Immobilier : la baisse des prix continue, et accélère même en Île-de-France

Au premier trimestre 2024, les prix de l'immobilier ancien ont diminué de 1,6% dans l'Hexagone, selon l'indice Notaires-Insee de référence, publié ce mardi. Il s'agit du troisième trimestre consécutif où les prix ont reculé, avec un rythme moins soutenu en province cependant, quand ils continuent de fortement baisser en Île-de-France.
Les prix de l'immobilier ancien ont continué de baisser au 1er trimestre 2024 (-1,6%).
Les prix de l'immobilier ancien ont continué de baisser au 1er trimestre 2024 (-1,6%). (Crédits : DR)

Les prix de l'immobilier ancien ont continué de baisser au 1er trimestre 2024 (-1,6%) après -1,8% au quatrième trimestre 2023, selon l'indice Notaires-Insee de référence publié ce mardi.

Sur un an, les prix des logements anciens ont reculé pour le troisième trimestre consécutif, avec une baisse de 5,2%. Pour rappel, la hausse des prix, continue depuis fin 2015, marque un net coup de frein depuis la mi-2022.

Ce chiffre concorde avec ceux de différentes agences. Ainsi, Orpi estimait que les prix au mètre carré dans l'ensemble du pays avaient reculé de 3% au premier trimestre, sur un an. Pour Laforêt, ce recul est de 4,7%, et d'après Century 21, il est de 3,2% pour les appartements et 3,3% pour les maisons.

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Une baisse plus forte en Île-de-France

Dans le détail, selon les données provisoires de l'indice Notaires-Insee corrigées des variations saisonnières, les prix diminuent de 5,5% pour les appartements et de 4,9% pour les maisons.

En Ile-de-France, les prix des logements anciens diminuent sur un trimestre pour la sixième fois consécutive (-2,6%). La baisse y est plus marquée pour les maisons (-3,2%) que pour les appartements (-2,3%), contrairement au trimestre précédent.

Sur un an, les prix franciliens baissent fortement au premier trimestre (-8,1%). En province en revanche, la baisse s'atténue sur un trimestre (-1,2% après -1,9%) mais s'accentue sur un an (-4,2% après -2,9%).

Des acheteurs toujours rares

Malgré la baisse des prix, les acheteurs se font toujours peu nombreux. Ainsi, le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois continue de chuter à 822.000 fin mars 2024, après 869.000 fin décembre et 931.000 fin septembre, selon l'indice Notaires-Insee.

A noter, le montant des nouveaux crédits à l'habitat, hors renégociations, a de nouveau baissé en mars, à 6,7 milliards d'euros, soit le volume le plus bas depuis près de dix ans, selon les données de la Banque de France publiées début mai. Il était le mois précédent de 7,4 milliards d'euros.

Le taux d'intérêt moyen de ces nouveaux prêts est pourtant plus favorable aux emprunteurs, selon la même source, passant de 4,11% en février à 3,94% en mars, soit le deuxième mois consécutif de baisse après le pic de janvier (4,17%). Ces taux s'entendent hors frais et assurance. Tous frais compris, le taux était entre janvier et mars de 4,79% pour une durée de vingt ans et plus, selon la Banque de France.

Vers une prochaine baisse des taux ?

Pour espérer une reprise du marché, les yeux sont désormais rivés vers la Banque centrale européenne (BCE). Avec une inflation qui se rapproche en mars des 2,4%, non loin de l'objectif de la BCE fixé à 2%, les marchés espèrent, en effet, un allègement de la politique monétaire dans les prochains mois. Le taux sur les dépôts, qui fait référence, campe depuis octobre 2023 à son niveau record de 4%

Le conseil des gouverneurs de la BCE devrait baliser le terrain jeudi lors de sa réunion de politique monétaire, mais ne devrait néanmoins pas encore toucher aux taux. Une perspective que l'institution laisse planer pour juin, selon les déclarations concordantes de plusieurs ténors de la banque.

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Devant le ralentissement de la hausse des prix, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a une nouvelle fois plaidé fin mars pour une baisse des taux de la BCE en avril ou en juin, lors des prochaines réunions de politique monétaire de l'institution. Christine Lagarde, la présidente de la BCE, avait de son côté déclaré le mois dernier que les gardiens de l'euro n'étaient pour le moment « pas suffisamment confiants » pour envisager de lâcher du lest.

Le DPE a une incidence croissante sur les prix des biens immobiliers

Les étiquettes énergétiques DPE (diagnostic de performance énergétique), pourtant de plus en plus contestées sur le fond, ont une forte influence sur les prix de l'immobilier.

En prenant comme référence une étiquette D, l'Observatoire a en effet mesuré l'écart de prix de moyen au mètre carré par l'étiquette concerné. Et le constat est sans appel. En 2022, l'écart de prix par rapport à une étiquette G est de -5,4% et, à l'inverse, il est de + 2,4 % pour une étiquette A (excellent DPE).

« Ce phénomène était visible dès 2022 », souligne Jean-Marc Vilon, directeur général de Crédit Logement. Et, en 2023, cet écart s'est encore creusé : un bien immobilier avec une étiquette G s'est vendu moins cher de près de 10 % (9,7%) qu'un bien avec un DPE D. Alors qu'un bien avec une étiquette A peut se vendre en moyenne 4,2 % plus cher. Ces écarts ont donc pratiquement doublé en un an en moyenne.

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Commentaire 1
à écrit le 28/05/2024 à 10:59
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C'est connu, quand une bulle éclate, on évite de saisir le couteau qui tombe...

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