de vaccin.
Le mpox est une maladie virale qui cause des éruptions cutanées, de la fièvre, et parfois des douleurs articulaires.
Le mpox est une maladie virale qui cause des éruptions cutanées, de la fièvre, et parfois des douleurs articulaires. (Crédits : Arlette Bashizi)

[Article publié vendredi 16 août à 9h14 et mis à jour à 13h49] La découverte en Suède d'un premier cas européen d'un variant plus contagieux du mpox - anciennement appelé variole du singe -, jeudi, marque un tournant dans la lutte contre cette maladie virale qui, en quelques mois, a fait des centaines de victimes en République démocratique du Congo (RDC) et menace désormais de s'étendre au-delà du continent africain.

Ce vendredi, le Pakistan a fait aussi état d'un premier cas de mpox sur son territoire. « Le premier cas de mpox a été confirmé au Pakistan », a annoncé dans un communiqué le porte-parole du ministère de la Santé, ajoutant que la personne contaminée venait d'un pays du Golfe.

Le patient pakistanais, un homme de 34 ans, qui « vient d'un pays du Golfe » est traité dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, a déclaré Irshad Roghani, directeur de la santé publique de cette province. « C'est le premier cas confirmé cette année », a-t-il déclaré, précisant que  « des échantillons ont été envoyés à Islamabad pour y réaliser le séquençage génétique de la souche ».

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché, mercredi 14 aout, son niveau d'alerte maximal, soulignant au passage la nécessité d'une réponse internationale coordonnée. L'OMS met en garde contre toute stigmatisation de voyageurs ou de pays et préconise « d'éviter les restrictions de voyage et les fermetures de frontières » qui sont inopérantes. Et enjoint les pays de « travailler ensemble en partageant les données et en prenant les mesures de santé publiques nécessaires ». Déjà, la Chine a annoncé ce vendredi renforcer ses contrôles vis-à-vis des personnes et des biens entrant sur son territoire, pour une durée de six mois.

Un variant plus dangereux

Après le signalement en Suède du premier cas de clade 1b, un variant plus contagieux et dangereux, l'OMS a averti la communauté européenne.

« Il est probable que d'autres cas importés de clade 1 soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines », a annoncé l'OMS, appelant à une vigilance accrue.

Ce signalement en Suède, première apparition de ce variant hors d'Afrique, fait craindre une propagation mondiale de la maladie.

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Olivia Wigzell, cheffe intérimaire de l'agence suédoise de santé publique, a précisé que la personne infectée avait contracté le virus lors d'un séjour en Afrique, où le variant clade 1 sévit avec une virulence inédite. Bien que ce cas soit isolé, les autorités suédoises assurent qu'il ne présente pas de risque immédiat pour la population, tout en appelant à une surveillance renforcée.

Une réponse internationale qui s'organise

En réponse, la réaction internationale ne s'est pas fait attendre. Le laboratoire danois Bavarian Nordic, leader dans la production de vaccins contre le mpox, a indiqué, jeudi, augmenter sa capacité de production jusqu'à 10 millions de doses d'ici 2025 pour répondre à la demande croissante. Actuellement, il possède 500.000 doses en stock.

« Nous disposons d'une capacité de fabrication supplémentaire de 2 millions de doses pour 2024 et d'un total de 10 millions de doses d'ici 2025 », a déclaré Rolf Sass Sørensen, vice-président de Bavarian Nordic.

Ce vaccin, qui a déjà fait ses preuves sous les noms de Jynneos aux États-Unis et d'Imvanex dans l'Union européenne, est un pilier central de la stratégie de lutte contre le mpox.

Le laboratoire pharmaceutique danois a aussi annoncé, ce vendredi, avoir demandé à l'Agence européenne du médicament l'extension de l'utilisation de son sérum aux adolescents de 12 à 17 ans.

« Les résultats intermédiaires de l'étude clinique montrent la non-infériorité des réponses immunitaires de la vaccination contre le virus mpox et la variole chez les adolescents et un profil d'innocuité similaire à celui des adultes », a écrit Bavarian Nordic dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, lors de la précédente épidémie de mpox en 2022, la Food and Drug Administration (FDA) avait accordé au vaccin une autorisation d'utilisation d'urgence pour les adolescents.

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De son côté, la Commission européenne a également annoncé un don de 215 000 doses de ce vaccin pour soutenir les efforts de vaccination en Afrique, en partenariat avec l'Union africaine. Cette initiative, coordonnée par l'Autorité de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire (HERA), vise à renforcer les capacités de réponse face à une épidémie qui a déjà causé plus de 1.450 décès en Afrique.

La situation reste très préoccupante en Afrique

En Afrique, la situation demeure critique. Depuis janvier 2022, ce sont 38.465 cas de mpox qui ont été recensés dans 16 pays, dont 1.456 décès. L'épidémie, partie de la RDC, se distingue par une augmentation alarmante des cas, notamment en 2024, où une hausse de 160 % a été observée par rapport à l'année précédente. Le clade 1b, responsable de cette flambée, se transmet essentiellement par contact physique étroit, causant des éruptions cutanées généralisées et un taux de mortalité de 3,6 %.

Les autorités congolaises, soutenues par l'OMS et Africa CDC, s'efforcent de contenir cette épidémie en multipliant les campagnes de vaccination et en garantissant un traitement gratuit aux personnes infectées.

« Il est impératif que nous ne stigmatisions pas les voyageurs ou les pays/régions », a rappelé l'OMS, soulignant que seule une coopération internationale pourra freiner la propagation du virus.

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Alors que le mpox franchit de nouvelles frontières, la Chine a annoncé, ce vendredi, renforcer ses contrôles aux frontières pour les personnes et les marchandises provenant de zones touchées par le mpox. Les autorités chinoises ont mis en place des mesures strictes de dépistage et de désinfection pour éviter l'importation du virus sur leur territoire, une précaution jugée nécessaire après l'alerte de l'OMS.

Comment s'en prémunir ?

Le mpox est une maladie virale qui cause des éruptions cutanées, de la fièvre, et parfois des douleurs articulaires. Le virus se transmet par contact direct avec une personne infectée ou par des objets contaminés. Pour se protéger, l'Organisation mondiale de la santé recommande de limiter les contacts physiques étroits avec des personnes malades, de se laver fréquemment les mains, et de désinfecter les surfaces partagées. Si vous voyagez dans des régions touchées, évitez le contact avec les animaux et la viande non cuite. En cas de symptômes, consultez rapidement un médecin et isolez-vous pour éviter de contaminer d'autres personnes.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 18/08/2024 à 8:50
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Les chinois sont bien placés pour savoir qu'il est dangereux de laisser circuler ce genre de virus tout autour de la Terre. Il est dommage qu'ils n'aient pas pris les mêmes mesures qui auraient pu empêcher le virus du COVID de sortir de leur propres ...

à écrit le 17/08/2024 à 12:58
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Combien de temps pour produire un vaccin ? Le vaccin contre la variole protège-t-il contre la variole du singe ? Faut-il se vacciner, et avec quelle durée de protection ? Posez les bonnes questions, efficaces, ne vous contentez pas de faire peur...

à écrit le 17/08/2024 à 9:01
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Des millions de vaccins payés par l'argent public donc. Van Layen doit se frotter les mains. Les dirigeants délirants.

à écrit le 16/08/2024 à 19:22
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Ça y est, vous nous refaites le coup. C'est tellement plus pratique de diriger en mode ''etat d'urgence'' et puis avec les vaccins c'est tout bénef pour les copains.

à écrit le 16/08/2024 à 11:59
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Bonjour, aller pourquoi pas... Après tous avec quelque modification un virus peux devenir très dangereux... Attaque bactériologie ? Bien sûr, ils ne faut pas le dire..

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