Distribution : Casino va céder 200 millions d'euros d'actifs immobiliers au fonds Tikehau Capital

Le distributeur stéphanois multiplie les cessions pour réduire sa dette financière. Pour rappel, Casino a fait l'objet d'un plan de sauvetage accéléré en février, avant de tomber sous la houlette du milliardaire Daniel Kretinsky.
Casino a connu en 2023 une spectaculaire restructuration de sa dette (photo d'illustration).
Casino a connu en 2023 une spectaculaire restructuration de sa dette (photo d'illustration). (Crédits : Benoit Tessier)

Le distributeur Casino, passé sous le contrôle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, va céder au « second semestre 2024 » pour au moins 200 millions d'euros d'actifs immobiliers à la société de gestion d'actifs Tikehau Capital. Le but ? « Réduire la dette financière » du groupe, annonce un communiqué publié ce lundi.

Casino « a signé un accord ferme avec Tikehau Capital portant sur la cession au second semestre 2024 d'un portefeuille immobilier de 30 actifs », indique le distributeur. « Cette opération permettra de réduire la dette financière du groupe Casino vis-à-vis des prêteurs obligataires » d'une filiale, nommée Qatrim.

Lire aussiPour les Casino de Corse, ce sera Auchan

Le distributeur précise que ces actifs sont des « murs d'hypermarchés et de supermarchés loués aux enseignes Casino, Intermarché, Carrefour et Auchan », ainsi que des « lots annexes au sein de ces ensembles immobiliers, certains présentant des potentiels de promotion immobilière ».

Des accords ont également été signés pour confier la gestion immobilière de ce portefeuille au groupe Casino pendant une durée de 5 ans, dit Casino. Le distributeur précise que « le paiement du prix de cession est prévu en plusieurs versements, avec plus de 200 millions d'euros à percevoir à la date de vente prévue au second semestre 2024 ». Des « compléments de prix » pourront être perçus ultérieurement.

Redresser les comptes

Casino a connu en 2023 une spectaculaire restructuration de sa dette contractée sous la houlette du précédent patron, Jean-Charles Naouri. Lourdement endetté, le distributeur d'origine stéphanoise, aux enseignes Monoprix, Franprix ou CDiscount, a fait l'objet d'un plan de sauvetage accéléré fin février, au terme duquel il est tombé dans l'escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Le distributeur a ainsi multiplié les cessions, se retirant de l'Amérique latine où travaillaient les deux tiers de ses salariés et vendant notamment la quasi-totalité des magasins français grand format, le cœur historique de son activité, à ses concurrents Intermarché, Auchan et Carrefour.

Mi-juin, lors de la première assemblée générale du distributeur depuis le changement de contrôle, le nouveau directeur général Philippe Palazzi avait indiqué qu'il était « impératif de redresser très rapidement les comptes et de revoir [la] gestion de la trésorerie pour assurer la pérennité du groupe ».

Lire aussiAlimentation bio : le hors-domicile, débouché autrefois prometteur, déçoit

« Accord de principe » sur les modalités du plan social

Casino employait encore fin 2022 quelque 200.000 personnes dans le monde, dont 50.000 en France, avant de multiplier les cessions. Ses effectifs sont passés sous 30.000 salariés et le groupe a annoncé fin avril un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui pourrait concerner de 1.300 à 3.200 postes au sein d'un groupe qui emploie désormais moins de 30.000 salariés sous les enseignes Monoprix, Franprix ou Vival.

De quoi faire réagir le comité social et économique central (CSEC) de Distribution Casino France (DCF), l'une des principales entités du groupe Casino, qui avait fait appel fin mars du jugement du tribunal de commerce de Paris validant le plan de sauvegarde accéléré de la société. Ce sauvetage ne respectait pas « le droit des procédures collectives » ni « les intérêts des salariés », estimait le CSEC.

Finalement, direction et avocats des salariés du distributeur en difficulté ont annoncé jeudi dernier un « accord de principe » quant aux modalités du plan de sauvegarde de l'emploi en cours de définition, et espèrent « finir les négociations d'ici fin juillet », selon le directeur général Philippe Palazzi. Dans le détail, le dirigeant s'est dit satisfait d'un « accord de principe avec les partenaires sociaux », notamment sur l'indemnisation dite supra-légale et sur les congés de reclassements.

L'audience en appel a été renvoyée, à la demande des salariés, et se tiendra le mercredi 25 septembre à 9h30, afin de laisser le temps de formaliser l'accord ainsi trouvé.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.