S'il en est bien un qui s'inquiète du coût des promesses électorales des trois principaux blocs en course pour les législatives (Rassemblement national, Nouveau Front Populaire, Majorité présidentielle) c'est François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.
« Nous devons à nos concitoyens tout le respect, la considération, la vérité qu'ils attendent », a affirmé le patron de la Banque de France lors d'un discours donné à l'occasion d'une remise de prix en économie monétaire et en finance avec la Toulouse School of Economics, ajoutant que « les respecter, c'est aussi reconnaître les exigences du réel, et ne pas creuser encore davantage des déficits lourds qu'on ne saurait pas bien financer ».
Une déclaration qui intervient alors que la Commission européenne doit ouvrir ce mercredi la voie à des procédures disciplinaires pour déficits publics excessifs contre une dizaine de pays de l'UE, dont la France plongée dans un chaos politique à deux semaines d'élections législatives.
Les promesses électorales se sont multipliées
Depuis cette dissolution, les promesses électorales se sont multipliées, au sein de la coalition de gauche du Nouveau Front populaire, au Rassemblement national, et même au sein de l'exécutif après de récentes promesses du Premier ministre Gabriel Attal en faveur du pouvoir d'achat.
Le chef du gouvernement a confirmé, en cas de victoire, une baisse des factures d'électricité de 15% « dès l'hiver prochain », promis la mise en place d'une complémentaire santé « publique » à 1 euro par jour pour ceux qui ne sont pas couverts. Gabriel Attal propose aussi d'augmenter le montant de la prime dite « Macron », versée par les entreprises à leurs salariés jusqu'à 10.000 euros, au lieu de 6.000 actuellement, « sans charge ni impôt ».
Mardi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a prévenu quant à lui dans un entretien au journal Le Monde que la France risquait d'être « mise sous tutelle » par la Commission européenne et le FMI si le Rassemblement national ou le Nouveau Front populaire remportaient les législatives des 30 juin et 7 juillet.
Valérie Rabault (PS) évalue à 106 milliards de dollars le coût du programme du Front populaire
Le programme économique du Nouveau Front populaire aux législatives est ainsi évalué à 106 milliards d'euros de dépenses sur trois ans, dans un chiffrage réalisé mardi par la socialiste Valérie Rabault, ancienne vice-présidente de l'Assemblée nationale, toutefois contesté par La France insoumise. « Ce programme du Front populaire (NFP) représente selon mon chiffrage 106 milliards d'euros de dépenses nouvelles sur la période 2024-2027 », a indiqué l'ancienne rapporteure générale du Budget dans un entretien au journal Les Echos, mis en ligne mardi.
« Les principaux postes sont constitués par des mesures permettant de relancer la croissance », a-t-elle poursuivi, citant les salaires (23 milliards d'euros avec la hausse du point d'indice des fonctionnaires, celle de la rémunération des apprentis et des stagiaires). La construction de 200.000 logements publics par an devrait coûter 10 milliards et la garantie autonomie, qui complète les revenus des ménages en dessous du seuil de pauvreté, 5 milliards, a-t-elle ajouté.
« Valérie Rabault présente des hypothèses pour 2 ans de mandat, et par conséquent limite à certaines mesures pour un certain temps », a estimé La France insoumise , renvoyant à une « conférence de presse commune » qui permettra « dans les jours qui viennent » de présenter un chiffrage détaillé année par année du programme pour l'ensemble de la législature.
Par ailleurs, la baisse de la TVA à 5,5% sur l'énergie, promesse du Rassemblement national en vue des élections législatives, coûterait 17 milliards d'euros aux finances publiques, a calculé vendredi le ministère de l'Economie. Dans le détail, le recul de TVA représenterait un manque à gagner de 10 milliards d'euros pour « l'essence », 4,5 milliards d'euros pour l'électricité et 2,3 milliards d'euros pour le gaz, indique le ministère. Outre la baisse de TVA sur l'énergie promise par le RN, le coût d'une baisse de TVA sur les produits alimentaires pourrait par ailleurs se chiffrer à 7 milliards d'euros, détaille par ailleurs le ministère des Finances.
(Avec AFP)