Il les a reçu à déjeuner jeudi pendant deux heures. Une grande tablée dressée en carré, afin qu'ils puissent tous s'entendre et discuter. À la veille de la cérémonie d'ouverture des JO, Emmanuel Macron a offert un menu de la mer à une quarantaine de dirigeants de multinationales étrangères venus célébrer l'olympisme, ainsi qu'aux sponsors français de Paris 2024, mis à l'honneur. Un rendez-vous prévu de longue date, sans micros ni caméras. La liste des invités était digne des grands sommets économiques mondiaux. À l'Élysée, Elon Musk a croisé Bernard Arnault et les dirigeants de Coca-Cola, Samsung, Carrefour, Toyota, Accor, Airbnb...
Il ne s'agissait pas seulement de parler de sport. D'après un témoin, le président a tenu, dans son propos liminaire, à expliquer aux convives la situation politique du pays, toujours sans gouvernement de plein exercice ni majorité. Emmanuel Macron a rappelé ce qu'il avait dit aux Français deux jours plus tôt à la télévision : la balle est dans le camp des partis, il attend qu'ils s'entendent pour constituer une majorité solide.
Sur le fond, anticipant les inquiétudes, « il a promis en substance que la politique d'attractivité ne serait pas négociable », indique-t-on à l'Élysée. Il s'est porté garant du maintien des efforts en faveur de l'investissement des entreprises étrangères, des créations d'emploi, de la compétitivité et de la souveraineté, malgré l'incertitude qui pèse sur la constitution du prochain gouvernement et sur ses orientations. Emmanuel Macron a vanté les acquis de la politique menée depuis 2017 en matière de simplification, de fiscalité, d'accompagnement des projets...
De quoi préserver les relations entretenues depuis sept ans ? Dans l'entourage du chef de l'État, on souligne la répétition des efforts : la création du sommet annuel Choose France en 2017, le dernier déplacement présidentiel à Davos, les entretiens menés avec les entreprises américaines lors des commémorations du D-Day...
Le chef de l'État a tenu à expliquer aux convives la situation politique du pays, toujours sans gouvernement de plein exercice ni majorité
En anglais et sans traduction, les participants et le président ont ensuite échangé sur de nombreux sujets. Un débat s'est noué en présence des patrons de X, de TikTok et de YouTube sur l'influence des réseaux sociaux dans la montée des extrêmes. Une autre discussion a porté sur l'IA, la France devant accueillir en février un sommet consacré aux opportunités ouvertes par cette technologie. De leur côté, les dirigeants d'entreprises indiennes ont sollicité l'appui de Paris pour que leur pays obtienne les Jeux en 2036. Mais la concurrence s'annonce rude. Ils ne seront sans doute pas les seuls à formuler cette demande.
