Chine : les ventes de voitures électriques ont fortement rebondi en mai

Les ventes de véhicules électriques en Chine, premier marché mondial, ont augmenté en mai de +9,4% sur un an. Le constructeur chinois BYD en a le plus profité, écoulant plus de 250.000 voitures, loin devant son concurrent américain Tesla et ses 72.000 exemplaires.
BYD a ravi à Tesla le titre de plus gros vendeur mondial de véhicules de ce type au quatrième trimestre 2023 et compte bien réitérer cet exploit à l'avenir.
BYD a ravi à Tesla le titre de plus gros vendeur mondial de véhicules de ce type au quatrième trimestre 2023 et compte bien réitérer cet exploit à l'avenir. (Crédits : ADRIANO MACHADO)

Avec 531.000 voitures électriques écoulées en mai, le marché chinois se porte bien. C'est en effet une hausse de +9,4% sur un an, selon les chiffres publiés ce mardi par la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA). D'un mois sur l'autre, les ventes de véhicules électriques bondissent de +14,8%, après un repli de -8,8% entre mars et avril. 881.000 modèles hybrides ont par ailleurs trouvé acquéreurs.

BYD surpasse Tesla

C'est de nouveau le constructeur chinois BYD qui s'est affiché comme le champion incontesté de l'électrique dans son pays en mai, avec plus de 250.000 voitures vendues. Loin devant son concurrent américain Tesla, qui a écoulé « seulement » plus de 72.000 unités. Il lui avait d'ailleurs ravi le titre de plus gros vendeur mondial de véhicules de ce type au quatrième trimestre 2023.

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Un exploit qu'il espère réitérer et, pour cela, BYD met le turbo à l'étranger. Le constructeur chinois a en effet pour ambition de construire une usine en Hongrie. Elle « doit commencer à produire à la fin de l'année prochaine (...) Nous continuons à chercher le site adéquat », a indiqué vendredi dernier sa vice-présidente, Stella Li, en charge de l'Europe et de l'Amérique, dans un entretien à l'AFP. Avant d'ajouter : « Quand le temps sera venu nous investirons dans une deuxième usine », prouvant, s'il le fallait, l'appétit du groupe.

Le constructeur commence néanmoins tout juste son offensive en Europe, avec des véhicules de gamme moyenne et à prix compétitifs. BYD pourrait cependant se positionner assez vite dans l'entrée de gamme électrique avec sa petite Seagull (mouette, en anglais), proposée autour de 20.000 euros - elle devrait arriver notamment en France l'année prochaine - et concurrencer la Citroën C3 et les futures petites Renault ou Volkswagen électriques.

Une concurrence qui agace

Le marché chinois de l'électrique a connu ces dernières années un développement à vitesse grand V. Des dizaines de marques locales innovantes ont vu le jour en Chine et rivalisent avec des constructeurs étrangers qui peinent à s'adapter. Il existe pas moins de 129 marques de véhicules électriques dans le pays, bien que seulement 20 d'entre elles ont réussi à atteindre une part de marché nationale de 1% ou plus, selon les données de l'agence Bloomberg.

Les marques chinoises ont notamment été portées par des subventions à l'achat octroyées par le gouvernement. La Commission européenne a d'ailleurs lancé une enquête à ce sujet l'année dernière. Elle menace, à l'issue de la procédure, d'augmenter ses droits de douane sur les voitures électriques chinoises pour protéger le marché européen. Selon les experts, ils pourraient passer de 10% actuellement à entre 20% et 30%, ce qui freinerait les importations de véhicules électriques chinois sans les bloquer complètement. La décision est attendue dans les prochains jours et pourrait s'appliquer dès le 4 juillet.

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Cette mesure est en tout cas déjà actée outre-Atlantique. Le mois dernier, le président Joe Biden a annoncé une hausse des droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100%, contre 25% précédemment, transformant le marché américain en forteresse où le champion national Tesla règne sans partage.

Un marché porteur

À l'instar de ce mois de mai, le marché chinois de l'électrique devrait bien se porter sur l'ensemble de cette année. Selon les dernières projections de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la part de marché des voitures électriques devrait atteindre 45% en 2024 en Chine - contre 25% en Europe et 11% aux États-Unis - poussée par la concurrence entre constructeurs, la baisse des prix des batteries et des voitures et les subventions.

En Chine, les modèles électriques sont d'ailleurs déjà souvent moins chers que leurs équivalents thermiques. Cette performance devrait être atteinte d'ici 2030 pour la plupart des modèles sur les autres grands marchés automobiles, dont l'Europe. Si bien que, à cette échéance, près d'un véhicule sur trois roulant dans le pays pourrait être électrique (selon la définition de cet organisme qui inclut les hybrides rechargeables).

D'après un sondage réalisé par le cabinet d'étude AlixPartners en avril, 97% des conducteurs chinois se disent « prêts » à acheter un véhicule 100% électrique. Ce qui marque une augmentation significative par rapport aux enquêtes précédentes (73% en 2019, 85% en 2021). « La Chine confirme tout son potentiel, devant l'Europe et les États-Unis, aussi bien concernant l'appétit des consommateurs que la pertinence de l'offre des constructeurs », souligne le cabinet. Pour comparaison, 43% des conducteurs européens s'affichent également prêts (42% en 2021) et 35% des américains (idem trois ans plus tôt).

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 12/06/2024 à 7:55
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Pourquoi ne pas forcer les marques chinoises à créer des co-entreprises majoritairement européennes pour accéder au marché commun ? C'est le cas en Chine

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