Variole du singe : face à l'emballement des contaminations, l'OMS envisage un état d'urgence maximale

L'OMS pourrait déclarer, ce mercredi, l'urgence de santé publique de portée internationale pour la variole du singe soit le plus haut niveau d'alerte. En quelques jours - et depuis la découverte en septembre 2023 d'une nouvelle souche qui serait plus mortelle et plus transmissible que la précédente - les cas se sont multipliés à travers le continent africain.
En tout, au moins 16 pays du continent, sur 55, ont déjà enregistré des cas de cette nouvelle souche de Mpox, découverte en septembre 2023.
En tout, au moins 16 pays du continent, sur 55, ont déjà enregistré des cas de cette nouvelle souche de Mpox, découverte en septembre 2023. (Crédits : DADO RUVIC)

[Article publié le samedi 10 août à 17H53 et mis à jour le mercredi 14 août à 15H58] Vers un état d'urgence maximale ? C'est en tout cas la voie envisagée par l'OMS qui s'inquiète de la propagation d'une nouvelle souche de Mpox, ou variole du singe, en République démocratique du Congo (RDC). L'organisation se réunissait ce mercredi pour discuter de cette possibilité.

« Compte tenu de la propagation du Mpox en dehors de la RDC (République démocratique du Congo) et de la possibilité d'une nouvelle propagation internationale à l'intérieur et en dehors de l'Afrique, j'ai décidé de convoquer un comité d'urgence (...) afin qu'il me conseille sur la question de savoir si l'épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale », avait ainsi expliqué mercredi dernier le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L'urgence de santé publique de portée internationale est la plus haute alerte que l'OMS peut déclencher. C'est le chef de celle-ci qui peut la lancer, sur les conseils du comité.

C'est déjà le cas pour l'Union africaine Africa CDC (Centres de contrôle et de prévention des maladies du continent). Cette dernière a déclaré, mardi 13 août, « une urgence de santé publique », également son plus haut niveau d'alerte, face à l'épidémie de Mpox.

« Il a désormais traversé les frontières, touchant des milliers de personnes à travers notre continent (...) J'indique, le cœur lourd, mais avec un engagement indéfectible envers notre peuple, envers nos citoyens africains, que nous déclarons le mpox comme une urgence de santé publique continentale », a justifié le président de l'Africa CDC, Jean Kasenya, lors d'une conférence de presse.

En tout, au moins 16 pays du continent, sur 55, ont déjà enregistré des cas de cette nouvelle souche de Mpox - découverte en septembre 2023 - avec 887 cas répertoriés rien que pour la semaine dernière, et cinq décès. Un emballement qui est dû, en grande partie, au mode de transmission de ce nouveau variant.

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Une mortalité plus élevée ?

Et si les autorités sanitaires se montrent particulièrement inquiètes, c'est que l'épidémie qui sévit actuellement est provoquée par une nouvelle souche, appelée Clade 1b transmise entre humains par les lésions qu'elle provoque, en particulier au niveau des parties génitales. Il s'agit d'une mutation du sous-type Clade 1, découvert pour la première fois chez des humains en 1970 dans l'actuelle RDC (ex-Zaïre) et qui se transmettait d'animaux infectés aux humains. La nouvelle mutation qui change le mode de transmission rappelle celle de la souche Clade 2b en 2022 qui s'était propagée à l'extérieur du continent africain, touchant essentiellement des hommes homosexuels et bisexuels. L'épidémie avait fait quelque 140 morts sur environ 90.000 cas.

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« L'apparition l'an dernier du Clade Ib et sa rapide propagation en RDC (République démocratique du Congo), qui semble se propager principalement par le biais des réseaux sexuels, et sa détection dans les pays voisins de la RDC, sont particulièrement préoccupantes et constituent l'une des principales raisons pour lesquelles j'ai décidé de convoquer ce comité d'urgence », a, en effet, insisté le chef de l'OMS à l'ouverture de la réunion ce mercredi.

D'autant que ce nouveau variant est plus mortel et plus transmissible que les précédents selon certaines institutions. Au 3 août, 14.479 cas au total ont été confirmés ou suspectés en Afrique qui ont conduit à 455 morts soit une létalité d'environ 3%, selon la CDC, principalement au Kenya, Burundi, Rwanda ou encore en Côte d'Ivoire. Mais c'est pour l'heure la RDC le pays le plus touché. Des chiffres à nuancer, selon le professeur Antoine Gessain, directeur de l'Unité de recherche « Épidémiologie et physiopathologie des virus oncogènes » à l'Institut Pasteur :

« Il est difficile de savoir si ce virus est plus mortel, car la population touchée est aussi plus fragile. De fait, il s'agit des populations sexuelles à partenaires multiples notamment des travailleuses du sexe et beaucoup de personnes atteintes du VIH. »

La Clade 1b fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales. La transmission entre humains, par voie sexuelle essentiellement, est très rapide dans ces populations peu informées par les symptômes du virus.

15 millions de dollars pour prévenir la maladie

Face à cette recrudescence des cas similaires à ceux propagés hors Afrique en 2022, l'OMS veut réagir vite. Si l'organisation déclare le niveau d'urgence de santé publique, cela permettra de lever des fonds rapidement et de mobiliser les pays à l'échelle continentale. L'institution a estimé à 15 millions de dollars le plan d'action régional pour prévenir la maladie. De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mercredi une aide de 10 millions de dollars pour la RDC, destinée à « l'assistance sanitaire » pour répondre à l'épidémie actuelle.

Ce plan, comme dans les pays occidentaux lors de la contamination par le Clade 2b, devrait consister en une vaccination, la prise d'un antiviral appelé Tecovirimat ainsi que la connaissance de la maladie conduisant à une modification comportementale pour limiter la diffusion. Toutes ces dispositions ont permis d'enrayer très vite la propagation du virus hors Afrique. Problème : « à ce jour, il n'y a pas de vaccination contre la variole du singe disponible dans ces pays, à petite ou grande échelle », regrette le professeur Antoine Gessain.

Au vu de la multitude des cas ces derniers temps, l'OMS a invité hier soir les fabricants de vaccins contre la variole à soumettre des dossiers en vue d'une évaluation d'urgence pour accélérer la distribution.

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Commentaires 8
à écrit le 12/08/2024 à 14:38
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La redevance annuelle de la grippe, ça eut payé mais c'est plus ça.

à écrit le 12/08/2024 à 10:48
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bonjour nous enquêtons sur vos mensonge juste pour vendre vos vaccin vous crée des maladie à partir de vos llaboratoires puis vous dite souche donc les souches viennent d’une création donc nos enquêteur et média vont question ce responsable de l’...

à écrit le 11/08/2024 à 9:20
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Génial une pandémie ! Pfyzer et Bayer se frottent les mains, Ursula a déjà donné ses nouveaux tarifs !

à écrit le 11/08/2024 à 0:53
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L'OMS veut nous refaire le coup du Covid-19, avec vaccins forces et confinement, mais les gens se mefient maintenant

à écrit le 10/08/2024 à 21:15
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L'Armée des 12 singes.

à écrit le 10/08/2024 à 20:28
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"Variole du singe : face à l'emballement des contaminations, l'OMS envisage un état d'urgence maximale" C'est reparti pour la nouvelle saison des épidémies médiatiques au profit de Big Pharma... Il ne faut pas être sorcier pour prévoir une re...

à écrit le 10/08/2024 à 19:34
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" Ils " vont nous refaire le coup du SARS Cov 2 ? Qu' en disent les véritables épidémiologues ?

à écrit le 10/08/2024 à 19:12
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Le vaccin 'variole' qu'on faisait que j'étais jeune est-il 'utile' ou pas dans le contexte actuel, encore actif ou pas (pas de rappel 'récent', maladie éradiquée) ? Y a que les 'vieux' (seniors) qui ont été vaccinés.

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