Aide à l’Ukraine : la République tchèque chiffre son soutien à 288 millions de dollars de matériel

Selon le ministère tchèque de la Défense, le pays a envoyé en Ukraine des armes, des technologies et des munitions d'une valeur globale de 6,75 milliards de couronnes (288 millions de dollars), depuis le début de l'invasion russe en février 2022. S'il reconnaît que les approvisionnements se tarissent, il assure avoir encore des ressources à lui fournir.
La République tchèque est par ailleurs à la source d'une initiative internationale visant à acheter des obus d'artillerie pour l'Ukraine en dehors de l'Europe (photo d'illustration).
La République tchèque est par ailleurs à la source d'une initiative internationale visant à acheter des obus d'artillerie pour l'Ukraine en dehors de l'Europe (photo d'illustration). (Crédits : STRINGER)

En matière d'aide et de soutien depuis le début de l'invasion russe, l'Ukraine peut compter sur la République tchèque. Au 31 mai 2024, le pays lui a notamment envoyé 8 avions, 62 chars, 131 véhicules blindés, 26 véhicules de surveillance chimique et 16 véhicules complets de défense aérienne. Ainsi que 13 obusiers, 12 lance-roquettes, 4.900 roquettes, 645 missiles antichars et 8.022 grenades propulsées par roquette, a listé le ministère tchèque de la Défense sur son site web. Autant de matériel qui représenterait une valeur globale de 6,75 milliards de couronnes (288 millions de dollars), selon lui.

La ministre tchèque de la Défense, Jana Cernochova, a toutefois reconnu ce mercredi que les approvisionnements de son pays sont en train de se tarir. Mais, selon elle, la République tchèque dispose toujours de matériel à livrer en Ukraine.

« Étant donné que nous recevons du matériel militaire occidental en remplacement de nos technologies de l'Est, nous avons encore des ressources », a-t-elle assuré.

Prague a en effet récemment signé des accords pour acheter jusqu'à 92 chars Leopard de fabrication allemande afin de remplacer sa flotte obsolète datant de l'ère soviétique. La République tchèque compte aussi acheter à la Suède 24 avions de chasse F-35 de fabrication américaine, 48 missiles air-air israéliens et 210 véhicules de combat CV 90, portant à 2% de son PIB le taux des dépenses dans la défense, comme l'exige l'Otan, dont il est membre.

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Objectif : 800.000 obus à l'Ukraine

La République tchèque est également à la source d'une initiative internationale visant à acheter des obus d'artillerie pour l'Ukraine en dehors de l'Europe. Les premiers, au nombre de 50.000, lui ont été livrés en juin. L'initiative, à laquelle participent 18 pays - dont le Canada, le Danemark, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Portugal - a permis de récolter quelque 1,8 milliard de dollars pour acheter au total 500.000 obus cette année.

Et le gouvernement tchèque ne compte pas s'arrêter là. Car son objectif est d'atteindre les 800.000 obus livrés à l'Ukraine. Pour l'atteindre, « nous avons besoin de plus de donateurs. Nous savons que des munitions sont disponibles », a déclaré Jana Cernochova la semaine dernière. Elle a de nouveau insisté sur ce point ce mercredi. « Nous connaissons encore un certain nombre de sources de munitions que nous pouvons acheter et envoyer à l'Ukraine », a-t-elle assuré.

Prague cherche des munitions dans des pays qui ne s'opposent pas directement à la Russie, mais qui « ont les moyens d'aider l'Ukraine ». Le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, a d'ailleurs reconnu en juin que son pays a vendu pour des centaines de millions d'euros de munitions à des pays occidentaux, qui ont probablement servi à l'Ukraine à lutter contre la Russie.

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Un soutien à faire perdurer

Jana Cernochova voit en outre le prochain sommet de l'Otan à Washington comme une occasion de négocier un financement supplémentaire pour cette campagne. Selon les médias tchèques d'autres pays seraient désireux de la rejoindre, à l'instar des Pays baltes, de la Belgique, la Finlande, l'Islande, le Luxembourg, la Norvège et la Slovénie. De bon augure puisque, d'après Tomas Kopecny, l'envoyé du gouvernement tchèque pour la reconstruction de l'Ukraine, Kiev aura besoin de 200.000 obus par mois pendant les deux prochaines années pour faire face à la Russie. Toutes les forces volontaires sont donc les bienvenues.

Reste que cette campagne compense en partie le fait que l'UE n'a pas réussi à tenir sa promesse de fournir un million d'obus à l'Ukraine avant la fin du mois de mars, en raison des capacités de production limitées. Les Vingt-Sept s'affichent néanmoins volontaires dans leur soutien à Kiev, à grand renfort d'envois d'armes, de munitions ou de signature d'accords. Une aide militaire que le président ukrainien a encore appelé à maintenir ce mardi. « Il est très important pour nous tous en Europe que le soutien de l'Europe à l'Ukraine reste à un niveau suffisant, y compris notre défense contre la terreur russe », a déclaré Volodymyr Zelensky.

(Avec AFP)

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