Elon Musk n'a de cesse de prendre position sur des sujets politiques. Cette fois, le patron de Tesla, SpaceX et du réseau social X a réagi, mardi, au passage d'une loi, promulguée la veille par le gouverneur de Californie, visant à protéger les droits des élèves transgenres et à lutter contre la discrimination. Le texte interdit notamment au personnel scolaire de divulguer, à qui que ce soit, des informations sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'un élève sans le consentement préalable de la personne concernée. Cette interdiction concerne également les parents de l'élève.
« C'est la goutte d'eau », a fustigé le milliardaire dans un post sur X. Dans un autre, il précise : « Le gouverneur de Californie vient de signer un projet de loi entraînant une destruction massive des droits parentaux et exposant les enfants à un risque de dommages permanents ».
En conséquence, Elon Musk a annoncé déplacer au Texas les sièges de SpaceX et de X. Une décision qu'il justifie « en raison de cette loi et des nombreuses autres qui l'ont précédée, s'attaquant aussi bien aux familles qu'aux entreprises ». « Il y a un an, j'ai expliqué clairement au gouverneur (Gavin) Newsom que les lois de cette nature allaient forcer les familles et les entreprises à quitter la Californie pour protéger leurs enfants », a-t-il ajouté.
Ce sujet le touche pourtant personnellement. L'un de ses enfants, né de sexe masculin, s'est identifié comme une femme à 16 ans et a fait une demande officielle de changement de prénoms en 2021, à 18 ans. Avant de rompre ses relations avec son père. Une décision qu'Elon Musk a attribué à une éducation scolaire qu'il juge trop progressiste.
SpaceX décolle de LA, X s'envole de SF
Le siège de SpaceX est actuellement situé à Hawthorne, dans le comté de Los Angeles en Californie. Il va être déplacé à Starbase, un complexe industriel de SpaceX situé près de Brownsville, à l'extrême sud-est du Texas, a indiqué Elon Musk. En février, il avait d'ailleurs déjà changé la domiciliation juridique de SpaceX, la faisant passer du Delaware au Texas. SpaceX compte environ 13.000 employés, selon plusieurs médias américains, mais la proportion des effectifs domiciliés en Californie n'est pas connue.
Quant au siège de X, actuellement à San Francisco (Californie également), il va être réimplanté à Austin au Texas, où se trouve déjà le siège de Tesla, qui a été déménagé de Californie en 2021. À l'époque, pour justifier sa décision, Elon Musk avait évoqué la législation californienne et les mesures de prévention prises lors de la pandémie de Covid-19, déjà par Gavin Newsom. L'entreprise X n'emploie « plus que » 1.500 personnes, contre 7.500 avant son rachat par Elon Musk en 2022, qui a procédé à des licenciements massifs après son arrivée. Le chef d'entreprise a par ailleurs ajouté, dans un autre post sur son réseau social ce mardi, qu'il en a « assez d'avoir à éviter les gangs de toxicos violents pour entrer et sortir du bâtiment » où se trouve le siège, dans le centre-ville de San Francisco.
Soutien officiel de Donald Trump
Cette annonce intervient peu de temps après celle de son soutien officiel à Donald Trump ce samedi - peu après la tentative d'assassinat dont a fait l'objet le candidat républicain à la course à la Maison Blanche - pour l'élection présidentielle américaine qui aura lieu en novembre.
Le milliardaire prévoit ainsi de donner environ 45 millions de dollars par mois à un groupe de soutien à la campagne présidentielle de l'ex-président, auquel contribuent d'autres personnalités du secteur technologique, comme l'a rapporté le Wall Street Journal lundi. La donation d'Elon Musk serait alors l'une des plus grosses jamais effectuées par un individu dans une campagne électorale aux États-Unis. L'intéressé doit encore concrétiser la chose. Lui, dont la fortune est estimée à 252 milliards de dollars par le site du magazine Forbes, avait pourtant affirmé en mars qu'il ne soutiendrait financièrement aucun candidat.
En outre, dans beaucoup de ses messages postés sur X, Elon Musk accuse les démocrates de favoriser l'immigration clandestine, de vouloir restreindre les libertés individuelles et d'endoctriner la jeunesse, des chevaux de bataille de la droite conservatrice américaine. Et n'hésite pas, au passage, à relayer de nombreuses théories complotistes. Des théories dont son réseau social est une véritable caisse de résonance, en témoignent celles qui prospèrent depuis ce week-end et la tentative d'assassinat qui a visé Donald Trump.
(Avec AFP)