Guerre en Ukraine : Washington annonce que l'offensive russe Kharkiv « a calé »

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré ce dimanche que l'offensive militaire russe autour de Kharkiv « a calé ». Un raté pour Moscou dû à l'autorisation donnée par Washington à Kiev de frapper le territoire russe autour de Kharkiv.
« Je veux souligner que cette offensive (russe) à Kharkiv a calé. Kharkiv reste menacée mais les Russes n'ont pas gagné de terrain ces derniers jours dans cette zone », a affirmé Jake Sullivan. (Photo d'illustration)
« Je veux souligner que cette offensive (russe) à Kharkiv a calé. Kharkiv reste menacée mais les Russes n'ont pas gagné de terrain ces derniers jours dans cette zone », a affirmé Jake Sullivan. (Photo d'illustration) (Crédits : KEVIN LAMARQUE)

Soulagement pour Kiev. Ce dimanche, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche a annoncé que l'offensive militaire russe autour de Kharkiv « a calé ».

« Je veux souligner que cette offensive (russe) à Kharkiv a calé. Kharkiv reste menacée mais les Russes n'ont pas gagné de terrain ces derniers jours dans cette zone », a affirmé Jake Sullivan.

Il y voit notamment une conséquence du feu vert donné par Washington aux Ukrainiens pour frapper en Russie, de l'autre côté de la frontière. « Nous les avons vu renforcer les lignes dans certains endroits clés. Nous les voyons résister à l'assaut russe », avait-il déjà déclaré mardi, peu avant que Joe Biden n'annonce vendredi une nouvelle aide de 225 millions de dollars à l'Ukraine.

Pour rappel, le 31 mai, Joe Biden, qui s'y refusait jusqu'ici, a donné son feu vert pour que Kiev frappe sous certaines conditions des cibles sur le sol russe, dans la région de Kharkiv, selon les mots d'un responsable américain. Ce responsable, qui a requis l'anonymat, avait toutefois ajouté que les Etats-Unis continuaient à s'opposer à des frappes ukrainiennes en profondeur sur le territoire russe. « Notre position d'interdiction de l'utilisation d'ATACMS ou de frappes en profondeur à l'intérieur de la Russie n'a pas changé ». Les ATACMS sont des missiles de longue portée fournis par les Américains à l'Ukraine, pouvant aller jusqu'à 300 km de distance.

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Une autorisation de « bon sens »

Ce jeudi, Jake Sullivan est revenu sur ce point. « Du point de vue du président (Joe Biden), c'est simplement du bon sens. Ce qui se passait autour de Kharkiv, ce qui était nouveau ces derniers mois, c'était une offensive russe pendant laquelle ils allaient d'un côté de la frontière à l'autre, et cela n'avait aucun sens de ne pas laisser les Ukrainiens frapper à travers cette frontière », a dit Jake Sullivan à la chaîne CBS. « Donc le président a autorisé cela. Les Ukrainiens l'ont mis en pratique sur le champ de bataille », a-t-il ajouté, depuis Paris où Joe Biden effectue un voyage officiel.

Joe Biden a cependant répété jeudi, dans un entretien avec la chaîne ABC, qu'il n'était pas question de « frapper à 300 km à l'intérieur du territoire russe ou à Moscou ou sur le Kremlin », mais seulement de viser « à proximité de la frontière. »

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A noter, les Américains ne sont pas les seuls à avoir changé d'avis. Au lendemain de l'autorisation américaine, le porte-parole du chancelier Olaf Scholz avait lui aussi annoncé le feu vert allemand. « L'Ukraine a le droit, garanti par la législation internationale, de se défendre contre ces attaques. Pour ce faire, elle peut également utiliser les armes fournies à cet effet (...) y compris celles que nous avons livrées », avait déclaré Steffen Hebestreit dans un communiqué.

« Ces dernières semaines, la Russie a préparé, coordonné et exécuté des attaques, en particulier dans la région de Kharkiv, à partir de positions situées dans la zone frontalière russe immédiatement adjacente », avait-il précisé. « Ensemble, nous sommes convaincus que l'Ukraine a le droit, garanti par le droit international, de se défendre contre ces attaques », avait ajouté Steffen Hebestreit. Tout comme les Etats-Unis et l'Allemagne, la France avait annoncé ne pas mettre de veto aux attaques ukrainiennes sur le territoire russe. Mais lors d'une conférence de presse commune en Allemagne avec Emmanuel Macron fin mai, il était encore resté évasif, déclarant que l'Ukraine avait le droit de se défendre en vertu du droit international, sans spécifier si cela incluait l'emploi d'armes occidentales sur des sites militaires en Russie.

Kiev frappe un avion russe au sol

Cette autorisation a notamment permis à l'Ukraine de détruire, ce dimanche, avoir touché un chasseur Su-57 stationné sur un aérodrome du sud de la Russie, sa première attaque contre cet avion furtif russe de dernière génération.

Samedi, « un chasseur polyvalent Su-57 de l'État agresseur a été frappé sur l'aérodrome d'Akhtubinsk, dans la région russe d'Astrakhan » à près de 600 km de la frontière russo-ukrainienne, a déclaré le service de renseignement militaire ukrainien GUR. Cette neutralisation d'un Su-57 « est une première dans l'histoire », a-t-il ajouté. Le Soukhoï Su-57 est utilisé par l'aviation russe depuis la fin 2020, en remplacement des avions de combat soviétiques vieillissants de type Su-27 ou MiG-29.

L'agence ukrainienne de renseignement a également publié des images satellite avant et après l'attaque, montrant des dommages causés par le feu et des débris autour d'un Su-57 stationné sur un aérodrome. Elle n'a pas précisé comment l'attaque avait été menée, et n'en a pas revendiqué directement la responsabilité. Mais une source au sein des services de renseignement ukrainien a indiqué à l'AFP que le GUR avait mené la frappe avec des drones de combat de fabrication ukrainienne. Cette structure au sein du ministère de la Défense ukrainien est connue pour ses opérations audacieuses en profondeur de la Russie et des territoires ukrainiens qu'elle occupe.

L'Ukraine vise souvent, via des attaques menées par drones, des infrastructures militaires et énergétiques en Russie parfois situées à des centaines de kilomètres de la ligne de front. Samedi, les défenses aériennes russes ont abattu trois drones au-dessus de la région d'Astrakhan, selon le ministère russe de la Défense.

Commentaire 1
à écrit le 09/06/2024 à 18:56
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Ben tout comme cotre titre qui lui aussi a calé

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