Législatives  : le gouverneur de la Banque de France alarme sur le coût des promesses économiques

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a appelé mardi à « ne pas creuser encore davantage des déficits lourds qu'on ne saurait pas bien financer », à l'heure où les promesses économiques pour les législatives sont parfois accusées d'être trop dispendieuses.
François Villeroy de Galhau (Banque de France) appelle à « ne pas creuser encore davantage des déficits lourds qu'on ne saurait pas bien financer ».
François Villeroy de Galhau (Banque de France) appelle à « ne pas creuser encore davantage des déficits lourds qu'on ne saurait pas bien financer ». (Crédits : Reuters)

S'il en est bien un qui s'inquiète du coût des promesses électorales des trois principaux blocs en course pour les législatives (Rassemblement national, Nouveau Front Populaire, Majorité présidentielle) c'est François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.

« Nous devons à nos concitoyens tout le respect, la considération, la vérité qu'ils attendent », a affirmé le patron de la Banque de France lors d'un discours donné à l'occasion d'une remise de prix en économie monétaire et en finance avec la Toulouse School of Economics, ajoutant que « les respecter, c'est aussi reconnaître les exigences du réel, et ne pas creuser encore davantage des déficits lourds qu'on ne saurait pas bien financer ».

Une déclaration qui intervient alors que la Commission européenne doit ouvrir ce mercredi la voie à des procédures disciplinaires pour déficits publics excessifs contre une dizaine de pays de l'UE, dont la France plongée dans un chaos politique à deux semaines d'élections législatives.

Les promesses électorales se sont multipliées

Depuis cette dissolution, les promesses électorales se sont multipliées, au sein de la coalition de gauche du Nouveau Front populaire, au Rassemblement national, et même au sein de l'exécutif après de récentes promesses du Premier ministre Gabriel Attal en faveur du pouvoir d'achat.

Le chef du gouvernement a confirmé, en cas de victoire, une baisse des factures d'électricité de 15% « dès l'hiver prochain », promis la mise en place d'une complémentaire santé « publique » à 1 euro par jour pour ceux qui ne sont pas couverts. Gabriel Attal propose aussi d'augmenter le montant de la prime dite « Macron », versée par les entreprises à leurs salariés jusqu'à 10.000 euros, au lieu de 6.000 actuellement, « sans charge ni impôt ».

Lire aussiDéficit public : nouveau dérapage en vue pour 2024, plus de 5 % du PIB contre 4,4% initialement prévu

Mardi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a prévenu quant à lui dans un entretien au journal Le Monde que la France risquait d'être « mise sous tutelle » par la Commission européenne et le FMI si le Rassemblement national ou le Nouveau Front populaire remportaient les législatives des 30 juin et 7 juillet.

Valérie Rabault (PS) évalue à 106 milliards de dollars le coût du programme du Front populaire

Le programme économique du Nouveau Front populaire aux législatives est ainsi évalué à 106 milliards d'euros de dépenses sur trois ans, dans un chiffrage réalisé mardi par la socialiste Valérie Rabault, ancienne vice-présidente de l'Assemblée nationale, toutefois contesté par La France insoumise. « Ce programme du Front populaire (NFP) représente selon mon chiffrage 106 milliards d'euros de dépenses nouvelles sur la période 2024-2027 », a indiqué l'ancienne rapporteure générale du Budget dans un entretien au journal Les Echos, mis en ligne mardi.

« Les principaux postes sont constitués par des mesures permettant de relancer la croissance », a-t-elle poursuivi, citant les salaires (23 milliards d'euros avec la hausse du point d'indice des fonctionnaires, celle de la rémunération des apprentis et des stagiaires). La construction de 200.000 logements publics par an devrait coûter 10 milliards et la garantie autonomie, qui complète les revenus des ménages en dessous du seuil de pauvreté, 5 milliards, a-t-elle ajouté.

« Valérie Rabault présente des hypothèses pour 2 ans de mandat, et par conséquent limite à certaines mesures pour un certain temps », a estimé La France insoumise , renvoyant à une « conférence de presse commune » qui permettra « dans les jours qui viennent » de présenter un chiffrage détaillé année par année du programme pour l'ensemble de la législature.

Par ailleurs, la baisse de la TVA à 5,5% sur l'énergie, promesse du Rassemblement national en vue des élections législatives, coûterait 17 milliards d'euros aux finances publiques, a calculé vendredi le ministère de l'Economie. Dans le détail, le recul de TVA représenterait un manque à gagner de 10 milliards d'euros pour « l'essence », 4,5 milliards d'euros pour l'électricité et 2,3 milliards d'euros pour le gaz, indique le ministère. Outre la baisse de TVA sur l'énergie promise par le RN, le coût d'une baisse de TVA sur les produits alimentaires pourrait par ailleurs se chiffrer à 7 milliards d'euros, détaille par ailleurs le ministère des Finances.

(Avec AFP)

Commentaires 10
à écrit le 19/06/2024 à 16:40
Signaler
De quoi s'inquiète-t-il? Ce ne sont que des promesses.

à écrit le 19/06/2024 à 12:35
Signaler
Bardella va, en découvrant pour la première fois l'ABC de l'économie et de la géopolitique, se rendre compte que beaucoup de ses mesures faciles et populistes, devront rester dans les tiroirs. Malheureusement cet apprentissage se fera au détriment de...

à écrit le 19/06/2024 à 10:56
Signaler
Tous ces hauts fonctionnaires" gavés" à la dette publique ont tellement peur qu'on révèle leurs privilèges n'ont jamais protesté pour les 1100 milliards de dette accumulées pendant les 7 ans de la présidence Macron. Ils se réveillent , comme c'est bi...

à écrit le 19/06/2024 à 10:46
Signaler
Il se réveille maintenant; Pourquoi ne pas avoir alerté Macron qu'il abusait de la dette et des déficits avant.

à écrit le 19/06/2024 à 10:30
Signaler
A quoi servent ces élections sinon à recréer la Cour d'Ancien Régime, avec ses intrigues et ses privilèges? Rien à voir avec leurs "ancêtres" du Tiers Etat de 1789 qui nous ressemblaient davantage, à nous, le vulgum pecus.

le 19/06/2024 à 12:05
Signaler
Oui, les retraités votant Macron ou LR peuvent tout à fait être comparés à une aristocratie décadente et de plus en plus sénile, l'électorat LFI au bas clergé et à la bourgeoisie remuante des villes et l'électorat RN à la paysannerie et toute la peti...

le 19/06/2024 à 12:11
Signaler
(et les émeutiers des cités, c'est ce que Marx aurait appelé le "lumpen prolétariat" et dont il recommandait de se méfier car ce sont des opportunistes ne voyant pas plus loin que leurs intérêts immédiats)

à écrit le 19/06/2024 à 9:51
Signaler
comment etre elu on affirmant qu on va augmenter les impots, diminuer les prestations (pension de retraites, remoboursement de la secu, allocation diverses ...) . Si Macron a fait exploser la dette c est pas pour rien : l electeur demande plus de pr...

à écrit le 19/06/2024 à 8:45
Signaler
Comment, tout ces gens en place, peuvent ils encore être pris comme "référence", alors qu'ils en sont la cause ?

à écrit le 19/06/2024 à 8:37
Signaler
Seulement 10000 balles par moi le pauvre gars franchement ! Alors que le directeur de la FNSEA lui palpe 1860000 euros par moi ! "Malédiction ! J'ai pas choisi la bonne orientation !" ^^

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.