Nucléaire iranien : Paris, Berlin et Londres condamnent « une escalade supplémentaire »

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni s'inquiètent et condamnent les dernières mesures de l'Iran relatives à son programme nucléaire visant à augmenter le stock d'uranium enrichi et les capacités d'enrichissement du pays. De son côté, Téhéran nie toujours vouloir se doter de la bombe atomique.
(Crédits : Leonhard Foeger)

Les ministères des Affaires étrangères de France, d'Allemagne et du Royaume-Uni « condamnent les dernières mesures de l'Iran », telles que rapportées par l'AIEA, « visant une nouvelle expansion de son programme nucléaire », selon une déclaration conjointe samedi.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré jeudi que l'Iran continue d'accroître ses capacités nucléaires, une semaine après que le conseil des gouverneurs de l'agence a adopté une résolution critiquant le manque de coopération de Téhéran.

L'AIEA a informé ses membres jeudi que Téhéran lui avait dit qu'il installait davantage de cascades dans les installations d'enrichissement de Natanz et de Fordow. Une cascade est une série de centrifugeuses et machines utilisées dans le processus d'enrichissement de l'uranium.

 « Une escalade supplémentaire du programme nucléaire  »

Réagissant samedi, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni estiment que « l'Iran a pris des mesures supplémentaires qui vident le JCPoA de son contenu » - en référence à l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien signé en 2015 - « en alimentant des dizaines de centrifugeuses avancées supplémentaires au site d'enrichissement de Natanz » et « en annonçant l'installation de plusieurs centaines de centrifugeuses supplémentaires dans les sites de Fordow et de Natanz ».

« Ces mesures vont encore augmenter le stock d'uranium enrichi et les capacités d'enrichissement de l'Iran, dont les niveaux ont d'ores et déjà dépassé les limites fixées par le JCPoA », dénoncent les trois gouvernements.

« Cette décision représente une escalade supplémentaire du programme nucléaire de l'Iran, qui emporte des risques importants de prolifération », estiment-ils, jugeant « particulièrement inquiétante » la décision de l'Iran « d'augmenter significativement sa capacité de production dans l'installation souterraine » de Fordow.

Selon les trois gouvernements, « il n'est pas acceptable que l'Iran présente ces mesures comme une réaction à l'adoption » par le conseil des gouverneurs de l'agence de sa résolution « appelant à la coopération, attendue de longue date, de l'Iran sur les garanties ».

Suffisamment de matière pour fabriquer plusieurs bombes atomiques

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni disent rester « attachés à une solution diplomatique empêchant l'Iran de développer une arme nucléaire ». Cette déclaration intervient dans un contexte d'impasse concernant l'escalade des activités nucléaires de l'Iran et alors que les puissances occidentales craignent que Téhéran ne cherche à mettre au point une arme nucléaire, ce que l'Iran nie.

Selon l'AIEA, l'Iran est le seul État non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium jusqu'au niveau élevé de 60% - tout près de la qualité militaire - tout en continuant à accumuler d'importants stocks d'uranium. L'AIEA a déclaré que Téhéran avait considérablement accéléré son programme nucléaire et qu'il disposait désormais de suffisamment de matière pour fabriquer plusieurs bombes atomiques.

La République islamique a progressivement rompu avec les engagements qu'elle avait pris dans le cadre de l'accord nucléaire conclu avec les puissances mondiales en 2015. Cet accord historique a permis à l'Iran d'échapper aux sanctions occidentales en échange de la limitation de son programme atomique, mais il s'est effondré après le retrait unilatéral des États-Unis sous la présidence de Donald Trump en 2018.

(Avec AFP)

L'Iran développe aussi ses activités aérospatiales

En parallèle du nucléaire, l'Iran a annoncé début février avoir envoyé pour la première fois simultanément trois satellites en orbite, une nouvelle étape du développement des activités aérospatiales du pays malgré les sanctions occidentales.

Ce lancement a été critiqué par l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni dans un communiqué commun, dénoncé par Téhéran comme étant un acte « interventionniste ». L'Iran affirme que ses activités aérospatiales sont pacifiques et conformes à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.

Mais les gouvernements occidentaux craignent que ses systèmes de lancement de satellites intègrent des technologies interchangeables avec celles utilisées dans les missiles balistiques capables de livrer une ogive nucléaire.

Commentaires 5
à écrit le 17/06/2024 à 3:17
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L'hypocrisie occidentale, l'Israël a le droit mais l'Iran non, quelle comédie pour les ignorants !

à écrit le 15/06/2024 à 22:15
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Pas étonnant que le régime iranien cherche à se doter de l'arme nucléaire car il n'a pas envie de finir comme Saddam Hussein ou comme Kadhafi...

le 16/06/2024 à 6:54
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Le régime des mollahs, tout critiquable qu’il soit, n’est pas plus va t en guerre que le gouvernement Netanyahou. C’est seul le pays chiite avec une population majoritairement perse au milieu des arabes sunnites, l’Iran a tout à craindre de se voisin...

à écrit le 15/06/2024 à 16:54
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Oui ilfaut stopper quoiqu'il en coûte l iran.!!! Elle ne doit plus enrichir plus aucun kilo d uranium. Cette situation est trop dangereuse pour le monde comme la situation politique du pays en France actuellement. Iran is dangerous!!

à écrit le 15/06/2024 à 16:53
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Oui ilfaut stopper quoiqu'il en coûte l iran.!!! Elle ne doit plus enrichir plus aucun kilo d uranium. Cette situation est trop dangereuse pour le monde comme la situation politique du pays en France actuellement. Iran is dangerous!!

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