Mer de Chine : les Etats-Unis saluent la désescalade entre Pékin et les Philippines

Le secrétaire d'Etat adjoint pour l'Asie du sud-est et le Pacifique, Daniel Kritenbrink, a félicité la Chine et les Philippines pour leur tentative de désescalade des tensions en mer de Chine ce mois-ci. Dans le même temps, il a annoncé que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken se rendrait en Asie pour réaffirmer le leadership des Etats-Unis sur fond de montée en puissance de la Chine et de tensions croissantes avec Taiwan.
Antony Blinken embarquera donc mercredi pour une nouvelle tournée en Asie.
Antony Blinken embarquera donc mercredi pour une nouvelle tournée en Asie. (Crédits : Ibraheem Al Omari)

Les choses s'apaisent enfin en mer de Chine. Les Etats-Unis ont salué, ce lundi, les efforts de désescalade dans la région après un « arrangement provisoire » conclu entre la Chine et les Philippines à propos d'un récif disputé où sont stationnées des troupes philippines.

« Nous nous félicitons de cette annonce et saluons les efforts diplomatiques visant à éviter l'escalade des tensions en mer de Chine méridionale », a déclaré à la presse le secrétaire d'Etat adjoint à l'Asie du sud-est, Daniel Kritenbrink, en annonçant la visite prochaine du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à Manille pour y réaffirmer le soutien à l'allié philippin.

Après les altercations récentes entre les Philippines et la Chine, les deux pays se sont enfin mis d'accord pour apaiser les tensions en mer de Chine méridionale. « Les deux parties ont discuté de leurs positions respectives concernant l'atoll Second Thomas et se sont engagées à une désescalade des tensions, sans préjudice de leurs positions respectives », a indiqué le ministère philippin des Affaires étrangères dans un communiqué divulgué le 2 juillet, après une entrevue à Manille de vice-ministres des Affaires étrangères des deux pays.

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Antony Blinken embarquera donc mercredi pour une nouvelle tournée en Asie où il entend réaffirmer le leadership des Etats-Unis sur fond de montée en puissance de la Chine. « Le message que le secrétaire d'Etat va transmettre à la région est que l'Amérique s'intéresse de près à l'Indo-Pacifique depuis le premier jour de cette administration, et que nous y avons considérablement renforcé notre engagement », a déclaré, ce lundi le secrétaire d'Etat adjoint pour l'Asie du sud-est et le Pacifique, Daniel Kritenbrink, citant des visites au Laos, au Japon, aux Philippines, à Singapour et en Mongolie.

Une visite, qui se tiendra à quelques centaines de kilomètres de Taiwan, où la tension est à son paroxysme.

Taiwan au centre de la politique américaine

Le 11 juillet, Taïwan a affirmé avoir détecté 66 avions militaires chinois autour de l'île en l'espace de 24 heures. « Soixante-six avions de l'Armée populaire de libération (APL) et sept navires de la Marine de l'APL opérant autour de Taïwan ont été détectés jusqu'à 6 heures du matin aujourd'hui », a indiqué le ministère taïwanais de la Défense dans un communiqué. Sur ce nombre, 56 ont franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan, qui coupe en deux ce détroit de 180 kilomètres de large entre l'île et la Chine continentale.

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Le précédent record de l'année remonte au mois de mai, lorsque Pékin a envoyé 62 avions militaires et 27 navires de guerre autour de Taïwan. Cela s'était produit après l'investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te, que Pékin considère comme un « dangereux séparatiste ». La Chine avait alors organisé des exercices militaires autour de l'île en guise de « punition ». Pour rappel, la Chine revendique Taïwan, dirigée par un régime démocratique, comme faisant partie de son territoire et a déclaré qu'elle ne renoncerait jamais à l'usage de la force pour prendre le contrôle du territoire. Pékin a intensifié la pression sur Taipei ces dernières années. En réponse, Washington a récemment adopté un programme d'aide militaire de plusieurs milliards de dollars visant à contrer la Chine dans la région, qui a déclaré précédemment qu'elle ne renoncerait jamais à l'usage de la force pour ramener Taïwan dans son giron.

Donald Trump jette le doute sur son soutien à l'île

Mais la question de l'île est devenue très politique aux Etats-Unis. Les déclarations de Donald Trump dans un entretien avec Bloomberg Businessweek, publié le 16 juillet, ont instillé le doute sur la détermination américaine à défendre Taïwan. « Je connais très bien ce peuple, je le respecte beaucoup. Ils ont pris environ 100% de notre activité dans le domaine des puces. Et je pense que Taïwan devrait nous payer pour sa défense », a souligné l'ex président. « Vous savez, nous ne sommes pas différents d'une compagnie d'assurances. Taïwan ne nous donne rien ».

Le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Lin Chia-lung, a réagi le 19 juillet en déclarant que Taipei prenait les commentaires de l'ancien président « très au sérieux ». « Tout le monde devrait être d'accord sur le fait que la menace est la Chine », a-t-il déclaré aux journalistes lors de sa première rencontre avec les médias étrangers depuis sa nomination à la tête de la diplomatie taïwanaise. « En ce qui concerne la défense nationale, nous devons compter sur nous-mêmes », a déclaré Lin Chia-lung, ajoutant que Taïwan avait augmenté son budget militaire de 2% à 2,5% de son PIB en huit ans. « Je m'attends à ce que (le budget) continue d'augmenter », a-t-il ajouté.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 23/07/2024 à 13:59
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La Chine aime bien les pauses olympiques

à écrit le 23/07/2024 à 0:15
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Je suis surpris que l'article ne fasse mention des usines de puces qu'à la fin. Effectivement les géants de la tech US ont délégué la production des puces les plus avancées à Taiwan et les USA n'ont compris qu'assez tardivement leur valeur stratégiqu...

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