La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, s'est déclarée samedi disposée à travailler avec Ursula von der Leyen, reconduite pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du puissant organe exécutif de l'Union européenne (UE).
« Nous avons coopéré jusqu'à présent et nous continuerons de le faire à l'avenir », a déclaré Meloni à propos de sa relation avec la dirigeante réélue. « Nous sommes des gens qui ont des responsabilités et nous comprenons leur importance », ajoute Meloni dans une interview au quotidien italien Corriere della Sera publiée samedi.
Ursula von der Leyen remporte une élection disputée
Cette main tendue pourrait donc apaiser les tensions, au plus haut avec l'élection de la présidente de la Commission.
Car le vote à bulletins secrets du 18 juillet ne s'est pas fait sans encombre. Celui-ci devait démarrer à 11h00 GMT (13h00 heure française), mais certains groupes de gauche ont demandé un report du vote, en raison de la décision de la Cour de justice de l'UE qui a épinglé, le 17 juillet, Ursula von der Leyen pour avoir dissimulé des informations relatives aux contrats des vaccins Covid. La demande de report du vote a finalement été rejetée et c'est donc à 14h15 qu'Ursula von der Leyen, à la tête de l'exécutif européen depuis 2019, a décroché un deuxième mandat de cinq ans.
Très vite, le chancelier allemand Olaf Scholz a réagi soulignant que cette réélection démontre « notre capacité d'agir dans l'UE, justement en période difficile » et qu'il s'agit d' « un signe clair de notre capacité d'action dans l'Union européenne, justement en cette période difficile. Les Européens attendent de nous que nous faisions avancer l'Europe. Faisons-le ensemble! », a-t-il déclaré dans un message sur le réseau social X, rejoint par son homologue polonais Donald Tusk qui a salué une réélection « en ces temps difficiles.»
Meloni satisfaite la vision de Von der Leyen sur l'immigration
En amont de ce vote crucial, la responsable allemande leur a présenté, le 18 juillet au matin, son projet politique pour les cinq prochaines années. Et a tenté, pendant un discours d'une heure, de répondre aux attentes, parfois contradictoires, des divers groupes politiques. Défenseure de longue date d'une « Commission géopolitique », elle a plaidé pour « une Europe forte » dans une « période de grande anxiété et d'incertitude » face aux « démagogues et [aux] extrémistes détruisant notre mode de vie européen ». Elle s'est dite aussi gage de stabilité face aux tensions du monde : contentieux commerciaux avec Pékin, retour possible de Donald Trump à la Maison blanche, guerres en Ukraine et au Proche-Orient... « Le bain de sang à Gaza doit cesser immédiatement », a-t-elle lancé, appelant « un cessez-le-feu immédiat et durable ».
Giorgia Meloni, qui dirige depuis 2022 un gouvernement marqué à droite, a approuvé les propos du discours d'Ursula von der Leyen relatifs au contrôle de l'immigration et plaidé pour que l'Europe dans son ensemble allège les réglementations et trouve des moyens de renforcer la compétitivité économique. Elle a également mis, ce samedi, en exergue l'importance de l'Italie, troisième économie et membre fondateur de l'UE, ajoutant que son gouvernement était l'un des plus stables des Vingt-Sept. « Tout le monde reconnaît le poids et le rôle de l'Italie », a-t-elle déclaré.
La Première ministre italienne s'est également dit disposée à travailler avec le gagnant de l'élection présidentielle américaine en novembre. « Pour moi, ce qui compte, c'est la force de l'alliance avec les Etats-Unis », a-t-elle déclaré.
« Penser qu'une alliance entre deux pays du G7 changerait avec un changement de gouvernement est stupide et puéril », a considéré Giorgia Meloni.
(Avec Reuters)