[Article publié le vendredi 9 août à 18h21, mis à jour le samedi 10 août à 09h55] Le nombre de foyers de fièvre catarrhale ovine est désormais au nombre de trois, en France. Un premier cas de cette maladie, qui provoque des décès parmi les moutons, avait été confirmé mercredi dans un élevage de Marpent (Nord), près de Maubeuge, et 22 « suspicions » avaient été recensées jeudi dans le département.

Des suspicions étaient également apparues dans deux à trois élevages dans le Nord et trois à quatre dans l'Aisne, selon Simon Ammeux, président de la FRSEA Hauts-de-France, fédération régionale du syndicat agricole FNSEA qui faisait également état, vendredi, de « deux suspicions » en Seine-et-Marne.

« À chaque suspicion, un vétérinaire se déplace. Des prélèvements et des analyses sont effectués », a indiqué la préfecture du Nord, soulignant qu'« en cas de contamination, l'animal devait être isolé et désinsectisé ».

Elles sont finalement été avérées et deux nouveaux foyers, dans l'Aisne et les Ardennes, ont été confirmés plus tard dans la soirée.

La campagne de vaccination avancée de deux jours

De quoi encourager encore davantage les autorités à accélérer la campagne de vaccination. Cette dernière a d'ailleurs été avancée de deux jours. Les vaccinations contre la fièvre catarrhale ovine débutera finalement le lundi 12 août a annoncé vendredi le ministère de l'Agriculture. 6,4 millions de doses de vaccins, dont 1,1 million pour les ovins et 5,3 millions pour les bovins, seront ainsi gratuitement fournies par l'Etat aux éleveurs des Hauts-de-France, de Normandie, d'Ile-de-France, du Grand Est, du Centre-Val de Loire et de Bourgogne-Franche-Comté, a précisé le ministère. Un territoire qui correspond à la zone précédemment atteinte en 2007 par un autre sérotype de la fièvre catarrhale ovine.

Si pour le ministère, « la priorité est d'assurer une couverture vaccinale maximale pour la protection des cheptels ovins qui sont les plus impactés en termes de morbidité et mortalité, l'intérêt de la vaccination des bovins est réel au vu des données disponibles sur les impacts sanitaires ».

Cette campagne cible le nouveau type de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3. La FCO, également dite « maladie de la langue bleue », affecte principalement les ovins, les bovins et plus rarement des cervidés. Elle n'est pas transmissible à l'homme. Les symptômes incluent la fièvre, des troubles respiratoires, une langue pendante ou encore la perte des petits en gestation. Elle passe d'animal en animal par l'intermédiaire d'insectes piqueurs, des moucherons culicoïdes. Contrairement à la grippe aviaire, sa détection n'entraîne pas l'euthanasie des animaux.

Des brebis décimées par le sérotype 8 dans le Sud

La fièvre catarrhale ovine (FCO) est déjà présente en France, avec les sérotypes 4 (en Corse) et 8 (en France continentale), mais les cheptels français n'ont développé aucune résistance au sérotype 3, auquel ils n'ont jamais été confrontés.

Le sérotype 8, présent dans le pays depuis 2006, frappe fortement les Pyrénées-Orientales depuis juin, d'où il a progressé de l'est vers l'ouest, touchant également l'Aude et l'Ariège.

« À ce stade, nous avons d'ores et déjà 4.000 brebis mortes dans les trois départements, et on pense atteindre les 6.000 d'ici la fin du mois », sur un total de 15.000 dans les Pyrénées-Orientales, 75.000 en Ariège et 40.000 dans l'Aude, estime Myriam Cormary, directrice de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales.

Aucune donnée n'a été livrée au niveau national sur les cas de FCO recensés dans le sud du pays. Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Agriculture n'a pas répondu.

Plus de 300 foyers en Belgique

En Belgique, plus de 300 foyers de fièvre catarrhale ovine ont été recensés, ont annoncé jeudi les autorités chargées du contrôle de la chaîne alimentaire.

« À ce jour, la Belgique a recensé 308 foyers de maladie de la langue bleue », a indiqué l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), qui précise qu'il s'agit de la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3.

Selon l'agence fédérale, l'introduction de ce sérotype en Belgique, qui remonte à l'automne 2023, s'explique par sa proximité avec les Pays-Bas où il a été responsable de plusieurs centaines de foyers depuis qu'il y a été identifié pour la première fois en septembre 2023.

(Avec AFP)