Tesla mise sur ses nouveaux modèles en 2025 pour redresser ses marges

Le constructeur automobile américain voit son bénéfice net chuter de 45% au deuxième trimestre. Résultat, il a avancé la date de sortie de ses nouveaux modèles, y compris des véhicules bon marché, pour le premier semestre 2025.
Le constructeur de véhicules électriques, Tesla, a vu son bénéfice net chuter de 45% entre avril et juin.
Le constructeur de véhicules électriques, Tesla, a vu son bénéfice net chuter de 45% entre avril et juin. (Crédits : Carlos Barria)

Mauvaise passe pour Tesla. Dans un contexte de prix bas et de concurrence accrue de la part des constructeurs traditionnels, le spécialiste des véhicules électriques a vu son bénéfice net chuter de 45% entre avril et juin, à 1,48 milliard de dollars. En raison notamment de la concurrence des constructeurs chinois.

Après avoir commencé comme fabricant de batteries, le chinois BYD (« Build Your Dreams ») a ainsi dépassé Tesla au quatrième trimestre 2023 pour devenir le premier vendeur mondial de véhicules électriques, soit 526.409 voitures écoulées entre octobre et décembre, contre 484.507 véhicules pour l'entreprise d'Elon Musk.

Rapporté par action et hors éléments exceptionnels - référence pour les marchés -, le bénéfice de Tesla ressort à 52 cents alors que le consensus des analystes de Factset attendait 61 cents. Mais le chiffre d'affaires a progressé de 2% à 25,50 milliards de dollars entre avril et juin. C'est légèrement mieux que les 24,34 milliards anticipés par le consensus.

Dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York, l'action Tesla chutait de 8,41%.

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Le Cybertruck, un succès ?

Le groupe avait surpris début juillet en annonçant des ventes trimestrielles de véhicules supérieures aux attentes des marchés : 443.956 exemplaires livrés dans le monde entre avril et juin (436.000 attendus). Dans le même temps, il a produit 410.831 véhicules.

Sans donner de chiffre, Tesla a affirmé mardi que son pick-up futuriste Cybertruck, dont les livraisons ont débuté fin 2023, était « devenu au deuxième trimestre le pick-up électrique le plus vendu aux Etats-Unis ».

La capacité de production actuelle est inférieure à 125.000 Cybertruck par an, dans l'usine du Texas (sud), mais elle a triplé d'un trimestre sur l'autre. Il devrait être rentable d'ici la fin de l'année, a assuré Tesla, soulignant que les tarifs douaniers sur certaines matières premières et sur des produits finis avaient un impact sur les coûts de production.

Mais, hors Cybertruck, « le coût par véhicule a baissé » par rapport au premier trimestre, a indiqué Vaibhav Taneja, directeur financier, lors d'une audioconférence avec des analystes.

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Priorité à la réduction des coûts

Dans son communiqué, Tesla précise aussi que sa priorité reste la réduction des coûts à travers l'ensemble du groupe - qui a supprimé des milliers de postes ces derniers mois -, l'accroissement des activités traditionnelles ainsi que l'accélération du développement des produits et services infusés d'intelligence artificielle.

Par ailleurs, il a rapproché de quelques mois l'horizon de sortie de ses nouveaux modèles, y compris des véhicules meilleur marché, pour le premier semestre 2025, au lieu de la seconde moitié de cette année-là.

Lors de l'audioconférence, le patron du constructeur Elon Musk a préféré garder la primeur des détails sur ces véhicules aux présentations ad hoc, sans donner de calendrier. Mais ils seront produits sur les mêmes lignes que la gamme actuelle, a indiqué Tesla, ajoutant que la production de son semi-remorque baptisé Semi restait sur la trajectoire d'un début d'ici la fin de 2025.

Concernant le roadster (sportive), qu'Elon Musk avait annoncé en février pour un lancement fin 2024, la production devrait en fin de compte commencer « l'année prochaine », a-t-il dit aux analystes.

Son usine géante située près de Berlin a commencé au deuxième trimestre la production de véhicules pour la conduite à droite, avec de premières livraisons déjà opérées au Royaume-Uni.

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Projet de véhicules sans chauffeur

Le groupe précise que le déploiement du robotaxi, véhicule sans chauffeur, dépend de « l'avancement technologique et des approbations réglementaires » mais « nous travaillons vigoureusement sur cette opportunité à l'énorme potentiel de valeur ».

Le robotaxi devait être présenté le 8 août mais le calendrier a été repoussé - à octobre, d'après des médias -, à cause d' « un important changement de design à l'avant, et le temps supplémentaire nous permet de dévoiler quelques autres petites choses », a expliqué il y a quelques jours Elon Musk.

Interrogé lors de l'audioconférence sur la date de mise en service du premier robotaxi, Elon Musk a relevé être parfois « exagérément optimiste » tout en disant « qu'il serait très choqué si (Tesla) ne peut pas le faire l'année prochaine ». Il avait un temps évoqué un lancement avant 2018.

L'investissement dans une usine au Mexique suspendu

L'avenir du projet de construction d'une usine géante au Mexique, annoncée en mars 2023 avec un investissement de cinq milliards de dollars, a depuis été suspendu. Et devrait le rester au moins jusqu'à l'élection présidentielle de novembre.

Donald Trump « a dit qu'il alourdirait les tarifs douaniers sur les véhicules fabriqués au Mexique », a relevé Elon Musk, qui a officialisé son soutien total au candidat républicain à la Maison Blanche immédiatement après la récente tentative d'assassinat contre ce dernier.

« Par conséquent, ce n'est pas sensé d'investir lourdement au Mexique. (...) On verra comment se passent les choses politiquement », a-t-il relevé. D'ici là, « nous augmentons les capacités de nos usines existantes de manière importante ».

Tesla choisit de baisser ses prix en France (et dans le monde)

En avril, le prix de la Model 3 première version, notamment, a ainsi été réduit de 3.000 euros à 39.990 euros dans l'Hexagone, selon les données du site internet du groupe. Le constructeur du milliardaire américain a aussi baissé ses prix en Allemagne : le prix de la Model 3 est passé de 42.990 euros à 40.990 euros. Idem en Chine où le prix de départ du véhicule a été abaissé de 14.000 yuans (1.930 dollars) pour atteindre 231.900 yuans (32.000 dollars). Ces réductions de prix interviennent alors que Tesla fait face à un ralentissement de la demande et une concurrence accrue des acteurs automobiles chinois.

En effet, si Tesla a conservé sa première place mondiale de constructeur de véhicules électriques sur l'année 2023, l'entreprise américaine a été doublée par le chinois BYD sur le dernier trimestre. Pour capter de nouvelles parts de marché en Chine, le géant américain de l'automobile électrique fait feu de tout bois. Début mars, Tesla a ainsi annoncé que les acheteurs chinois des stocks existants de ses berlines Model 3 et Model Y auraient droit à un maximum de 34.600 yuans (4.807,76 dollars) de primes d'assurance.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 25/07/2024 à 8:42
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"des véhicules bon marché" Non il n'y a que les chinois qui fabriquent des véhicules électriques bon marché mais qui sont réservés à leur propre marché. Tout les autres tarifs son délirants en matière de voitures neuves électriques ou pas d'ailleurs....

à écrit le 24/07/2024 à 23:30
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TESLA est Mort.

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