Stellantis arrête la production de son pick-up d'entrée de gamme RAM 1500 Classic. Et cette décision n'est pas sans conséquences. Elle pourrait entraîner la suppression de près de 2.500 emplois au sein d'une usine du Michigan (Nord) où le modèle était fabriqué.
Plus précisément, un maximum de 2.450 personnes devraient être licenciées, à partir du 8 octobre sur le site de Warren qui employait en juin 3.583 personnes dont 3.358 étaient payées à l'heure et couvertes par une convention collective négociée avec le syndicat United Auto Workers (UAW), selon la page internet consacrée à cette usine sur le site de Stellantis. Sollicité par l'AFP, l'UAW n'a pas réagi dans l'immédiat.
L'usine de Warren produit des pick-up depuis 1938, en particulier le Ram 1500 depuis 1993. Elle a aussi fabriqué le Dodge Dakota et le Mitsubishi Raider, précise le site. Mais avec « l'introduction du nouveau Ram 1500, la production du Ram 1500 Classic à l'usine d'assemblage de pick-up de Warren (Michigan) va être arrêtée d'ici la fin de l'année », a justifié le groupe dans un communiqué.
Une seule vacation contre trois en 2013
La chaîne d'assemblage va donc passer à une seule vacation quotidienne, au lieu de deux actuellement, et ne plus fabriquer que les quatre versions de la famille du Jeep Wagoneer sortant déjà de cette usine. En revanche, les autres activités du complexe de la Warren Truck Plant - comme la peinture - vont continuer de fonctionner avec un roulement de deux vacations, a précisé le constructeur franco-italien-américain.
En mars 2013, une troisième vacation, créant un millier d'emplois, avait été ajoutée, mais la nouvelle génération du Ram 1500 ayant été déplacée à l'usine de Sterling Heights (Michigan), la chaîne était repassée à deux rotations courant 2018. Un investissement de 1,5 milliard de dollars a été réalisé pour accueillir la fabrication des Jeep Wagoneer, dont les premiers exemplaires ont été envoyés aux concessionnaires en septembre 2021.
Des résultats décevants au premier semestre de l'année
Cette annonce intervient quelques semaines après la publication de résultats décevants pour Stellantis au premier semestre de l'année : un bénéfice net de 5,6 milliards d'euros, en recul de -48% par rapport à la même période l'année dernière où il avait enregistré un bénéfice record de 10,9 milliards. Son résultat opérationnel courant a aussi plongé de -40%, à 8,4 milliards d'euros. Quant au chiffre d'affaires, la baisse est moindre, mais tout de même importante (-14%, à 85 milliards d'euros) sur fond de marché automobile atone.
Stellantis a toutefois préservé une marge opérationnelle à 10% du chiffre d'affaires, en repli de 4,4 points, mais toujours au-dessus de la plupart de ses concurrents. Ce, grâce à la « réduction des coûts des composants, du personnel et de la logistique ». Et le groupe confirme son objectif de marge « à deux chiffres pour 2024 ».
(Avec AFP)
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