La Banque d'Angleterre craint que les répercussions des élections aux Etats-Unis et en France

La Banque d'Angleterre (BoE) a expliqué, ce jeudi, que l'économie britannique pourrait être affectée par les résultats des élections dans plusieurs pays du monde cette année. L'incertitude politique pourrait tout particulièrement peser sur la dette du pays et sa stabilité financière.
« Les incertitudes politiques associées aux élections à venir dans le monde ont augmenté », s'inquiète le Comité de politique financière (FPC) de la Banque d'Angleterre.
« Les incertitudes politiques associées aux élections à venir dans le monde ont augmenté », s'inquiète le Comité de politique financière (FPC) de la Banque d'Angleterre. (Crédits : Maja Smiejkowska)

Et si les élections législatives françaises faisaient trébucher la stabilité financière du Royaume-Uni ? Voilà la crainte énoncée par la Banque d'Angleterre (BoE) ce jeudi.

« Les incertitudes politiques associées aux élections à venir dans le monde ont augmenté », s'inquiète le Comité de politique financière (FPC) de la BoE dans un rapport.

Une référence directe aux législatives anticipées en France qui pourrait amener le Rassemblement national ou le Nouveau Front populaire à gouverner. De quoi inquiéter les investisseurs, notamment au Royaume-Uni. Un épisode politique suivi, de plus, par les élections législatives le 4 juillet en Grande-Bretagne, ainsi que l'élection américaine en fin d'année. A noter, la BoE a, dans la foulée, annulé les prises de parole de ses membres et ne s'exprime pas au sujet des législatives britanniques, afin de ne pas sembler vouloir influencer l'issue du scrutin.

Reste que ces rendez-vous politiques ont de quoi « rendre les perspectives économiques mondiales plus incertaines (...) accroître les pressions sur la dette souveraine (ou encore accentuer) les risques géopolitiques », autant de paramètres qui influencent en retour la stabilité financière du Royaume-Uni, détaille le Comité de politique financière de la BoE.

Lire aussiZone euro : malgré une légère progression, la reprise économique restera « faible » en 2024, prévoit l'OCDE

Une mise en garde qui rappelle celle de la Banque centrale européenne. En mai, le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, avait affirmé que « les tensions géopolitiques constituent une source de risque importante » pour la stabilité financière, et ce, « au plan mondial ». Ce contexte renforce les risques de mauvaises surprises économiques et financières et les perspectives restent donc « fragiles » pour la stabilité financière avait ajouté le vice-président de l'institution.

La BoE hésite à baisser ses taux directeurs

Dans ce contexte, lors de sa réunion de juin, la Banque d'Angleterre (BoE) a décidé de maintenir son taux directeur inchangé, malgré une inflation britannique revenu à l'objectif de 2% sur un an en mai, contre 2,3% un mois plus tôt. L'institution monétaire veut en effet s'assurer que la croissance des prix resterait durablement modérée. « L'ajustement à un environnement de taux élevés » dans le monde n'est pas non plus achevé, a notamment confié le FPC ce jeudi.

La BoE a cependant régulièrement laissé entendre qu'elle pourrait baisser ses taux dans les prochains mois, et ainsi alléger une mesure qui pèse sur les finances des ménages et des entreprises, et donc sur l'économie. Mais, pour ce faire, elle veut attendre d'avoir « davantage de preuves » que l'inflation est de retour autour de son objectif de façon durable. Ce n'est d'ailleurs peut-être pas pour tout de suite. « L'inflation des services ne ralentit que modestement ce qui rend notre prévision que la Banque baissera ses taux pour la première fois en août un peu plus fragile », remarque ainsi la maison de recherche Capital Economics.

Un contretemps peu inquiétant puisque, bien que « de nombreux foyers britanniques, y compris les locataires, restent sous la pression de coûts de la vie accrus et des taux d'intérêt élevés », le Comité estime qu'ils restent résilients, tout comme les entreprises du secteur privé.

Des tests pour analyser la résilience des banques

La BoE scrute aussi particulièrement le secteur bancaire national. Il est d'ailleurs selon le FPC « bien capitalisé (et doté de) solides niveaux de liquidités », et a « la capacité de soutenir les foyers et les entreprises si les conditions économiques et financières devaient empirer substantiellement ».

Les acteurs financiers non bancaires, continuent de présenter un niveau « élevé » de vulnérabilités, rappelle cependant le FPC, en particulier dans le secteur du capital investissement, dont il recommande d'améliorer la transparence et la gestion des risques. Moins régulés que les grandes banques, ces acteurs de la « finance de l'ombre » peuvent être à l'origine de chocs importants. En septembre 2022, le coût de la dette britannique à très long terme s'était envolé dans la foulée d'annonces budgétaires massives et non chiffrées de l'éphémère gouvernement de Liz Truss. Un mouvement exacerbé par des placements de fonds de pension, qui avait contraint la BoE à intervenir.

Le FPC a également dévoilé les deux scénarios sur lesquels la BoE testera la résistance des grands établissements bancaires, l'un mettant en scène un choc d'offre, et l'autre un choc de demande, lors d'un « stress test » dont les résultats sont attendus à la fin de l'année. Alors que les banques reçoivent traditionnellement les paramètres qu'elles utilisent ensuite pour tester leur propre bilan, avant de le soumettre à la Banque d'Angleterre, les banques soumettront cette fois leur bilan à partir duquel les régulateurs procéderont ensuite eux-mêmes à des tests.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 28/06/2024 à 8:05
Signaler
Deux guerres, un confinement de tous les actifs du monde pendant plusieurs mois et ils s'inquiètent des répercussions de ces élections tandis que ce sont tous leurs larbins ?! "Tout est bruit pour celui qui a peur" Nietzsche

à écrit le 27/06/2024 à 22:57
Signaler
Ah oui le nouveau front populaire ça decoifferait durablement et pas qu'un peu. Le RN, je n'y crois pas. Il y aura un petit séisme sur le moment mais sur la durée leur programme est bien moins disruptif.

à écrit le 27/06/2024 à 16:22
Signaler
Il y a une faute dans le titre qui, en l'état, ne veut rien dire même si on en devine l'idée ;-)

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.