Etats-Unis : la croissance ralentit nettement et laisse entrevoir une baisse des taux dans un futur proche

La croissance du PIB des États-Unis au premier trimestre 2024 s'est établie à 1,4% sur un an, selon la troisième estimation du département du Commerce publiée ce jeudi. Il s'agit d'une forte chute de l'activité par rapport à la croissance de 3,4% enregistrée au quatrième trimestre 2023. Si l'inflation montre, elle aussi, des signes de faibles dans les prochains mois, la Fed pourrait décider de baisser ses taux prochainement.
La croissance du PIB des États-Unis au premier trimestre 2024 a été révisée légèrement en hausse à 1,4% en rythme annualisé. (Image d'illustration de New-York.)
La croissance du PIB des États-Unis au premier trimestre 2024 a été révisée légèrement en hausse à 1,4% en rythme annualisé. (Image d'illustration de New-York.) (Crédits : Eduardo Munoz)

L'économie américaine commence finalement à caler. Selon la troisième estimation du département du Commerce, publiée ce jeudi, la croissance du PIB des États-Unis au premier trimestre 2024 a été révisée légèrement en hausse à 1,4% en rythme annualisé, contre +1,3% estimé précédemment. Une révision finale conforme aux prévisions des analystes. Elle confirme le net ralentissement de l'activité par rapport à la croissance de 3,4% enregistrée au 4e trimestre 2023.

A noter, les États-Unis publient leur croissance en rythme annualisé, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent, puis projette l'évolution sur l'année entière à ce rythme. La somme des biens et services produits et échangés aux États-Unis atteint 28.269 milliards de dollars en rythme annualisé au premier trimestre.

De janvier à mars, les dépenses de consommation, moteur de la croissance, ont marqué le pas en ne progressant plus que de 1,5%, contre +3,4% fin 2023 et +2% lors de l'estimation précédente.

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Un deuxième semestre faible...

Pour le deuxième semestre en cours, les économistes de la Fed de Philadelphie prévoient une croissance de 2,1%, ceux de la Fed d'Atlanta misent sur +3%, alors que l'économie américaine a montré une certaine résilience.

« Les perspectives sont incertaines. Une décélération continue de la consommation aura des conséquences sur la trajectoire de croissance au cours des prochains trimestres », a commenté Rubeela Farooqi, économiste en chef pour HFE.

D'autres chiffres tendent aussi à montrer que l'économie américaine faiblit. Jeudi, le département du Commerce a par ailleurs publié les commandes de biens durables pour mai. Celles-ci sont ressorties meilleures qu'attendues, progressant de 0,1% alors que les analystes prévoyaient un repli de 1%.

Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage, elles, ont également été moins nombreuses qu'attendu. Elles ont reculé à 233.000, contre 239.000 la semaine d'avant et 235.000 prévues. Selon les analystes, le jour férié du 19 juin, tombé au milieu de la semaine, a brouillé les statistiques d'une tendance à la hausse des demandeurs d'emploi.

...qui pourrait amener la Fed à baisser ses taux

Cette décélération de l'activité économique pourrait convaincre la Réserve fédérale américaine de baisser ses taux directeurs prochainement. Pour rappel, lors de sa réunion du 13 juin, la banque centrale américaine (Fed) a laissé son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25% à 5,50% dans laquelle il se trouve depuis juillet dernier, son plus haut niveau depuis plus de 20 ans.

Le président de l'institution monétaire, Jerome Powell, a en effet averti que les taux d'intérêt resteront à ce niveau élevé « aussi longtemps que nécessaire », si « l'économie reste solide et que l'inflation persiste ». De plus, les responsables de la Fed (FOMC) ont indiqué qu'ils ne pensent abaisser les taux qu'une seule fois en 2024 au vu de l'inflation qui s'est établie à 3,3% en mai après 3,4% en avril. Une dynamique qui a poussé le FOMC à faire état de « modestes progrès supplémentaires » vers son objectif de 2% d'inflation.

Mais le ralentissement de la croissance pourrait cependant permettre à l'inflation de diminuer ces prochains mois, et pousser la Fed à réaliser plus d'une baisse de ses taux cette année.

« Un ralentissement de la croissance qui amènerait la Réserve fédérale (Fed) à baisser les taux progressivement pourrait être favorable à terme aux ménages et aux entreprises », conclut Rubeela Farooqi.

Mais pour l'instant, l'institution monétaire est mitigée sur la dynamique des prix : elle voit l'indice d'inflation PCE finir l'année à +2,6% (en hausse par rapport aux +2,4% de ses dernières prévisions, publiées en mars), puis à +2,3% en 2025 (contre +2,2% auparavant prévus).

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 28/06/2024 à 21:06
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Rien que le titre est amusant. Pourquoi? L'objectif premier du mandat de la Fed est de ramener l'inflation dans la cible de 2% et nous en sommes loin. Le second objectif du mandat de la Fed est de viser le plein-emploi. Or le premier objectif reste e...

à écrit le 27/06/2024 à 19:34
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Depuis le temps qu'on nous annonce des baisses de taux! Certains en imaginaient même 4, signifiant une récession ! Hahaha

à écrit le 27/06/2024 à 18:36
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"Etats-Unis : la croissance ralentit nettement et laisse entrevoir une baisse des taux dans un futur proche" Toujours le même baratin de banksters pour détourner l'épargne des fourmis au profit des cigales insolvables... A noter que le "big g...

à écrit le 27/06/2024 à 18:07
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Erreur: Si l'inflation montre, elle aussi, des signes de faibles dans les prochains mois, la Fed pourrait décider de baisser ses taux prochainement. il faut lire Si l'inflation montre, elle aussi, des signes de FAIBLESSE dans les prochains mois, l...

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