Japon : le yen poursuit sa baisse et atteint son plus bas niveau depuis 1986

La monnaie japonaise a encore reculé face au dollar ce mercredi. Le yen est victime de la politique monétaire accommodante de la Banque du Japon (BoJ) qui va, sans doute, devoir à nouveau intervenir pour soutenir sa devise.
Le yen a encore perdu du terrain face au dollar ce mercredi.
Le yen a encore perdu du terrain face au dollar ce mercredi. (Crédits : Dado Ruvic)

Où s'arrêtera la chute du yen ? Fragilisé par la politique monétaire japonaise accommodante, le yen a atteint un nouveau plus bas depuis 1986 face au dollar, ce mercredi, alimentant les spéculations sur une nouvelle intervention des autorités japonaises pour soutenir leur devise.

Vers 13h45 (heure de Paris), la devise nipponne perdait 0,37% face au billet vert, à 160,30 yens pour un dollar, peu après avoir atteint 160,39 yens, un plus bas face au billet vert depuis décembre 1986. Le yen s'inclinait aussi de 0,10% face à la monnaie unique européenne, à 171,28 yens pour un euro.

En franchissant une nouvelle fois le palier des 160 yens pour un dollar pour tomber encore plus bas, la devise japonaise évolue à des niveaux similaires à ceux qui avaient engendré les précédentes interventions de Tokyo sur le marché des changes.

62 milliards de dollars pour soutenir la devise

Les autorités japonaises avaient agi, selon les observateurs, une première fois le 29 avril lorsque le dollar avait atteint 160,17 yens, un plus bas face au dollar depuis 1990, puis de nouveau le 2 mai.  Fin mai, le ministère des Finances avait révélé que le Japon avait débloqué environ 62 milliards de dollars, entre fin avril et fin mai, pour soutenir sa devise.

A ce stade, « il est possible que les cambistes (spécialistes des marchés des changes, ndlr) s'efforcent de faire baisser le yen afin de tester la détermination des autorités japonaises », a avancé David Morrison, analyste chez Trade Nation.

La monnaie nippone est très fragilisée par la politique monétaire accommodante de la Banque du Japon (BoJ). Pour rappel, cette dernière n'a mis fin qu'en mars aux taux négatifs qu'elle pratiquait depuis 2016, à rebours des autres banques centrales qui relèvent les leurs depuis deux ans face à l'inflation.

Le 14 juin, le gouverneur de la banque centrale nippone, Kazuo Ueda, n'avait pas exclu une nouvelle hausse de son taux directeur dès fin juillet, si les nouvelles données macroéconomiques disponibles d'ici là le permettaient. Un avis réitéré quelques jours plus tard, lors d'une audition devant le Parlement.

Au premier trimestre, l'économie de l'archipel s'est légèrement contractée au premier trimestre. Résultat, une reprise plutôt poussive est attendue par la suite. De facto, le contexte paraît peu propice à un relèvement rapide du taux directeur de la BoJ, redevenu positif en début d'année (dans une fourchette comprise entre 0% et 0,1%).

La Fed n'exclut pas « d'augmenter » à nouveau les taux

Mardi à Londres, la gouverneure de la Réserve fédérale (Fed) Michelle Bowman, citée dans le Financial Times, a déclaré qu'elle restait « disposée à augmenter » à nouveau les taux « si le progrès sur l'inflation s'arrêtait ou même s'inversait » aux Etats-Unis, c'est-à-dire si les prix stagnent ou accélèrent de nouveau.

Lire aussiÉtats-Unis: la Fed maintient ses taux et table sur une seule baisse en 2024

Ces remarques « reflètent le débat au sein de la Fed sur la question de savoir si la banque centrale (américaine) peut commencer à réduire les taux d'intérêt cette année, ou même avant l'élection présidentielle de novembre », a relevé John Plassard, analyste chez Mirabaud.

Dans ce contexte, les prochaines données sur l'inflation, vendredi, seront particulièrement scrutées par le marché.

La faiblesse du yen fait le bonheur des touristes

Ces derniers mois, les touristes sont de vrais rois au Japon. Si le yen fait en ce moment du yoyo, il reste à un niveau suffisamment bas pour doper le tourisme. En mars, l'archipel nippon a ainsi accueilli quelque 3,1 millions de visiteurs étrangers, selon l'Office national du tourisme japonais (JNTO). Un record absolu sur un mois, autant attribué à la saison de la floraison des cerisiers qu'au taux de change avantageux.

Selon les derniers chiffres du syndicat des entreprises du tour-operating (Seto), les Français sont de plus en plus nombreux à se rendre dans l'archipel. L'hiver dernier (1er novembre 2023 - 30 mars 2024), les tour-opérateurs membres du syndicat ont engrangé plus de 38 millions d'euros sur la destination, soit une progression de 86.3%. La recette unitaire est de 5.239 euros, en hausse de 9.2%. Et avec des réservations en hausse de 50% pour la saison estivale, soit plus de 9.000 clients, l'engouement pour la destination ne se dément pas.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 27/06/2024 à 8:19
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Un peu logique que cette puissance exportatrice subisse les foudres de l'économie tandis que c'est le retour du protectionnisme, enfin pour les pays souverains comme les Etats Unis qui font l'économie mondiale, et qu'en plus les citoyens du monde ont...

à écrit le 27/06/2024 à 8:05
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à écrit le 27/06/2024 à 2:12
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@Henri. Demain, sans aucun doute.

à écrit le 26/06/2024 à 15:37
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En effet, beaucoup d'européens car au cours de 170 ¥ pour un euro, c'est comme quand les suisses vont chez nous, tout est abordable. Une nuit d'hôtel à 40 €, un repas à 10€, etc. Sachons en profiter car le yen finira par retrouver son cours de 120 ...

le 26/06/2024 à 23:15
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