L'économiste et prix Nobel de la Paix, Muhammad Yunus, semble faire l'unanimité sur la scène internationale. Cette figure respectée, souvent qualifiée de « banquier des pauvres », a pris officiellement la tête du gouvernement intérimaire du Bangladesh, jeudi, après son retour d'exil.

« Je défendrai, soutiendrai et protégerai la Constitution », a-t-il déclaré au cours de la cérémonie de prestation de serment, ajoutant qu'il remplirait ses fonctions « avec sincérité ».

Officiellement, les fonctions de cet économiste âgé de 84 ans, seront celles de « conseiller en chef » du gouvernement. Etaient présents à ses côtés lors de la cérémonie des responsables politiques, des personnalités de la société civile, des généraux et des diplomates. Une douzaine de membres du nouveau gouvernement, qui sont officiellement des « conseillers » et non des ministres, ont également prêté serment.

Les Etats-Unis « prêts à travailler » avec Yunus

L'arrivée de Muhammad Yunus aux affaires du Bangladesh n'a pas manqué de faire réagir la communauté internationale. Les Etats-Unis ont affirmé, jeudi, se tenir prêts à travailler avec le nouveau gouvernement intérimaire en vue d'aider à établir un « avenir démocratique » pour ce pays d'Asie du Sud après des semaines de manifestations.

« Nous nous réjouissons des appels du Dr Yunus à mettre fin aux violences récentes et nous nous tenons prêts à travailler avec le gouvernement intérimaire et le Dr Yunus au moment où ils tracent un avenir démocratique pour le peuple du Bangladesh », a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller.

Par ailleurs, la chargée d'affaires de l'ambassade américaine à Dacca (capitale du Bangladesh), Helen LaFave, a assisté à la cérémonie au cours de laquelle l'économiste a prêté serment.

La Chine « se félicite » de la formation d'un gouvernement

Rivale des Etats-Unis sur la scène internationale, la Chine s'est félicitée, ce vendredi, de la formation d'un gouvernement intérimaire mené par le prix Nobel de la Paix.

« La Chine a pris note de la mise en place au Bangladesh d'un gouvernement intérimaire et le salue », a indiqué dans un communiqué la diplomatie chinoise.

La Chine « respecte la voie de développement choisie en toute indépendance par le peuple bangladais » et est « prête à travailler » avec le nouveau gouvernement, a souligné son ministère des Affaires étrangères à Pékin.

L'Union européenne soutient « la transition cruciale » du pays

À l'instar des Etats-Unis et de la Chine, l'Union européenne a également réagi. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a salué, jeudi, l'investiture du prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus en tant que chef du gouvernement intérimaire du Bangladesh. L'UE entend soutenir la « transition cruciale » du pays après la chute de Sheikh Hasina, l'ancienne dirigeante du pays qui a fui à l'étranger.

« L'UE se réjouit de travailler avec la nouvelle administration et de soutenir cette transition cruciale qui devrait faire partie d'un processus pacifique et inclusif soutenu par une bonne gouvernance, des valeurs démocratiques et le respect des droits de l'homme », a-t-il déclaré.

Le Pakistan veut « renforcer la coopération » avec le Bangladesh

Pays voisin dans la région, le Pakistan a également accueilli favorablement l'arrivée de Yunus à la tête du gouvernement. Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a dit, ce vendredi, « vouloir travailler à renforcer la coopération » entre son pays et le Bangladesh, qui se sont séparés en 1971, dans un message adressant ses « plus sincères félicitations à Muhammad Yunus ».

Shebaz a ajouté sur X lui « souhaiter un grand succès dans sa tâche de mener le Bangladesh vers un avenir harmonieux et prospère ».

L'Inde adresse ses « meilleurs vœux » à l'économiste

Partageant sa frontière Est avec le Bangladesh, l'Inde a adressé ses « meilleurs vœux » au prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus.

« Mes meilleurs voeux au Professeur Muhammad Yunus pour l'accession à ses nouvelles responsabilités », a écrit le Premier ministre indien, Narendra Modi, sur le réseau social X.

« L'Inde reste déterminée à travailler avec le Bangladesh pour répondre aux aspirations communes de nos deux peuples à la paix, à la sécurité et au développement », a-t-il ajouté.

Pour Muhammad Yunus, le plus dur commence. Le dirigeant qui a promis de restaurer « la loi et l'ordre » dès son arrivée au pays, jeudi, aura la lourde tâche de ramener le Bangladesh vers la démocratie, en organisant des élections libres.