Automobile : l'équipementier français Forvia déploie son partenariat avec le chinois BYD

L'équipementier automobile Forvia a annoncé ce mardi l'extension à l'Europe de son partenariat avec le constructeur de voitures électriques chinois BYD, notamment en Hongrie, où le groupe français pilotera le lancement de la première usine de la société dans la région.
Patrick Koller, directeur général de Forvia.
Patrick Koller, directeur général de Forvia. (Crédits : Charles Platiau)

Forvia étend en Europe son partenariat avec BYD. L'équipementier automobile français a annoncé ce mardi qu'il pilotera le lancement de la première usine du constructeur de voitures électriques chinois en Hongrie.

« Notre collaboration en Asie a déjà produit des résultats significatifs, et nous sommes convaincus que cette expansion stimulera l'innovation et la croissance sur le marché européen », a déclaré Patrick Koller, directeur général de Forvia, dans un communiqué.

L'extension du partenariat avec BYD en Europe, a-t-il ajouté, constitue une étape majeure pour les deux entreprises. Interrogé de son côté sur l'ampleur du partenariat en Hongrie et sur les produits que Forvia fournira, un porte-parole du groupe français s'est pour sa part refusé à tout commentaire.

Pourparlers avec d'autres constructeurs

Les équipementiers automobiles tels que Forvia, pénalisés par le ralentissement des ventes mondiales de voitures, cherchent à tirer parti du fait que les constructeurs automobiles chinois de voitures électriques se développent ailleurs et cherchent à défier leurs rivaux traditionnels sur leur propre territoire.

Forvia fournit déjà des intérieurs de véhicules, des sièges, de l'électronique et des logiciels à la production automobile de BYD en Asie, par l'intermédiaire de sept usines communes en Chine. Le partenariat comprend également un centre de recherche et développement à Shenzhen et une usine d'assemblage de sièges en Thaïlande.

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Forvia a déclaré en avril qu'il était en pourparlers avec d'autres constructeurs automobiles chinois désireux de se développer en Europe et qu'il cherchait à réduire sa dépendance à l'égard de BYD, qui a enregistré sa plus faible croissance trimestrielle des bénéfices depuis 2022 au cours des trois premiers mois de 2024.

Forvia réduit ses effectifs pour devenir plus rentable en Europe

En février, Forvia, qui veut devenir plus rentable en Europe, avait par ailleurs annoncé un plan qui pourrait réduire ses effectifs dans la région de 10.000 personnes d'ici 2028. L'équipementier français comptait 75.500 salariés en Europe fin 2023, notamment en France, en Allemagne, en Pologne, en République tchèque et en Espagne.

Ce plan d'économies « va concerner tous les sites, mais pas de la même manière », avait précisé en février le directeur financier de Forvia, Olivier Durand. « On a un certain nombre de sites qui ne fonctionnent pas à leur pleine capacité », notamment ceux fabriquant des sièges ou des pièces d'éclairage, avait-il indiqué.

Le plan d'économies doit atteindre 500 millions d'euros par an d'ici 2028. Il s'agit de limiter les recrutements et de confier des productions à des sous-traitants, avec « le minimum de suppressions de postes possibles », avait encore déclaré Olivier Durand.

Réduire sa dépendance à la Chine

Forvia avait aussi indiqué vouloir avec ce plan réduire sa « dépendance » à la Chine.  Partenaire de groupes Stellantis, BYD ou Chery, le groupe enregistre en Chine l'essentiel de ses marges, pour seulement un quart de ses ventes.

Sur l'exercice 2023, le groupe est redevenu globalement bénéficiaire, à hauteur de 222 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 27,2 milliards d'euros (+10,9% sur un an). Mais Forvia reste lourdement endetté depuis le rachat de l'équipementier allemand Hella, avait indiqué sa direction en présentant ses résultats pour l'année 2023.

L'objectif de Forvia est de revenir à 6,6% de marge opérationnelle en Europe, contre 2,5% en 2023 (5,3% au niveau mondial). Pour accentuer sa rentabilité, le groupe compte aussi « accélérer le déploiement de l'intelligence artificielle », qui promet 50% d'économies dans les programmes de recherche.

(Avec agences)

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