Aéronautique : aux Etats-Unis, Boeing sous la menace d'une grève massive

Plusieurs dizaines de milliers d'employés de Boeing sont appelés à voter ce mercredi après-midi sur le principe de faire grève. En jeu, des négociations salariales inédites.
Boeing et le syndicat IAM-District 751 ont engagé le 8 mars des négociations pour élaborer la nouvelle convention collective qui doit remplacer l'ancienne, vieille de seize ans.
Boeing et le syndicat IAM-District 751 ont engagé le 8 mars des négociations pour élaborer la nouvelle convention collective qui doit remplacer l'ancienne, vieille de seize ans. (Crédits : Benoit Tessier)

Menace d'une grève massive chez le géant américain de l'aviation. Plusieurs dizaines de milliers d'employés du constructeur sont ainsi appelés à voter ce mercredi après-midi, à l'appel du syndicat des machinistes, sur le principe de cesser le travail en cas d'échec des négociations salariales.

 « Que pouvez-vous faire pour obtenir une bonne convention collective? Participez au vote le 17 juillet sur la grève sanction », enjoint l'antenne à Seattle du syndicat international des machinistes et des ouvriers de l'aérospatial (IAM). Elle représente près de 32.000 adhérents dans la région, dont quelque 30.000 employés chez Boeing, notamment dans les usines d'assemblage du 737 à Renton et du 777 à Everett. En cas de grève, ces sites resteront figés.

Pour rappel, Boeing et l'IAM-District 751 ont engagé le 8 mars des négociations pour élaborer la nouvelle convention collective qui doit relayer celle expirant le 12 septembre à minuit, vieille de seize ans.

« Nous restons optimistes sur le fait que nous pourrons parvenir à un accord équilibré entre les besoins de nos employés et les réalités d'entreprise auxquelles le groupe fait face », a indiqué Boeing à l'AFP.

Le syndicat réclame une hausse salariale d'au moins 40% sur trois ans

Le syndicat réclame une hausse salariale « substantielle », d'au moins 40% sur trois ans, ainsi que de meilleurs avantages sociaux (assurance santé, retraite, coût de la vie...) et la sécurité de l'emploi, expliquait récemment à l'AFP Jon Holden, président de cette branche. Les rémunérations « stagnent depuis huit ans », avec seulement quatre hausses de 1% sur cette période malgré une « inflation massive ».

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Dave Calhoun, patron de Boeing sur le départ, a assuré le 16 juin devant une commission d'enquête du Sénat que les syndiqués de l'IAM obtiendraient « à coup sûr, une augmentation ». Sans autre détail. Concernant la sécurité de l'emploi, autre axe majeur des tractations, le syndicat n'en démord pas : le prochain avion - annoncé pour 2035 - doit absolument être fabriqué dans la région. « C'est une garantie d'emploi pour les cinquante prochaines années », selon le syndicaliste. D'après l'IAM, les négociations restent au point mort depuis plusieurs semaines.

Montrer ses muscles

Partie intégrante de sa stratégie, le syndicat compte sur une forte mobilisation mercredi pour montrer ses muscles à Boeing. Il s'agit non seulement « de montrer la solidarité et le soutien » des adhérents envers leurs négociateurs mais aussi « de faire entendre (leur) voix à travers le monde ce jour-là », explique le syndicat dans un prospectus.

Pour faire caisse de résonance, le syndicat a vu les choses en grand : il a réservé le T-Mobile Park, qui abrite l'équipe de baseball des Seattle Mariners et compte près de 48.000 places. Des discours sont prévus à partir de midi, et les adhérents voteront en sortant, en début d'après-midi. Le résultat est attendu dans la soirée.

La Grande Loge de l'IAM sera ensuite notifiée - préalable légal exigé par la Constitution du syndicat - et pourra se préparer, en cas de « oui », à indemniser les grévistes 250 dollars par semaine à partir de la troisième semaine d'arrêt de travail.

Mais un appel effectif à la grève nécessitera un second vote, une fois la date butoir passée. Le syndicat tente aussi d'obtenir au moins un siège au conseil d'administration du groupe. « Nous n'avons jamais demandé cela par le passé, mais il en va de notre réputation, de nos emplois, de notre gagne-pain » justifie Jon Holden. « Nous tenons à cette entreprise et nous avons le droit d'avoir un mot à dire sur certains changements ».

Boeing réduit sa présence au salon aéronautique de Farnborough

Boeing a annoncé ce lundi qu'il allait présenter un programme réduit au salon aéronautique de Farnborough (Royaume-Uni), prévu du 22 au 26 juillet, préférant se concentrer sur l'amélioration de la qualité de sa production.

« Boeing a ajusté sa présence au salon aéronautique international de Farnborough 2024, tandis que le groupe se concentre sur le renforcement de la sécurité et de la qualité et sur le respect des engagements envers ses clients, tout en présentant la nouvelle génération de technologies et de capacités », a indiqué le groupe dans un communiqué.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 17/07/2024 à 8:49
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La bête a exposé sa stupidité et son arrièrisme intellectuel se vautrant dans des magouilles d'une bassesse inégalée, c'est le moment de l'attaquer.

le 17/07/2024 à 22:25
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Vous?

le 18/07/2024 à 7:28
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La maman du petit Pierre est appelée à l'accueil ! LOL ! ^^

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