Nouveau gouvernement : Gabriel Attal ne veut pas de ministres RN ou LFI

Gabriel Attal a dit vouloir « protéger les Français de tout gouvernement » incluant des ministres du Rassemblement national ou de La France insoumise. Le chef de file du camp macroniste a assuré à ses collègues que leur groupe à l'Assemblée nationale devrait être « incontournable » et aurait « vocation » à « contribuer à l'émergence de majorités de projets et d'idées ».
Gabriel Attal, le 7 juillet 2024 à Matignon.
Gabriel Attal, le 7 juillet 2024 à Matignon. (Crédits : Guglielmo Mangiapane)

[Article publié le vendredi 12 juillet, à 11h38, mis à jour à 13h52] Ni RN, ni LFI, plaide Gabriel Attal. Ce vendredi, le Premier ministre sortant s'est engagé à « protéger les Français de tout gouvernement » comportant des ministres du Rassemblement national ou de La France insoumise, dans sa profession de foi pour la présidence du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, dont l'AFP a obtenu copie.

Cette opposition à un gouvernement incluant des insoumis a déjà été partagée mercredi par les députés du groupe, dans un communiqué où ils se positionnent pour une « coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement ».

Les Français ont « placé toutes les forces politiques en situation de majorité relative, les obligeant à déterminer des alliances programmatiques », constatent ces députés. Ces élus ajoutent qu'ils « s'engagent pour que cette alliance existe tant qu'elle n'inclut pas la France insoumise » et qu'ils « œuvrent avec détermination et sincérité pour une coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement ».

« Nous avons frôlé la disparition »

Gabriel Attal a par ailleurs reconnu ce vendredi qu'« avec la dissolution et les élections législatives anticipées, nous avons frôlé la disparition ». « Je souhaite revoir intégralement nos méthodes et notre organisation, en tirant toutes les leçons acquises depuis 2017 et plus encore depuis 2022 », a affirmé le chef de file du camp présidentiel.

Gabriel Attal assure à ses collègues que leur groupe devra être « incontournable » et aura « vocation » à « contribuer à l'émergence de majorités de projets et d'idées », après des élections qui n'ont offert la majorité absolue à aucun des trois blocs de l'hémicycle.

Lire aussiLégislatives : loin de la majorité absolue, le Nouveau Front populaire se dit « prêt » à gouverner

« J'assumerai mes fonctions de Premier ministre tant que le devoir l'exigera. Je pourrai siéger sur vos bancs dès lors que le président de la République aura accepté ma démission et qu'avec mon gouvernement, nous expédierons les affaires courantes », a par ailleurs écrit Gabriel Attal.

« Officiellement candidat » à la tête du groupe Renaissance

Le Premier ministre est « officiellement candidat » à la présidence du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, qu'il proposera de rebaptiser « Ensemble pour la République », a indiqué vendredi l'ex-président du groupe Sylvain Maillard. Le groupe doit élire son président samedi entre 9 heures et midi, par vote électronique.

« La fin des candidatures c'est tout à l'heure à midi, il est fort probable qu'il soit le seul candidat », a précisé le député de Paris, puisque, « dans un choix d'unité », Gérald Darmanin et Élisabeth Borne, dont les noms avaient circulé, ne se présenteront pas.

Pour la députée des Yvelines Aurore Bergé, qui avait occupé la fonction avant Sylvain Maillard, la candidature du Premier ministre est « évidemment légitime ». « Il a été et il est encore le chef de la majorité », a-t-elle indiqué sur France info.

Une présidence qui ne règle pas le problème de « la ligne politique », selon Darmanin

Si Gabriel Attal se veut rassembleur du camp présidentiel, Gérald Darmanin a estimé vendredi, dans un message aux députés Renaissance, que son élection à la tête du groupe présidentiel, ne réglait pas les problèmes du groupe macroniste.

« Les élections au sein du groupe ne règlent cependant en aucun cas les deux problèmes majeurs qui sont les nôtres: notre ligne politique, notre projet pour les Français et l'examen critique de notre action, de notre méthode et de notre bilan (et) le fonctionnement du parti et la nécessaire représentation des territoires et des sensibilités », a écrit, selon plusieurs sources, le ministre de l'Intérieur, réélu député dans le Nord.

La gauche espère une fumée blanche cette fin de semaine

Un Premier ministre de gauche pour la fin de la semaine ? C'est la promesse susurrée par les dirigeants du Nouveau Front populaire, mais qui tarde à prendre corps et fait douter de leur capacité à s'entendre. Les discussions ont commencé dès que furent connus les résultats du second tour des législatives dimanche dernier qui ont placé l'alliance de gauche en tête en nombre de sièges dans la nouvelle Assemblée nationale, mais sans majorité absolue.

Elles doivent se poursuivre vendredi, dans la discrétion. « Nous aurons une équipe gouvernementale » à la fin de cette semaine, a assuré la députée insoumise Mathilde Panot jeudi, évoquant le poste de Premier ou Première ministre et les ministères-clés. Mais plusieurs responsables de gauche ne cachent pas leur impatience et les difficultés du processus soulignent la rivalité entre la France insoumise (LFI) et le Parti socialiste pour Matignon.

De leur côté, les dissidents de La France insoumise, qui leur avait refusé l'investiture aux législatives, ont annoncé vendredi la création de leur mouvement politique et négocient avec écologistes et communistes pour éventuellement siéger avec eux à l'Assemblée nationale. Ces députés ou ex-députés - dont Clémentine Autain, Alexis Corbière, Danielle Simonnet ou encore Raquel Garrido - lancent l'Association pour une république écologique et sociale (L'Après), en gestation avant les élections européennes, mais dont la mise en place a été précipitée par les législatives anticipées. Objectif : « cimenter le Nouveau Front populaire pour changer de politique » et permettre « au rassemblement des gauches et des écologistes de grandir et gagner dans le pays », ont-ils déclaré lors d'un point presse.

(Avec AFP)

Commentaires 20
à écrit le 13/07/2024 à 18:10
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bien joli de dire je veux pas de ceci de cela si on veut tirer a droite il n'y a pas 50 solutions il faut du LR et du N R apres que reste t il les pieds nickles les zins zins avec qui ce sera ingouvernable et qui finiront de nous mettre sur la paill...

à écrit le 13/07/2024 à 10:08
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Surreprésentation des minorités dans ce gouvernement qui prend des décisions unilatérales qui correspond à leur idéal de la démocratie, vous croyez que sans changer la tête , les choses vont changer ? la majorité l'emportera et respectera les minori...

à écrit le 12/07/2024 à 19:03
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bonjour, curieux, les grands sites économiques étrangers font confiance au rn et l'évolution des dirigeants, à l'inverse pas du tout du reste. la sagesse aurait été de faire participer le RN pour ne pas couler. le RN sera la en 2027 de toute façon...

à écrit le 12/07/2024 à 17:47
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attal attention a ne pas rouler les Français si non cela se passera mal le macronisme c'est mort essayer de changer de nom pour continuer la meme politique sa finira mal pourquoi les Français ont vote R N parce qu'il en ont marre des voir tous s...

à écrit le 12/07/2024 à 17:17
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"Gabriel Attal a dit vouloir « protéger les Français de tout gouvernement » incluant des ministres du Rassemblement national ou de La France insoumise" ! Il se prend pour qui ce type ? 37 % des Français ont voté RN ils sont carrément en train de nous...

le 12/07/2024 à 18:16
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voyer a exclure la democratie donc ceux elus du peuple souverain avec la conjoncture actuel lfi de son cote decide dene pas approuver des ministre macroniste et idem pour le rn ces parti humilier par la macronie renvoie la pareil. combien de temp...

à écrit le 12/07/2024 à 15:02
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Ce serait bien que Gabriel Attal cesse d'insulter les 36 ou 37 % de Français qui votent RN en le comparant à LFI... Enfin, s'il veut vraiment une coalition...

le 12/07/2024 à 15:35
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@Britannicus- "En même temps" il faut vrailentcavoir un "pet' au casque pour voter Melanchon ou Bardella /Le Pen . Sur le fond, les constats de ces formations sont globalement justes, sauf que les réponses sont soit utopiques, soit démagogiques, p...

à écrit le 12/07/2024 à 14:30
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Il se fait le porte parole du président et sans qu'il y ait de lfi ce peut aussi vouloir dire que ceux qui ont rompu d'avec Mélenchon pourraient en faire parti comme Ruffin, autain, ou Corbière, vous rajoutez quelques socialo compatibles plus le cla...

le 12/07/2024 à 15:33
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Je doute fort que M. Ruffin, qui ne fait pas une carrière politique lui, souhaite faire parti d'un quelconque gouvernement de coalition de M. Macron. Il a finalement compris que M. Mélenchon cryogénise la vie politique française à gauche en étant can...

à écrit le 12/07/2024 à 14:11
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Bonjour, franchement dire ce que veux Mr Attal, nous importants peux... Lui est tous ces camarades de jeux, vons aller faire autre chose... La France ses exprimais très clairement, et l'équipe du président ne semble pas être en odeurs de Sainté...

à écrit le 12/07/2024 à 14:00
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la différence s affiche encore. un politicien assure en priorité sa carrière , à l inverse d un homme d état. !

à écrit le 12/07/2024 à 13:54
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Ce deni va tres mal se terminer.

à écrit le 12/07/2024 à 13:27
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Ou comment neutraliser le parlement et maintenir le pouvoir de Macron. Tout le monde connait les principes de fonctionnement d'un gouvernement sous la 5ème : Tu te soumets (au président), ou tu te démets! Cependant, la donne à changer, si un gouvern...

le 12/07/2024 à 16:27
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Hollande au pouvoir a eu les "frontistes" du parrti socialiste contre lui. Cela recommencera avec un premier ministre issu des rangs socialistes.

le 12/07/2024 à 19:35
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Les frondeurs n'ont jamais empêché une loi de passer, ce qui n'enlève rien à leurs mérites puisqu'ils refusaient que Hollande trahisse ses électeurs et ses engagements contre la financiarisation de l'économie.

à écrit le 12/07/2024 à 13:25
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Et tu devras sortir aussi tous ceux qui ont été élus avec les voix LFI, c'est à dire pratiquement tout le gouvernement. Tu ressembles bien à ton mentor du ni-ni. Tu ne respectes rien.

à écrit le 12/07/2024 à 13:09
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Incompétence, fainéantise, sectarisme, mépris de la démocratie, fanatisme ultralibéral, il semble bien que ceci représente la définition du pire groupe extrémiste en FRANCE : à savoir RENAISSANCE...

à écrit le 12/07/2024 à 12:27
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On peut considérer cela comme du "racisme" puisque cela ne repose pas sur les compètences mais l'appartenance à un groupe ! C'est encore la McKronie à l'oeuvre de la division !

à écrit le 12/07/2024 à 11:50
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Et il est quoi pour décider cela ? Il y a des façons bien plus intelligentes et productives pour exprimer son avis que "je veux pas" comme un gamin capricieux. Qu'ils restent apr défaut c'est normal mais qu'ils se taisent tous on les a déjà beaucoup ...

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