Etats-Unis  : l'inflation et un marché de l'emploi encore tendu poussent au pessimisme, selon la Fed

L'activité économique est restée en croissance aux Etats-Unis au printemps, selon une enquête publiée mercredi par la Fed, qui montre cependant des conditions variables selon les secteurs et les régions, et un pessimisme grandissant pour les mois à venir. En cause, une baisse des taux qui pourrait tarder et des inquiétudes quant à une remontée du chômage.
L'économie américaine, en effet, était restée étonnement résiliente en 2023, et la baisse de l'inflation au cours des derniers mois de l'année laissait espérer une baisse des taux.
L'économie américaine, en effet, était restée étonnement résiliente en 2023, et la baisse de l'inflation au cours des derniers mois de l'année laissait espérer une baisse des taux. (Crédits : Jonathan Ernst)

Aux Etats-Unis, la Fed souffle le chaud et le froid. D'un côté, la banque centrale note dans son « Livre beige », après une enquête réalisée auprès des entreprises et acteurs économiques, que « l'activité économique a continué de croître du début avril à la mi-mai ». Elle précise toutefois que les « conditions varient selon les secteurs et les régions ». De l'autre, l'instance souligne que « les perspectives sont devenues un peu plus pessimistes en raison des informations faisant état d'une incertitude croissante et de risques de dégradation plus importants ».

L'économie américaine, en effet, était restée étonnement résiliente en 2023, et le ralentissement de l'inflation au cours des derniers mois de l'année laissait espérer une baisse des taux, ce qui était source d'optimisme. Mais un rebond des prix début 2024 a conduit la Fed à repousser cette perspective. Fin mars, son président, Jerome Powell, a, en effet, estimé que l'inflation restait encore trop « élevée » aux Etats-Unis, mettant alors en avant la vigueur du marché de l'emploi.

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Ainsi, à l'issue de sa prochaine réunion les 11 et 12 juin, la Fed devrait maintenir ses taux dans la fourchette de 5,25 à 5,50% dans laquelle ils se trouvent depuis juillet 2023, leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans. Lors d'une réunion des responsables de l'institution monétaire les 30 avril et 1er mai, « plusieurs participants » s'étaient même dits prêts à relever de nouveau les taux « si les risques d'inflation se matérialisaient de manière à ce qu'une telle mesure devienne appropriée », selon les minutes (le compte-rendu) des membres du comité de politique monétaire (FOMC), l'organe de décision de la Fed.

La confiance des consommateurs s'est fortement dégradée en mai

Bonne nouvelle en avril cependant, la hausse des prix à la consommation a repris sa trajectoire à la baisse, à 3,4% sur un an contre 3,5% en mars, selon l'indice CPI. Les entreprises « dans la plupart des régions ont noté que les consommateurs s'opposaient à des augmentations de prix supplémentaires, ce qui a entraîné une diminution des marges bénéficiaires », souligne le « Livre Beige ». « Un propriétaire de restaurant et d'hôtel du Montana essaie d'éviter de répercuter de nouvelles augmentations de coûts sur les clients », rapporte la Fed, le citant : « à un moment donné, ils diront : 'Je ne paie pas 20 dollars pour un hamburger'. À New York, les prix des hôtels ont cessé de flamber, mais les tarifs « sont nettement plus élevés qu'avant la pandémie », ce que « de nombreux visiteurs compensent (...)par une réduction des achats et de restauration ».

Les tensions sur le marché de l'emploi se résorbent légèrement

La confiance des consommateurs s'est, par ailleurs, fortement dégradée en mai aux États-Unis, tombant au plus bas depuis novembre. L'indice a chuté à 69,1 points, contre 77,2 points en avril, a annoncé vendredi l'Université du Michigan, publiant son estimation finale. Les analystes anticipaient une dégradation plus forte encore, à 67,6 points, selon le consensus de Market Watch.

Les consommateurs américains se sont notamment montrés pessimistes quant à la conjoncture économique pour l'année à venir. Ils ont « exprimé une inquiétude particulière concernant le marché du travail », car « ils s'attendent à une hausse du taux de chômage et à un ralentissement de la croissance des revenus », a commenté la responsable de l'enquête, Joanne Hsu, citée dans le communiqué. En avril le taux de chômage a, en effet, légèrement augmenté, passant de 3,9% contre 3,8%, et ce, du fait d'un ralentissement du marché de l'emploi avec 175.000 emplois créés le mois dernier, contre 315.000 en mars, selon les chiffres publiés du département du Travail.

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Néanmoins, les tensions observées ces dernières années, demeurent même si elles se résorbent doucement, et la situation n'est pas homogène. « La majorité des régions ont fait état d'une plus grande disponibilité de main-d'œuvre, même si certaines pénuries subsistent dans certains secteurs ou zones » souligne, en effet, la Fed. Le mouvement dit de la « Grande démission » lié à la pénurie de main-d'œuvre après la pandémie de Covid-19, semble néanmoins révolu.

En outre, « la perspective de taux d'intérêt toujours élevés a également pesé sur l'opinion des consommateurs », a précisé Joanne Hsu, évoquant « un risque de baisse des dépenses de consommation ».

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 30/05/2024 à 9:08
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Et bien pourtant ce n'est pas faute de la part de la finance américaine d'avoir prévenu le monde entier financier, la vache il faut vraiment que ces derniers soient complètement stupides pour pas voir et comprendre le truc. Ils ne vivent que pour l'a...

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