C'est une nomination inattendue que vient d'annoncer la Société de la Tour Eiffel, la foncière au patrimoine de 1,7 milliard d'euros cotée sur Euronext et historiquement chargée d'exploiter la Dame de Fer jusqu'en 1979. Aujourd'hui propriétaire de bureaux, de commerces, de logistique urbaine de résidences gérés dans le Grand Paris et dans les grandes villes de province, elle vient de porter à la tête de son conseil d'administration Bruno Cavagné.
Patron depuis 1995 de l'ETI familiale Giesper, spécialisée dans les travaux publics, du bâtiment, de la promotion immobilière et de la gestion hôtelière, le Toulousain de 60 ans est surtout connu pour avoir été président de 2013 à 2023 de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). Un mandat à l'issue duquel il a pris la co-présidence du groupe SMABTP, premier assureur de la construction et actionnaire de la Société de la Tour Eiffel.
« C'est différent de la FNTP certes, mais j'ai vraiment découvert l'immobilier à la FNTP. A SMABTP, nous avons en outre près d'un million de mètres carrés entre nos différentes participations, dont la Société de la Tour Eiffel », confie aujourd'hui à La Tribune Bruno Cavagné.
Concentré sur l'avenir des bureaux
Aussi le nouveau président du conseil d'administration de la Société de la Tour Eiffel va se concentrer sur l'avenir des bureaux. « Depuis le Covid, des gens ont diminué leur surface, des bureaux ont vieilli, certains doivent être vendus et d'autres encore doivent être transformés », poursuit Bruno Cavagné.
Aussi regarde-t-il la transformation de bureaux en logements, dont une proposition de loi de l'Assemblée nationale sera examinée mardi prochain par le Sénat en séance publique. « C'est plus compliqué que ce que j'imaginais. Ma grande surprise a été de voir ces maires qui ne veulent pas en faire car cela nécessite de mettre en place des services publics supplémentaires. D'autres nous disent qu'il faut encore des bureaux », enchaîne le nouveau patron de la Société de la Tour Eiffel.
C'est une réflexion au cas par cas, dit encore Bruno Cavagné. « La problématique n'est pas la même à Paris, Aix-en-Provence ou Toulouse. Lorsqu'un bureau est vétuste, est-ce que ça vaut le coup de le rénover derrière ? Essayons de voir comment nous pouvons traiter la crise du logement », insiste-t-il.
Toujours est-il que le président du conseil d'administration de la foncière croit toujours au bureau. « Nous sommes arrivés au bout du tout-télétravail », souligne-t-il. Il ne dira pas le contraire : c'est, entre autres actifs, le cœur du modèle économique de la Société de la Tour Eiffel.
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