Les airbags défectueux de 19.000 C3 et DS3 ont été changés en France, affirme Citroën

Citroën a changé les airbags dans le cadre de son rappel massif en France, a indiqué son directeur général, Thierry Koskas, ce mercredi. Sachant que 246.000 clients ont reçu une lettre de rappel, cela ne représente que 7,7% des véhicules concernés dans le pays.
En France, Citroën a envoyé une lettre de rappel à 246.000 clients propriétaires de C3 et DS3 (photo d'illustration).
En France, Citroën a envoyé une lettre de rappel à 246.000 clients propriétaires de C3 et DS3 (photo d'illustration). (Crédits : DS)

Citroën a profité de la présentation de son dernier modèle - son petit SUV familial C3 Aircross - ce mercredi pour faire le point sur le rappel massif lancé le mois dernier, concernant certaines C3 et DS3. En France, sur les 246.000 clients à qui la marque du groupe Stellantis a envoyé une lettre de rappel, 140.000 se sont signalés, selon son directeur général, Thierry Koskas. Et 19.000 ont vu leurs airbags changés, soit 7,7% des véhicules rappelés dans le pays.

« On espère avoir fait la plus grande partie à la fin du mois de septembre », a-t-il précisé.

De nombreux clients se sont plaints de ne pas avoir été contactés par la marque. « On a amélioré le processus » de mise en contact, a affirmé Thierry Koskas. Pour le moment, selon la marque, c'est surtout l'approvisionnement en airbags neufs qui freine le processus et explique le fait que peu de véhicules ont pu être pris en charge.

D'autres clients ont regretté de ne pas avoir eu de voiture de remplacement alors que Stellantis leur a demandé de ne plus utiliser leur véhicule. Or, pour certaines personnes, il s'avère difficile - voire impossible - de s'en passer au quotidien. Le groupe a indiqué au début du mois avoir déployé 60.000 véhicules de courtoisie. Une prise en charge qualifiée de poussive et insuffisante, selon de nombreux clients qui comptent bien obtenir un dédommagement.

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6,6% des véhicules traités à l'échelle de l'Europe

Pour rappel, les véhicules concernés sont les C3 et DS3 vendus entre 2009 et 2019 dans une vingtaine de pays en Europe du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et disposant d'un airbag « spécifique » de la marque Takata. Ces derniers ont été responsables de plusieurs accidents graves en raison de la détérioration d'un gaz les rendant potentiellement dangereux, notamment dans les régions à climat chaud et humide. En cas d'accident, lorsque le coussin gonflable se déclenche, de petites pièces peuvent être projetées et occasionner de graves blessures.

Au total, 530.000 propriétaires de Citroën C3 - le modèle le plus vendu de la marque, devant la 2CV - et DS3 ont été contactés. En Europe, 35.000 véhicules ont été équipés de nouveaux airbags, ce qui représente à peine 6,6% de tous les modèles concernés.

À la suite de ce rappel lancé en mai, Citroën l'a élargi à trois autres modèles début juin, mais sans demander aux propriétaires de ne plus les utiliser. Sont ainsi également concernés 70.000 modèles C4, DS4 et DS5. « Les remplacements sont effectués de façon échelonnée selon la pratique habituelle, en accordant la priorité à l'âge du véhicule et à la localisation géographique », avait indiqué Stellantis au début du mois. Il n'y a ainsi pas de « suspicion » d'accidents graves sur ces modèles, selon le groupe.

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Les défauts d'un équipementier à l'origine d'un scandale mondial

Citroën n'est pas la seule marque empêtrée dans cette affaire d'airbags défectueux. Des millions de voitures de nombreux autres constructeurs (Mazda, Ford, Honda, BMW) ont été rappelées pour les mêmes raisons... depuis 2014. L'affaire ne date en effet pas d'hier.

Le premier rappel lié aux airbags remonte à 2008 par Honda. Mais c'est six ans plus tard que le scandale éclate au grand jour, lorsque l'agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) s'empare du dossier après une série d'accidents. Des décès, remontant parfois à plusieurs années, sont révélés. Selon le régulateur américain, 27 décès et au moins 400 blessés ont jusqu'à présent été officiellement attribués aux États-Unis à ces airbags. Après plusieurs accidents mortels impliquant des Citroën C3, des informations judiciaires ont aussi été ouvertes en Guadeloupe et en Guyane pour « homicides involontaires », selon les parquets locaux.

Hormis des excuses à répétition, Takata s'est montré très avare d'explications, rejetant initialement toute responsabilité. Cela a contribué à amplifier la campagne de rappels et à ternir davantage la réputation de la firme. Fondé en 1933 dans l'ouest de la péninsule nippone, il s'était pourtant imposé au fil du temps parmi les premiers groupes mondiaux sur le marché des coussins et ceintures de sécurité. Il en détenait 20% avant ce scandale, qui l'a mené à sa perte : l'équipementier automobile a déposé le bilan en 2017, laissant plus de 1.000 milliards de yens (8 milliards d'euros) de dette. Et marquant la plus retentissante faillite d'un industriel dans l'histoire du Japon d'après-guerre. Au total, quelque 100 millions d'airbags ont été concernés dans le monde, selon l'institut de recherche Tokyo Shoko.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 24/06/2024 à 9:00
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Pourquoi Citroën a vendu des voitures avec "anomalies dangereuses" dont ils étaient au courant ??? Ma C3 date de 2016 !!!! Elle est à l'arrêt depuis le 18 mai et étant retraitée je ne passerai pas en priorité ni pour la mise en conformité ni pour un ...

à écrit le 19/06/2024 à 18:18
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euuh c'est bien de pointer la responsabilité de Takata, mais au final, comme le précise la loi, c'est au vendeur/constructeur d'assurer la conformité de ce qu'il vend, et d'autres constructeurs ont réagi bien plus rapidement. C'est étonnant cette ine...

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