Sécurité : les agents appelés à la grève ce vendredi et pendant les JO pour leurs salaires

La CFDT a appelé les salariés de la branche prévention sécurité à se mettre en grève ce vendredi pour protester contre leurs conditions de travail. Le syndicat prévient que cette journée de mobilisation « marquera le point de départ d’une série de grèves pendant les Jeux olympiques ».
Les entreprises de sécurité privée seront en première ligne pendant les Jeux olympiques, alors que ces dernières sont en proie à des difficultés de recrutement.
Les entreprises de sécurité privée seront en première ligne pendant les Jeux olympiques, alors que ces dernières sont en proie à des difficultés de recrutement. (Crédits : Eric Gaillard/Reuters)

Appel à la grève vendredi prochain dans la branche prévention sécurité. La CFDT, premier syndicat du secteur des services, invite les salariés œuvrant dans la surveillance humaine, la télésurveillance et la sûreté aéroportuaire à cesser le travail. En Île-de-France, les agents en grève sont appelés à se rassembler devant le ministère du Travail.

« Cette journée de mobilisation marquera le point de départ d'une série de grèves pendant les Jeux olympiques » qui auront lieu du 26 juillet au 11 août, a prévenu le syndicat dans son communiqué.

Il appelle ainsi également à la grève « les dimanches 21 juillet, 28 juillet, 4 août, 11 août, 18 août, 25 août, 1er septembre, 8 septembre, 15 septembre et 22 septembre 2024 ».

Parmi ses revendications, la CFDT met notamment en avant « la revalorisation des salaires », la majoration « des heures de nuits à 25% » et « du travail du dimanche à 50% ». Seul syndicat à l'initiative de ce mouvement social, il reproche aux organisations patronales de ne pas avoir « respecté leurs engagements » concernant les salaires des agents.

« La présence des agents de sécurité aux Jeux olympiques n'est pas sans condition », explique à l'AFP la secrétaire générale de la fédération des services de la CFDT, Véronique Revillod, qui insiste sur la « pénibilité » et la « dureté » du métier d'agent de sécurité. « Jusqu'au bout, on a tenté de négocier pour éviter d'en arriver à faire grève pendant les Jeux olympiques », déplore-t-elle.

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Un défi de taille pour un secteur déjà en tension

Les entreprises de sécurité privée seront en première ligne pendant les Jeux olympiques. Or, elles sont déjà en proie à des difficultés de recrutement. En temps normal, quelque 20.000 agents sont formés chaque année, ce qui s'avère trop peu pour couvrir les besoins du secteur. Et inférieur à l'objectif fixé par le comité d'organisation des Jeux (Cojo), à 22.000 recrutements. Un véritable défi de taille donc pour cette branche en tension, peu attractive financièrement et souffrant d'une image détériorée.

Interrogé au sujet du recrutement ce mercredi matin au micro de France info, le préfet de la région Île-de-France affirme qu'à date, « 21.000 personnes ont été embauchées ». « Il en reste donc 1.000 à trouver », a nuancé Marc Guillaume, se disant « confiant » pour atteindre cet objectif d'ici le début des JO, dans un mois. Le Cojo table sur un besoin de 17.000 agents en moyenne quotidienne pendant les Jeux, avec des pics à 22.000 les jours où de nombreux sites de compétition seront actifs simultanément ou de grande amplitude horaire.

Concernant la cérémonie d'ouverte, alors qu'il manquait encore 400 agents la semaine dernière, selon le directeur de la sécurité des JO, Bruno Le Ray, ils ont depuis été trouvés. C'est ce qu'a affirmé le préfet de police de Paris ce mercredi. « Tous les agents ont été recrutés », a déclaré Laurent Nunez au micro de France Inter. « Le Cojo est à l'heure, il n'y a pas de difficulté avec le recrutement des agents de sécurité privé », a-t-il ajouté.

Pas de « substitution » par l'armée

Si le Cojo est chargé de sécuriser ses sites olympiques, c'est l'État qui reste garant de la sécurité de la compétition. Pour rappel, aux JO de Londres en 2012, en raison de la défaillance de la sécurité privée, l'armée avait dû intervenir au dernier moment. Il était d'ailleurs initialement prévu qu'en cas d'effectifs manquants, des renforts de l'armée puissent intervenir lors de l'événement parisien. Le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, avait assuré fin mars que 18.000 militaires seraient mobilisables.

Une éventualité qu'a balayée le préfet de police de Paris en fin de semaine dernière. « Il n'y a pas de substitution qui est prévue par les forces armées, ni les forces de sécurité intérieure », a déclaré Laurent Nuñez lors d'une conférence de presse, écartant toute « défaillance » de la sécurité privée.

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Le préfet de police a néanmoins indiqué que lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine, la police et la gendarmerie assureraient « un certain nombre de missions qui, sur d'autres sites, peuvent être assurées par de la sécurité privée ». Ainsi, « un effectif conséquent (de forces de l'ordre) » sera déployé en Ile-de-France le soir du 26 juillet. « 45.000 policiers et gendarmes, sans compter les 10.000 militaires de l'opération Sentinelle », a rappelé Laurent Nunez.

Globalement, en termes de sécurité, le préfet de police l'a assuré ce mercredi : « Nous sommes très sereins et nous avons hâte que cela commence ». Et de préciser : « Tous les dispositifs de sécurisation des sites de la cérémonie, les dispositifs de lutte contre la délinquance, de protection des sites touristiques : tout est prêt ». Confirmation, ou non, à partir du 26 juillet prochain.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 26/06/2024 à 19:19
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En tous les cas, avec l'ensemble de ce qui a déjà été dit en terme de sécurité "aléatoire" aux JO, y a plus qu'à "prier" pour que rien d'extrêmement grave se réalise, car la France sera cette fois-ci la tribune du monde.

à écrit le 26/06/2024 à 13:01
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Les jeux olympiques vont être une période pour faire pression sur les employeurs.

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