Nouvelle-Calédonie : un mort et deux blessés dans un échange de tirs dans le nord

Par latribune.fr  |   |  471  mots
Des dommages causés par des émeutiers, le 15 mai dernier, à Nouméa. (Crédits : Reuters)
Ce décès porte à six le nombre de morts depuis le début lundi des violences.

Un Caldoche est mort et deux autres hommes ont été blessés samedi en Nouvelle-Calédonie dans un échange de coups de feu sur un barrage érigé par des Kanak dans le nord de la grande île, a appris l'AFP de sources proches du dossier. Le général Nicolas Matthéos, commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, a confirmé à l'agence « un mort et deux blessés à Kaala-Gomen », une commune de la province Nord. Ce décès porte à six le nombre de morts depuis le début lundi des violences, les plus graves survenues en Nouvelle-Calédonie depuis les années 1980, sur fond de contestation indépendantiste d'une réforme électorale votée à Paris.

Outre ces six morts - deux gendarmes et quatre civils, trois Kanak (d'origine autochtone mélanésienne) et un Caldoche (d'origine européenne) - des centaines de blessés sont à déplorer, selon les autorités. Les faits de Kaala-Gomen se sont produits samedi à 14h30 (5h30 à Paris), selon deux sources proches du dossier. D'après une de ces sources, des tirs ont été échangés quand deux Caldoches d'une même famille ont voulu passer un barrage: le père est décédé, son fils a été blessé, ainsi qu'un Kanak qui se tenait sur ce point de blocage. Ces trois personnes avaient été évacuées vers l'hôpital de Koumac (nord) après l'échange de coups de feu, selon une des sources proches du dossier.

« Des gens dialysés ont trouvé la mort »

En parallèle, le gouvernement de l'archipel a déploré, samedi, les conséquences des difficultés d'accès soins. « Des gens meurent déjà, non pas à cause des conflits armés, mais parce qu'ils n'ont pas accès aux soins, pas accès à l'alimentation », s'est ému lors d'une conférence de presse à Nouméa le ministre local de la Fonction publique, Vaimu'a Muliava. « Il y a des gens dialysés, qui devaient être dialysés, qui ont trouvé la mort », a-t-il affirmé. « Libérez les routes, laissez les médecins, les infirmiers aller sauver les gens. Laissez les gens circuler », a exhorté M. Muliava, au sixième jour de cette crise. « Un jour de plus, c'est le jour de trop », a-t-il encore déclaré, estimant que la population calédonienne est « en train de s'entretuer ».

Malgré les nombreux magasins et les commerces incendiés ou pillés, les routes barrées, la Nouvelle-Calédonie n'est pas victime de « pénurie », a également assuré ce membre du gouvernement local, « mais (elle) le deviendra si on continue sur cette voie destructrice ». Le gouvernement calédonien a appelé « à la raison ». Si la « misère sociale qui s'exprime » est compréhensible, a dit Vaimu'a Muliava à l'adresse de la jeunesse, avec les destructions d'entreprises et d'infrastructures, « vous vous punissez vous-mêmes ».

(avec AFP)