Voitures électriques : le constructeur chinois BYD ouvre sa première usine en Thaïlande

La première usine thaïlandaise de BYD a ouvert ses portes ce jeudi. Le constructeur chinois, spécialisé dans les véhicules électriques et hybrides, poursuit ainsi son expansion internationale, malgré un marché mondial en ralentissement et de lourds droits de douane en passe d'entrer en vigueur dans l'UE.
BYD prévoit de produire jusqu'à 150.000 voitures par an dans son usine en Thaïlande (photo d'illustration).
BYD prévoit de produire jusqu'à 150.000 voitures par an dans son usine en Thaïlande (photo d'illustration). (Crédits : ADRIANO MACHADO)

Où s'arrêtera l'expansion mondiale de BYD ? Le constructeur chinois de véhicules électriques et hybrides a ouvert, ce jeudi, sa première usine en Thaïlande. Plus précisément à Rayong, à deux heures de la capitale Bangkok. Il prévoit d'y produire jusqu'à 150.000 voitures par an. « L'usine thaïlandaise (...) créera environ 10.000 emplois », a déclaré Wang Chuanfu, directeur général de BYD (acronyme de « Build your dreams »), lors d'une cérémonie d'ouverture.

La localisation de cette usine n'est pas un hasard. La Thaïlande est aujourd'hui la plaque tournante de la production automobile en Asie. Le pays cherche à délaisser la production de voitures à moteur conventionnel au profit des véhicules électriques. Notamment pour des raisons écologiques : à Bangkok, près de 25% de la pollution de l'air est liée aux émissions des véhicules, selon le gouvernement.

Le constructeur chinois a toutefois des projets bien plus larges que le seul continent asiatique. Il vise aussi le marché européen et a confirmé le mois dernier toujours ambitionner de construire une deuxième usine sur le vieux continent. Sa première, qui sera située en Hongrie, « doit commencer à produire à la fin de l'année prochaine ».

« Nous continuons à chercher le site adéquat, et quand le temps sera venu nous investirons dans une deuxième usine », a indiqué la vice-présidente du constructeur chinois, Stella Li, dans un entretien à l'AFP.

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Demande morose et droits de douane en hausse

Reste que le constructeur fait face à des ventes électriques qui se tassent plus ou moins selon les pays européens. Pour s'adapter et ne pas se faire distancer, la marque se positionne aussi désormais sur le créneau des voitures hybrides rechargeables (PHEV). Elle a ainsi présenté le mois dernier son SUV « Seal U DM-i » au salon monégasque de l'automobile de prestige, Top Marques. Ce type de véhicule a représenté la moitié de ses ventes dans le monde en 2023, soit 1,5 million d'unités écoulées.

BYD pourrait aussi souffrir de la guerre commerciale que se livrent la Chine et l'Union européenne. La Commission européenne doit en effet relever à partir de ce jeudi les droits de douane sur les importations de véhicules électriques chinois. Ceux appliqués à BYD seraient de 17,4% - contre respectivement 20% et 38,1% pour les autres marques chinoises Geely et SAIC notamment - auxquels s'ajouteraient ceux de 10% déjà appliqués sur l'ensemble des véhicules neufs. Bruxelles a justifié cette mesure après une enquête de neuf mois révélant, selon elle, que la Chine a illégalement dopé ses constructeurs sur le marché des électriques et ainsi faussé la concurrence. Une mesure provisoire dans un premier temps, qui pourrait devenir définitive à partir de novembre.

D'autres pays l'ont aussi déjà mis en place, à l'instar des États-Unis, du Brésil ou de la Turquie, et que d'autres, comme le Canada, réfléchissent aussi à ce genre d'options.

Des ambitions de leadership

Le constructeur chinois peut, néanmoins, se targuer de son exploit réalisé au quatrième trimestre 2023, lorsqu'il est momentanément devenu le premier constructeur mondial sur le segment des électriques, avec un bénéfice de 4,1 milliards de dollars en 2023. Dépassant ainsi son rival Tesla, habitué à tenir ce rang. Le géant américain n'a d'ailleurs pas tardé à lui reprendre dès le premier trimestre de cette année et s'est positionné comme le plus gros vendeur sur l'ensemble de l'année 2023.

Lire aussiVoiture électrique : le Chinois BYD veut devenir « leader » en Europe d'ici 2030, devant Tesla

Une place que BYD estime pouvoir ravir à Tesla de façon pérenne en 2030, au moins pour l'Europe. « Nous sommes confiants dans le fait que nous pourrions devenir leaders » d'ici la fin de la décennie en Europe, a lancé Michael Shu, son directeur européen, en mai dernier.

Un objectif crédible pour l'entreprise au regard de sa progression depuis sa création en 1995. D'abord dédiée à la fabrication de batteries électriques, ce n'est que depuis 2003 qu'elle a décidé de se diversifier dans l'automobile. 20 ans plus tard, près de 8 voitures sur 10 vendues en Chine portent son logo.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 04/07/2024 à 10:51
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"20 ans plus tard, près de 8 voitures sur 10 vendues en Chine portent son logo." Je pense que l'auteur veut dire prés de 8 voitures électriques sur 10, vendues en CHINE.... En outre, même dans ce cas, pourriez-vous vérifier cette information qui ...

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