Bonne nouvelle pour le Royaume-Uni : l'inflation retombe enfin à 2%, l'objectif de la Banque d'Angleterre

L'inflation britannique a ralenti à +2% sur un an en mai, pour la première fois depuis près de trois ans. Elle retrouve ainsi l'objectif fixé par la Banque d'Angleterre, qui tient une réunion ce jeudi pour décider de la suite à donner à sa stratégie monétaire. Cette bonne nouvelle ne devrait toutefois pas la convaincre de baisser ses taux dès maintenant.
Le ralentissement des prix de l'alimentation a été le principal facteur d'apaisement de l'inflation au Royaume-Uni en mai.
Le ralentissement des prix de l'alimentation a été le principal facteur d'apaisement de l'inflation au Royaume-Uni en mai. (Crédits : HENRY NICHOLLS)

L'étau se desserre encore sur les prix au Royaume-Uni. L'inflation britannique a de nouveau ralenti en mai, s'affichant à +2% sur un an, contre +2,3% un mois plus tôt, selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) publiés ce mercredi.

Un apaisement général des prix qui s'explique principalement par le ralentissement de ceux de l'alimentation, mais qui est compensé en partie par une accélération des prix du carburant.

Pas de quoi inciter la BoE à baisser ses taux

C'est surtout la première fois depuis près de trois ans que l'inflation outre-manche retrouve l'objectif d'une hausse limitée à +2%, fixé par la Banque d'Angleterre (BoE). Cette bonne nouvelle intervient d'ailleurs la veille d'une décision attendue par l'institution monétaire. De là à la convaincre d'entamer son cycle de desserrement monétaire et baisser son taux directeur ? Pas certain. « L'inflation retrouve la cible » de la Banque d'Angleterre, mais celle-ci « ne devrait pas commencer le coup d'envoi de la baisse des taux demain (ndlr : jeudi) », considère Yael Selfin, économiste chez KPMG UK.

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Pour rappel, la BoE a relevé son taux directeur à 14 reprises entre décembre 2021 et septembre 2023 pour lutter contre l'inflation. Depuis, elle l'a maintenu à 5,25%. Elle se dit néanmoins régulièrement optimiste sur un reflux de l'inflation qui devrait lui permettre de baisser ses taux dans les prochains mois, et ainsi alléger une mesure qui pèse sur les finances des ménages et des entreprises, et donc sur l'économie. Mais, pour ce faire, elle veut attendre d'avoir « davantage de preuves » que l'inflation est de retour autour de son objectif de façon durable.

Ce n'est d'ailleurs peut-être pas pour tout de suite. « L'inflation des services ne ralentit que modestement ce qui rend notre prévision que la Banque baissera ses taux pour la première fois en août un peu plus fragile », remarque ainsi la maison de recherche Capital Economics.

Cette stratégie de prudence de la BoE est partagée aux États-Unis par son homologue, la Réserve Fédérale. Celle-ci n'a pas encore baissé ses taux et ne devrait pas commencer avant septembre. A contrario, sur le Vieux continent, la Banque centrale européenne a acté sa première baisse au début du mois. Elle a toutefois précisé que cette première baisse ne sera pas obligatoirement suivie d'une autre dès sa prochaine réunion, affichant elle aussi une attitude pondérée compte tenu du contexte économique actuel.

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La livre réagissait en tout cas par une légère hausse ce mercredi après la publication de ces chiffres. Elle prenait 0,15% à 1,2728 dollar. Un taux plus élevé plus longtemps rend, en effet, une monnaie plus rémunératrice.

Un argument au cœur de la campagne des législatives

Cette baisse de l'inflation est en outre de bon augure pour le gouvernement conservateur de Rishi Sunak, alors que des élections législatives auront lieu le 4 juillet prochain au Royaume-Uni. Le Premier ministre britannique en fait d'ailleurs un de ses arguments de campagne, s'attribuant largement le reflux des prix. « Superbe nouvelle ce matin, l'inflation est de nouveau normale à 2%. C'est plus bas qu'en Allemagne, France et aux États-Unis », s'est ainsi félicité le chef du gouvernement dans une vidéo publiée sur le réseau social X. « Quand je suis devenu Premier ministre l'inflation était à 11%, mais nous avons pris des mesures audacieuses », ajoute-t-il.

La hausse générale des prix a en effet grimpé jusqu'à +11% fin 2022, Rishi Sunak ayant pris ses fonction en octobre de cette même année. Et, pendant, longtemps, l'inflation britannique a été la plus élevée des pays du G7. Mais celle-ci est désormais inférieure à celle des États-Unis notamment, ressortie à 3,3% en mai, tandis que celle de la France s'est portée à 2,3%. « Je sais que nous avons eu des chocs d'inflation sur les factures des gens, mais nous avons mené notre plan (...) ce n'a pas toujours été facile. L'inflation est de retour à l'objectif et ça veut dire que les gens vont commencer à en sentir le bénéfice », a renchéri le Premier ministre sur la chaine LBC.

De son côté, Rachel Reeves, la responsable pour les questions économiques du parti de l'opposition - qui deviendrait d'ailleurs ministre des Finances en cas de victoire du « Labour » - a déclaré ce mercredi « accueillir favorablement, bien sûr, le fait que l'inflation ait retrouvé (la) cible » de l'autorité monétaire. « Mais contrairement aux ministres conservateurs, je ne vais pas clamer que tout va bien, que la crise du coût de la vie est terminée », a-t-elle taclé.

Selon une étude YouGov pour le Times publiée la semaine dernière, les travaillistes menés par Keir Starmer restent très largement en tête de ce scrutin à majorité simple à un tour. Il obtiendrait 37% des intentions de vote (-1 point). Et pour la première fois, le parti anti-immigration Reform UK est arrivé en deuxième position (19%, +2 points) devant les conservateurs (18%, stable).

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 19/06/2024 à 11:17
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Et toujours aucune malédiction pour les 7 générations à venir, toujours pas le sol qui s'est ouvert sous leurs pieds, toujours pas de pluie de flammes ! Nos experts aux salaires à 5 chiffres ce sont encore planté ce serait bien qu'ils aillent de temp...

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