Airbus : le nombre d'avions livrés a nettement augmenté en juillet

L'avionneur européen a livré 77 avions neufs en juillet à ses clients. Il s'agit d'une cadence de livraison bien meilleure que celle de juin, pourtant déjà bien meilleure que le mois précédent. Airbus remonte donc la pente après avoir vu sa production ralentie à cause de problèmes dans sa chaîne d'approvisionnement.
Au mois de juillet, Airbus a par ailleurs engrangé 59 commandes, portant le total à 367 commandes nettes depuis le début de l'année (386 commandes brutes moins 19 annulations).
Au mois de juillet, Airbus a par ailleurs engrangé 59 commandes, portant le total à 367 commandes nettes depuis le début de l'année (386 commandes brutes moins 19 annulations). (Crédits : STEPHANE MAHE)

La remontée en cadence se poursuit chez Airbus. En juillet, l'avionneur européen a livré 77 appareils neufs à ses clients, selon les données publiées ce lundi par ce dernier. Un chiffre qui confirme le net rebond enclenché le mois précédent puisque Airbus avait alors livré 67 appareils après seulement 53 en mai, 61 en avril et 63 en mars.

Au total, l'entreprise a livré 400 avions à 70 clients depuis le début de l'année, selon le bilan à fin juillet publié sur son site internet, dont une grosse majorité de monocouloirs (354).

Mais le groupe avait déjà prévenu fin juin qu'il livrerait moins d'avions que prévu sur l'année 2024, en raison de difficultés persistantes de sa chaîne de fournisseurs.

Lire aussiCoup de froid chez Airbus : l'avionneur européen revoit ses prévisions à la baisse

Un objectif de 770 livraisons en 2024

Alors qu'il tablait sur la livraison de 800 avions cette année, soit le volume de 2018 avant que la pandémie ne torpille le secteur aéronautique, il prévoit désormais de n'en livrer que 770. En 2023, l'avionneur européen était parvenu à livrer 735 appareils.

Le constructeur a aussi dû, une nouvelle fois, repousser ses objectifs pour sa famille A320 NEO - c'est-à-dire le cœur de sa production. La cible de 75 avions produits par mois en moyenne, qui constitue un niveau sans précédent, ne devrait désormais être atteinte qu'en 2027. Cela fait un an de retard par rapport à ce que l'avionneur annonçait il y a peu de temps encore. Fin 2023, il déclarait même qu'il « progressait bien » vers cet objectif.

Lire aussiAirbus : la rentabilité s'effondre au premier semestre sous les charges du spatial

Cet ajustement est dû, selon un communiqué publié fin juin, « à des problèmes spécifiques persistants au niveau de la chaîne d'approvisionnement, principalement en ce qui concerne les moteurs, les aérostructures et les équipements de cabine ».

« La demande reste très forte, c'est incontestable mais le chemin pour y parvenir est complexe et nous sommes ralentis par plusieurs éléments, et continuons d'être freinés par la chaîne d'approvisionnement », avait indiqué aussi fin juin, le président exécutif d'Airbus, Guillaume Faury, à l'AFP. La situation se serait notamment « dégradée ces derniers mois ». « Nous nous trouvons dans une situation où il manque des moteurs pour les monocouloirs chez les deux motoristes (Pratt & Whitney et CFM International, ndlr) et nous nous retrouverions avec des planeurs, des avions sans moteur, d'ici la fin du trimestre en nombre significatif » si le rythme n'était pas ralenti.

Airbus fait le plein de commandes

Pendant ce temps, au mois de juillet, Airbus a par ailleurs engrangé 59 commandes, portant le total à 367 commandes nettes depuis le début de l'année (386 commandes brutes moins 19 annulations). Le bilan de juillet comptabilise notamment des commandes dévoilées lors du salon aéronautique de Farnborough (Angleterre), comme les 7 long-courriers A330-900 pour Virgin Atlantic, ou la finalisation de la vente d'une vingtaine d'appareils A350-900 annoncée en mars par Japan Airlines.

Mais si l'activité continue de se développer, la profitabilité de l'avionneur a lourdement chuté au premier semestre. Le groupe a, en effet, publié un résultat opérationnel en baisse de 23 % au premier semestre 2024 par rapport à la même période l'an passé. Il passe ainsi sous la barre des 1,5 milliard d'euros, malgré un chiffre d'affaires en hausse de 4 % à 29 milliards d'euros. La chute est encore plus vertigineuse en prenant en compte le résultat opérationnel ajusté. Dopé l'an dernier par des éléments exceptionnels, il s'est effondré de 47 % cette année, notamment en raison des problèmes dans le segment spatial. Le résultat net chute est lui aussi quasiment divisé par deux, à 825 millions d'euros.

« La performance financière semestrielle reflète principalement des charges significatives dans notre activité spatiale. Nous nous attaquons aux causes profondes de ces problèmes », a déclaré le 30 juillet Guillaume Faury.

La situation est plus favorable pour l'activité principale, à savoir les avions commerciaux, qui continue de générer la majeure partie de l'activité comme des bénéfices. Mais les difficultés persistantes de la supply chain touchent tout de même sévèrement la performance de la division.

Boeing déçoit au deuxième trimestre

De son côté, Boeing, le grand concurrent d'Airbus a publié des résultats pour le deuxième trimestre bien inférieurs aux prévisions des analystes, avec une perte nette de 1,4 milliard de dollars due à des livraisons moindres dans sa branche aviation commerciale et à des pertes sur des contrats dans sa branche défense. Le consensus des analystes de Factset attendait une perte nette de 913 millions de dollars (contre 149 millions un an plus tôt). Sur le semestre, le déficit est même de 1,8 milliard d'euros.

Sur le plan opérationnel, l'avionneur américain a dû stopper pour le moment sa montée en cadence en début d'année, sous la pression de la FAA. Fer de lance de la division Commercial Airplanes, le 737 MAX ne peut pas dépasser les 38 exemplaires produits en moyenne par mois, là où Airbus tend vers la cinquantaine d'A320 et A321 NEO mensuels cette année malgré d'importantes difficultés et vise la cadence 75 en 2027. De fait, Boeing n'a pu livrer que 92 avions commerciaux au deuxième trimestre 2024 et 175 sur le semestre. C'est à peine les deux tiers de la production de l'an dernier aux mêmes périodes, et surtout, c'est quasiment deux fois moins qu'Airbus. Le constructeur aéronautique américain a réalisé sa meilleure performance de l'année en juin, avec seulement 44 avions commerciaux livrés.

Depuis de longs mois, le groupe cumule, en effet, une série de problèmes de production et de qualité. L'épisode le plus significatif, et très largement médiatisé, a été l'incident en vol, survenu le 5 janvier dernier, sur un 737 MAX 9 d'Alaska Airlines. Celui-ci a entraîné pour le constructeur moult retombées judiciaires, politiques, réglementaires et de gouvernance. Dernier épisode en date : le régulateur américain (FAA) a demandé début juillet l'inspection « immédiate » de plus de 2.600 avions de la famille des 737 aux Etats-Unis, pour un problème d'attache des générateurs d'oxygène.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 06/08/2024 à 19:31
Signaler
Bonjour , voilà une bonne nouvelle... Mais ils est regrettable que cette entreprise soit absent sur les grandes développement militaire... D'ailleurs, nous avons des besoins : D'un avion de patrouille maritime.. D'un gros porteurs militaire.. D'u...

à écrit le 06/08/2024 à 14:03
Signaler
Dommage. Trop d'avions. Trop de déplacements inutiles.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.