Européennes  : le parti d'extrême droite allemand AfD écarte sa tête de liste

Le parti d'extrême droite AfD, arrivé en deuxième place du scrutin européen en Allemagne, a exclu sa tête de liste controversée, Maximilian Krah, de son groupe d'eurodéputés qui sera désormais dirigé par un proche de Björn Höcke, l'homme fort du parti.
Maximilian Krah avait été écarté de la fin de la campagne électorale après avoir estimé qu'un SS n'était pas « automatiquement un criminel ».
Maximilian Krah avait été écarté de la fin de la campagne électorale après avoir estimé qu'un SS n'était pas « automatiquement un criminel ». (Crédits : Annegret Hilse)

En Allemagne, le parti d'extrême droite AfD fait le ménage. Il a exclu lundi sa tête de liste, Maximilian Krah qui sera remplacé par René Aust, le numéro trois.

L'avocat de 47 ans avait déjà été écarté de la fin de la campagne électorale après avoir estimé qu'un SS n'était pas « automatiquement un criminel ». Il avait dans la foulée été interdit de meeting électoral et banni des instances dirigeantes. L'eurodéputé était également accusé de proximité avec la Chine et la Russie et l'un de ses assistants parlementaires, Jian Guo, a été arrêté fin avril en raison d'accusations d'espionnage pour le compte de Pékin.

Élu lors du scrutin de dimanche, Maximilian Krah pourra en revanche « naturellement siéger au Parlement européen », a indiqué le porte-parole de l'AfD. Le deuxième élu sur la liste de l'AfD s'était lui aussi mis hors-jeu - il est dans le viseur de la justice pour des financements russes illicites qu'il aurait perçus.

Le RN avait déjà pris ses distances

Les neuf élus du parti d'extrême droite allemand AfD avaient, en outre, été exclus le 23 mai du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen - dont fait partie le RN . « Le groupe ID ne veut plus être associé aux incidents impliquant Maximilian Krah, tête de liste de l'AfD pour les élections européennes », avait indiqué dans un communiqué la Lega italienne, qui représente la principale délégation du groupe. Les « propos inadmissibles » de Maximilian Krah « engagent à notre sens l'AfD » avait déclarait, de son côté, l'eurodéputé français Jean-Paul Garraud (RN). « L'AfD a franchi des lignes que j'estime être des lignes rouges », avait également expliqué Jordan Bardella, en précisant que les groupes au Parlement européen seraient « remis à zéro » après l'élection du 9 juin.

Lire aussiAllemagne : Maximilian Krah, le visage sulfureux de l'AfD

Le nouveau leader de la liste, René Aust, 37 ans, fut membre du parti social-démocrate (SPD), formation d'Olaf Scholz, pendant onze ans avant de rejoindre l'AfD en 2017.  Il était devenu attaché de presse du groupe parlementaire de Björn Höcke au parlement régional de Erfurt, en Thuringe (est). Ce dernier est considéré comme l'homme fort du parti et l'une de ses figures les plus radicales. Il a récemment été condamné pour l'emploi d'un slogan nazi lors d'un meeting. Dans le passé, il a qualifié le monument de l'Holocauste à Berlin de « mémorial de la honte » et a appelé à un « changement à 180 degrés » de la culture du souvenir dans le pays.

L'AfD a devancé les trois partis de la coalition allemande, le chancelier fragilisé

René Aust va diriger le groupe des 14 eurodéputés de l'AfD. Le parti a atteint le plus haut score de son histoire au scrutin européen avec 15,9%, en deuxième position derrière les conservateurs de la CDU/CSU, selon des résultats officiels non définitifs lundi. Il devance les sociaux-démocrates du SPD, les Verts et les libéraux, qui sont les trois partis de la coalition gouvernementale allemande.

Les oppositions conservatrices et d'extrême droite appellent désormais à un vote anticipé, plus d'un an avant les prochaines élections législatives prévues à l'automne 2025, une option catégoriquement refusée par le chancelier Olaf Scholz. L'idée d'un scrutin anticipé n'a été envisagée « à aucun moment, pas une seconde », s'est empressé de répliquer lundi le porte-parole du chancelier Steffen Hebestreit, pointant la différence entre les systèmes politiques français et allemand.

Lire aussiDissolution de l'Assemblée : la France plonge dans un brouillard économique et budgétaire

« Après cette défaite personnelle, (Scholz) doit dire comment il veut continuer à diriger (...) Sinon le pays risque la paralysie », prévient l'hebdomadaire Der Spiegel. « Pour Olaf Scholz, les mots 'conséquences 'et 'grandeur' sont du chinois en ce qui concerne son rôle de chancelier », fustige, de son côté, le quotidien conservateur Die Welt. « Emmanuel Macron a montré ce que cela signifie de tirer les conséquences (...) Olaf Scholz devrait suivre. Un chancelier ne peut pas être issu d'un parti qui fait un score de 14% », ajoute-t-il.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 11/06/2024 à 11:56
Signaler
Ils vont pouvoir faire la fête, du coup l'Europe c'est finalement le projet ! il suffit de voir les mêmes pays qui se racontent la même histoire ! mais pour que cela marche, vaut mieux mettre des gens propres sur eux.... faut attendre un peu, les...

à écrit le 11/06/2024 à 8:09
Signaler
En Allemagne le retour de l'extrême droite. Merci la "grande réconciliation nationale" hein !" Un véritable succès...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.